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BERLINALE 2022 Generation

Critique : Comedy Queen

par 

- BERLINALE 2022 : Sanna Lenken revient à Berlin avec un long-métrage qui marche sur la corde raide entre courage et fragilité, et fait briller un rayon de joie sur le difficile processus du deuil

Critique : Comedy Queen
Ellen Taure et Sigrid Johnson dans Comedy Queen

Après son récent succès en tant que réalisatrice de Thin Blue Line [+lire aussi :
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, série policière scandinave à succès, la Suédoise Sanna Lenken fait son retour dans la section Génération du Festival de Berlin. C’est là que son premier long-métrage My Skinny Sister [+lire aussi :
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avait reçu l’Ours de cristal en 2015. Comedy Queen [+lire aussi :
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raconte un voyage initiatique tendre. C’est un film sur le processus de deuil et sur la manière de le gérer, en particulier, pour une jeune adolescente courageuse, à l’allure de garçon manqué, dont l’enfance est interrompue de manière aussi cruelle qu’injuste.

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"Maman, tu pleurais tout le temps. Moi, je refuse de pleurer." Sourire alors qu’elle a le cœur brisé n’est qu’une partie de ce qu’a prévu Sasha, 12 ans, pour éviter de ressembler à sa mère. Cette dernière, incapable de supporter le poids de la vie, a décidé il y a peu d’y mettre fin. Sasha va un peu plus loin. Elle dresse une liste, "un kit de survie", avec des règles comme : ne pas lire de livres, ne pas s’occuper d’un être vivant et, plus important encore, se couper les cheveux. Il s’agit de ne pas devenir comme sa mère, de ne pas lui ressembler, de ne pas broyer du noir ou cogiter, de ne pas essayer de s’attacher à quelqu’un pour finalement échouer. La dernière règle concerne surtout son père. Il n’a pas ri depuis la mort de sa mère, et il est grand temps que ça change. La solution : devenir la reine de la comédie !

Si certaines de ces cases sont faciles à cocher (la tondeuse du père sera une victime acceptable de cette coupe de cheveux), d’autres sont plus compliquées. Sasha a un problème : pour ses 13 ans, elle reçoit une boule de poil, un chien bien vivant et c’est elle, bon sang, qui va devoir s’en occuper. Pour couronner le tout, il y a la partie stand-up, avec la pression qui monte lorsqu’on lui propose de se produire dans un vrai club de comédie. Sa mère parlait souvent du "sens de l’humour", ce quelque chose que l’on a ou que l’on n’a pas. Dans le pire des cas, vous ne pourriez pas faire rire même si votre vie en dépendait, mais Sasha opte pour une solution intermédiaire : réussir à force d’entraînement, en développant son sens de l’humour. Avec un peu d’aide de ses amis, et heureusement Sasha en a quelques-uns, les choses ne seront peut-être pas si mal.

Basée sur le livre à succès pour enfants de la psychologue et auteure Jenny Jägerfeld (qui a également écrit So Damn Easy Going, présenté en avant-première à Göteborg), l’adaptation à l’écran de Lenken du scénario de Linn Gottfridsson est sur la corde raide entre courage et fragilité, réussissant par moments à combiner les deux de manière remarquable. Et si les répliques de Sasha ne sont pas toujours très drôles, elles propagent (avec l’aide précieuse de la jeune et charismatique Sigrid Johnson) une joie étincelante. Ne ratez pas la chanson "Country Roads" de John Denver, également entendue dans Whisper of the Heart, excellent récit de parcours initiatique vers l’âge adulte et joyau du studio japonais Ghibli.

Comedy Queen est une production suédoise de FLX, coproduite avec Film i Väst, SF Studios et SVT. Les ventes internationales sont confiées à REinvent Studios.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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