Critique : Il filo invisibile
par Vittoria Scarpa
- Dans son nouveau film, Marco Simon Puccioni raconte la décomposition d’une famille à parents gays, traitant avec humour de sujets très complexes comme la double paternité et les liens de sang
On avait quitté Marco Simon Puccioni sur le tableau du quotidien d’une famille arc-en-ciel, la sienne, dans Tuttinsieme [+lire aussi :
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fiche film], un documentaire qui mettait au centre le regard et les pensées des enfants d’un couple homosexuel nés d’une mère porteuse. À présent, dans Il filo invisibile [+lire aussi :
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fiche film], disponible sur Netflix à partir du 4 mars après être passé dans les salles italiennes du 21 au 23 février dans le cadre d'un lancement spécial, le réalisateur de Riparo [+lire aussi :
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fiche film] et Comme le vent [+lire aussi :
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fiche film] semble faire un bond en avant dans le temps et met en scène, sous forme de fiction, ce qui pourrait être l’évolution d’une famille élargie de ce type, vue à partir du regard d’un enfant confronté aux émois de l’adolescence et à deux pères qui ne s'entendent plus et sont sur le point de se séparer. C'est qu'une famille arc-en-ciel est une famille comme toutes les autres, avec ses joies et ses douleurs, et même si certains pensent que leur relation est parfaite et indissoluble, même mari et mari peuvent voir s'écrouler leur relation et leur noyau familial s'écailler.
Dans ce cas cependant, les choses se compliquent tout particulièrement sur le plan juridique. Au moment de la séparation, la loi italienne ne reconnaît pas la double paternité : l'établissement de la filiation passe exclusivement par le lien génétique, mais l'enfant de qui est un garçon qui est né en Amérique d’une mère porteuse et qui a été conçu au moyen d'un "cocktail" de spermatozoïdes ? Voilà la réponse que sont obligés de chercher les personnages du film de Puccioni qui, avec humour et sur le ton d'une comédie des malentendus, s'interroge sur la signification de la famille contemporaine. Paolo et Simone (Filippo Timi et Francesco Scianna), unis civilement et sont sur le point de fêter leurs 20 ans d’amour, avec leur fils de 16 ans Leone (Francesco Gheghi), né en Californie grâce à Tilly (l’actrice britannique Jodhi May), une femme américaine qui a aidé les pères du garçon à le faire naître et qui est encore affectueusement présente dans leur vie. Tout commence à se déliter quand Paolo découvre que Simone le trompe depuis des années. Alors que la fête d'anniversaire bat son plein, tandis qu'ils sont entourés de leurs parents et amis (dont la tante Monica, Valentina Cervi), la célébration vire à la tragicomédie, et Paul et Simone décident de se séparer. À partir de ce moment, ils vont se livrer une guerre à l'ADN pour découvrir de qui Leone est vraiment le fils (biologiquement parlant).
L’ensemble est filtré par le regard de l'adolescent, qui est en train de préparer un projet pour l’école sur les droits LGBT en Europe en partant justement de son expérience personnelle et qui est forcé, tandis qu'il vit ses premiers émois amoureux avec sa jolie camarade Anna (Giulia Maenza), de prendre conscience que sa jolie famille n'est pas si parfaite que ça. Pris entre les préjugés de ceux qui pensent que l'homosexualité est héréditaire, différentes équivoques, des batailles civiles et des coups de théâtres, le garçon, dont la souffrance est manifeste, comme celle de n’importe quel enfant de parents séparés, va se retrouver à méditer sur le "fil invisible" qui le lie à ses deux papas et à toutes les personnes impliquées dans sa venue au monde.
Puccioni choisit de traiter ce thème social complexe avec humour, et l'impression d'excès de simplisme qu'on a à certains moments de l'histoire n'enlève pas au film sa capacité à véhiculer un message important (la famille tient à l'amour, et non aux liens de sang) et le fait qu'il est très plaisant à regarder, en partie grâce au talent de ses acteurs principaux : Timi et Scianna dans le rôle des deux époux amers et un jeune Gheghi qui est résolument un jeune comédien montant, après ses participations à Mon frère chasse les dinosaures [+lire aussi :
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Il filo invisibile a été produit par Viola Prestieri et Valeria Golino pour HT Film.
(Traduit de l'italien)
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