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Bence Fliegauf • Réalisateur

Interview - Prix LUX 2012

Gagnant du Grand Prix du jury à la Berlinale, Just the Wind du Hongrois Bence Fliegauf figure parmi les trois finalistes de l'édition 2012 du Prix LUX du Parlement européen

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Gagnant du Grand Prix du jury à la Berlinale, Just the Wind [+lire aussi :
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du Hongrois Bence Fliegauf est maintenant finaliste au Prix LUX du Parlement européen.

Qu’est-ce que vous ressentez en tant que finaliste du Prix LUX ?
Bence Fliegauf : C’est la première fois que je viens à Venise, cette région de l’Italie est vraiment étonnante. Le Prix LUX compte beaucoup pour moi. C’est mon cinquième long-métrage et j’ai participé à de nombreux festivals pendant ces 12 dernières années, donc je connais très bien l’industrie du film et les gens. C’est un honneur de recevoir une récompense de l’industrie, mais cet honneur est encore plus grand lorsqu’une autre organisation m’offre une récompense. J’ai gagné un prix d’Amnesty International à Berlin, et j’étais vraiment touché parce que ça veut dire que mes films signifient quelque chose au-delà de l’art. C’est très important et c’est la même chose avec le Prix LUX. C’est très étrange pour moi d’être avec les personnes qui prennent des décisions culturelles en Europe.

Quelle est la source d’inspiration de votre film ?
Je travaillais en Allemagne, je lisais les journaux et en tant qu’étranger, j’étais très choqué par rapport à ce qui se passait dans mon pays. J’avais des cauchemars, je me réveillais au beau milieu de la nuit et je voyais les déflagrations de coups de feu dans l’obscurité et j’entendais des cris. C’est arrivé au moins trois ou quatre fois. Pour moi, un cauchemar c’est toujours un très bon signe pour choisir un sujet. Trouver un sujet est la partie la plus importante dans la réalisation d’un film. Une fois que le projet est choisi, il faut vivre avec pendant au moins quatre ans, ce qui est beaucoup. Donc après l’Allemagne, je suis rentré en Hongrie avec ma famille et j’ai commencé à voyager dans le pays et à connaître les Roms.

Comment avez-vous travaillé avec vos acteurs ?
Au début je voulais faire ce film avec des acteurs professionnels. Je connaissais quelques acteurs et actrices de nationalité hongroise et d’origine rom, mais au final on n’a trouvé personne. C’est bizarre, si on travaille avec des acteurs professionnels qui ne sont pas Rom, et qu’on a besoin choisir quelqu’un pour jouer un beau personnage de 3O ans, normalement on peut choisir entre 50 personnes, mais dans mon cas, il n’y avait que deux-trois acteurs rom comme ça. Je n’étais pas satisfait et c’est pourquoi je n’avais pas le choix, je devais travailler avec des amateurs. En fin de compte, ça m’a plu. En fait, le seul film que j’ai fait avec des acteurs c’est Womb [+lire aussi :
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. Du coup pour moi c’est plus naturel, j’avais confiance. Ensuite nous sommes allés dans la campagne pendant deux ans et j’ai rencontré des gens formidables. Ils m’ont beaucoup appris, j’ai aussi compris la logique du racisme, les opinions hâtives et la xénophobie. Il y avait ces professeurs d’école à qui j’ai dit : "Est-ce que je peux venir dans votre école pour rencontrer les Roms ?", ils m’ont demandé pourquoi et je leur ai répondu : "Parce que je veux faire un film", alors ils m’ont répliqué : "Non, vous ne devriez pas, le problème n’est pas là ; il faut plutôt faire un film sur les enfants Blancs hongrois qui souffrent à cause des Roms." En tout j’ai rencontré des milliers de personnes, on les a invité à Budapest, on faisait juste des répétitions et on discutait ensemble. J’ai fini par choisir les bonnes personnes. Ces personnes-là n’ont même pas fait de contrat, ils ne savaient sûrement pas ce que c’était. Je ne sais pas pourquoi, mais certaines personnes semblaient ne pas vouloir venir à Budapest, et on n’a pas pu travailler avec eux. Il y a aussi eu des personnes qui sont venues une fois et puis ne sont jamais revenues. Après des mois de répétitions, des affinités se sont créées entre nous. C’était un vrai travail d’équipe.

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