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CANNES 2021 Semaine de la critique

Critique : Une jeune fille qui va bien

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- CANNES 2021 : Le premier long de Sandrine Kiberlain à la réalisation, présenté à la Semaine de la critique, est un récit d’apprentissage inégal qui manque de force d’immersion et de profondeur

Critique : Une jeune fille qui va bien
Rebecca Marder dans Une jeune fille qui va bien

Le premier long-métrage comme réalisatrice de la comédienne Sandrine Kiberlain, intitulé Une jeune fille qui va bien [+lire aussi :
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, faisait partie des titres sélectionnés cette année à la Semaine de la critique du Festival de Cannes. Le film, scénarisé par Kiberlain elle-même, se passe à Paris en 1942. On y suit Irene (Rebecca Marder, qui a joué dans le premier film de la fille de la comédienne/réalisatrice, Suzanne Lindon, Seize printemps [+lire aussi :
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), une jeune fille de 19 ans passionnée de théâtre. Sa famille, formée de son frère Igor (Anthony Bajon), de son père André (André Marcon) et de sa grand-mère Marceline (Françoise Widhoff), est juive et, malgré les temps difficiles que la France traverse sous l'occupation nazie, la jeune fille, insouciante, se concentre sur son premier amour avec un charmant garçon appelé Jacques (Cyril Metzger), ainsi que sur ses amis et ses cours de théâtre. C'est franchement tout ce qu'on peut dire sur le récit, car le scénario de Kiberlain ne développe pas beaucoup ni le personnage, ni l'intrigue.

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Le premier gros problème de ce film est le manque général d'immersion. On a presque du mal à mesurer que l'histoire se passe dans la France de Vichy et, au-delà de quelques mentions sporadiques de la situation dans les dialogues et des étoiles de David qu'on voit apparaître sur les vêtements de Marceline et Irène, on ne voit jamais une menace concrète, des difficultés ou quelque signe que ce soit qui nous rappelle que le pays est en guerre ou occupé. On remarque en particulier les décors lacunaires et le fait que visuellement, presque tout ici (notamment les accessoires, les lieux et les coiffures des femmes) a l’air beaucoup plus récent, limite actuel. La photographie, assurée par Guillaume Schiffman (Mon cousin [+lire aussi :
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, Le Prince oublié [+lire aussi :
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), est dominée par des teintes bleues et froides, mais dans l'ensemble, elle est surtout plate et plus proche de celle d'une feuilleton télévisé. La musique alterne, audacieusement mais sans efficacité, entre des morceaux style film de guerre assez conventionnels et des chansons modernes, pour un résultat final qui fait l'effet d'un drôle de méli-mélo. Le film se conclut par une coupe bien trop franche qui laisse le spectateur perplexe.

Dans l’ensemble, Une jeune fille qui va bien est un récit d’apprentissage peu mémorable. L’idée de jouer avec l'opposition entre l'existence d'une jeune fille insouciante et joyeuse et la menace posée par la situation de guerre est certainement intéressante, mais l'idée n'est ici pas bien exploitée. Les comédiens livrent de bonnes prestations et tentent de sauver le film, mais l'impression qui domine est que le film, trop lent, aurait demandé beaucoup plus de soin sur beaucoup de détails différents pour maintenir l'intérêt du spectateur. Hélas, ce travail n'est pas non plus exempt de scènes assez gênantes, comme celle où Irène montre à son frère comment elle s'y prend pour taquiner un garçon et où celui-ci lui explique comment embrasser en suçant le doigt de sa soeur.

Une jeune fille qui va bien est une production française de Curiosa Films et E.D.I. Films en coproduction avec France 3 Cinéma. En France, le film sera distribué par Ad Vitam. Les ventes internationales du film sont gérées par France TV Distribution.

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(Traduit de l'anglais)

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