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KARLOVY VARY 2021 Séances spéciales

Critique : Zátopek

par 

- Ce film de David Ondříček, qui a fait l’ouverture de Karlovy Vary, peine à garder le rythme jusqu’à la ligne d’arrivée

Critique : Zátopek
Václav Neuzil dans Zátopek

La récente décision de la sprinteuse biélorusse, Krystina Timanovskaya, de quitter les Jeux olympiques de Tokyo et de demander l’asile en Pologne nous rappelle le film Zátopek [+lire aussi :
bande-annonce
interview : David Ondříček
fiche film
]
de David Ondříček sur le légendaire coureur tchécoslovaque Emil Zátopek. Le film a d’ailleurs fait l’ouverture de la 55e édition du Festival de Karlovy Vary. Le biopic, qui a bénéficié d’un budget de 5,5 M de dollars, est brillamment interprété par deux des meilleurs acteurs de République tchèque Václav Neuzil et Martha Issová. Le film se montre très ambitieux en présentant les cinq épreuves de courses olympiques. Avec le ton léger du divertissement, un style cinématographique classique et d'impressionnantes reconstitutions des stades olympiques, il aspire à être un Chariots de feu tchèque, mais comme beaucoup des coureurs présentés dans le film, il peine à franchir à la ligne d’arrivée.

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Zátopek est dépeint comme un homme complexe et déterminé, que les exploits sportifs ont amené à faire partie de la machine de propagande du régime communiste. Ce n’est que le tour de piste d’un film dont les thèmes et les éléments sont suffisamment nombreux et variés pour faire l’objet d’une série de la durée d’un marathon. Les efforts à fournir pour devenir un champion, les vicissitudes du mariage et la vie de retraité comptent parmi les thèmes principaux. Ondříček, qui avait déjà réalisé un documentaire sur le champion, fait autorité en la matière, mais peut-être le connaît-il trop. À certains moments, nous avons l’impression que le cinéaste n’arrive pas à décider le genre de film qu’il souhaite réaliser et qu’il décide alors de les faire tous.

Tout commence quand le coureur australien Ron Clark (James Frecheville), détenteur de plusieurs records du monde, s’effondre avant la ligne d’arrivée en tentant sans succès de remporter l’or aux Jeux olympiques de Mexico. Dans le cadre de son processus de guérison et de son désir de réaliser son propre rêve olympique, il décide de rendre visite au multiple médaillé Zátopek. Très vite, dès l’aéroport, ce dernier apparaît comme un gars sympathique, plein d’énergie et de très bons conseils. Il semble avoir toute la vie et l’entrain que n’a plus l’inconsistant Clark. Une fois arrivé à destination, il s’avère qu’en dépit de l’attitude très positive de Zátopek, celui-ci traverse lui aussi un moment difficile. Sa femme Diana lui a en effet écrit une lettre de rupture. Le déni du départ de sa femme est le premier signe du vide émotionnel de Zátopek, vide qui va devenir de plus en plus évident au fur à mesure du film. C’est le point de départ d’un film dans lequel Zátopek donne à Clark la clé pour comprendre la force mentale indispensable pour devenir champion olympique, et où le père de famille Clark apprend à notre héros à être un bon mari. Cependant, la technique de cadrage ne fonctionne pas tout à fait comme ça. En fait, elle ne fonctionne pas et tout devient même assez fastidieux quand l’action va et vient entre leurs discussions et les moments critiques de la vie de Zátopek.

Les scènes avec Zátopek et Clark semblent ternes, seule l’apparition d’Issová à l’écran semble apporter du rythme. Le film s’intitule Zátopek, mais il pourra tout aussi bien faire référence à Dana plutôt qu’à Emil. Dana était elle-même une fantastique athlète de javelot. Ici, elle est le miroir qui met en lumière les problèmes créés par les obsessions de victoire de son mari. Issová tire le meilleur parti de ces scènes, représentant Dana comme le roc sur laquelle repose leur relation, une femme qui connaît son mari mieux qu’il ne se connaît lui-même. Elle comprend son désir de ne pas avoir d’enfants, le provoque lorsque c’est nécessaire, et fait preuve de compréhension et de soutien lorsqu’il est politiquement en danger. Elle montre également qu’il existe plusieurs voies vers la médaille d’or.

Zátopek est une production de Lucky Man Films (République tchèque), Alef (Slovaquie) et Azyl Production (Slovaquie).

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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