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BERLINALE 2022 Generation

Critique : Alis

par 

- BERLINALE 2022 : Ce documentaire de Clare Weiskopf et Nicolas van Hamelryck, primé à Berlin, donne la parole à de jeunes Colombiennes qui se trouvent en partie privées de liberté, mais pas d’espoir

Critique : Alis

Quelque chose d’aussi simple que des interviews/discussions filmées face à la caméra, où les personnages féminins regardent le spectateur dans les yeux, sans filtre, constitue l’armature narrative d'Alis [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
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, le film délicat, joyeux et sensible, pas dépourvu de force et de positivité, qui vient de triompher dans la section Generation 14plus du 72e Festival de Berlin et qui a reçu, en plus, le Teddy Award dans la catégorie documentaires. Ses auteurs (à la réalisation et à la production) sont Clare Weiskopf et Nicolás Van Hemelryck, qui ont fait leurs débuts en 2016 avec Amazona, dévoilé à l'IDFA, choisi comme film d’ouverture de DocsBarcelona, distribué dans onze pays, nominé aux Prix Fénix et aux Goyas, lauréat de trois prix de l'Académie colombienne.

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Cette fois, les cinéastes sont allés dans l’internat Arcadia de Bogotá pour établir, grâce à des ateliers de cinéma documentaire organisés sur place pendant cinq ans, un lien avec leurs élèves et ainsi obtenir un grand niveau d’intimité, de confiance et de proximité avec elles. À travers le dispositif très simple consistant à demander à ces adolescentes (dont les familles ne peuvent s’occuper d’elles) d'imaginer une amie proche à qui se confier (la Alis du titre), les auteurs ont fait en sorte qu'elles dévoilent petit à petit leur passé traumatisant, leurs personnalités et leurs rêves.

Ce qui ressort le plus, de ces témoignages, c'est la liberté, un des thèmes qui constituent le pivot du propos de ce long-métrage, avec d'autres sujets comme la violence ou l’amour, le grand moteur qui unit les pensionnaires, car entre ces murs garnis de barbelés, elles ont fini par former une arcadie très spéciale où n'existent pas les discriminations, encore moins pour des raisons d’identité sexuelle.

Ces blocs thématiques étant intercalés avec des moments quotidiens comme la toilette ou les danses (la musique, évidemment, est très présente dans le quotidien de ces jeunes, et pas seulement parce qu’elles l’écoutent, mais aussi parce qu’elles en font), Alis raconte son histoire avec la franchise et la pureté, le naturel et la force expressive de ces visages juvéniles, qui donnent une fougue irrésistible à son message d’espoir, malgré les faits terribles qui nous sont relatés et qu'ont subi ces jeunes filles dans les rues de la capitale colombienne.

Pour toutes ces raisons, ce long-métrage se pose comme le portrait choral de personnes (pour ne pas mettre d'étiquettes de genre) fortes, pleines de maturité et de combativité, qui, bien qu'elles conservent encore quelques traits de leur enfance encore proche, souhaitent ardemment surmonter les obstacles que leur impose la société pour être libres et bâtir un avenir meilleur. Pour y arriver, elles comptent sur le soutien mutuel qui existe entre elles et, surtout, sur l'imagination – parce que comme quelqu'un le dit dans le dernier film de Jonás Trueba, lui aussi dédié au monde adolescent, "qui est-ce qui l'empêche ?".

Alis a été coproduit par Casatarántula (Colombie), Pantalla Cines (Chili) et deFilm (Roumanie). Les ventes internationales du film ont été confiées à l’enseigne espagnole Latido Films.

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(Traduit de l'espagnol)

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