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CANNES 2021 Cannes Classics

Critique : The Storms of Jeremy Thomas

par 

- CANNES 2021 : Mark Cousins livre un documentaire décevant sur le producteur du Dernier Empereur, du Festin nu et de High-Rise

Critique : The Storms of Jeremy Thomas

À quoi Mark Cousins pense-t-il ? Il est probable qu’il apprécie suffisamment l’art de la production et le travail du grand Jeremy Thomas pour ne pas se contenter de se regarder le nombril quand l’occasion se présente de réaliser un film sur la vie de l’un des plus importants producteurs britanniques, à qui l’on doit des classiques internationaux comme Le Dernier empereur, Le Festin nu, High-Rise [+lire aussi :
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et Pinocchio [+lire aussi :
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. Il semblerait que Cannes a sélectionné The Storms of Jeremy Thomas [+lire aussi :
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de Cousins dans la catégorie Cannes Classics en raison de la renommée du producteur, du palmarès exceptionnel de Cousins en tant que réalisateur, et de l’élément central du film, c’est-à-dire le périple en voiture que Thomas effectue chaque année pour se rendre à Cannes.

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Difficile de ne pas plaindre Thomas quand on le voit. Robert Evans est immortalisé dans The Kid Stays in the Picture. Un très bon livre existe sur Michael Deeley, Blade Runners, Deer Hunters and Blowing the Bloody Doors Off : My Life in Cult Movies. Mais Thomas, lui, doit passer cinq jours dans une voiture avec Cousins pour le tournage d’une vidéo amateur. Heureusement pour lui, la voiture est équipée d’un excellent autoradio, prêt à être allumé dès lors qu’il ne souhaite pas répondre aux questions de Cousins. Ces dernières s’adressent davantage à un réalisateur ou un scénariste qu’à un producteur.

Ce n’est pas que le concept soit mauvais. Cousins est parvenu à faire de ce périple un moyen pertinent de compiler différents éléments, voix off et images dans un magnifique documentaire sur l’histoire du cinéma, Women Make Film : A New Road Movie Through Cinema [+lire aussi :
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(2018). Son Story of Film demeure l’un des meilleurs ouvrages sur le 7e Art. Avec Les Yeux d’Orson Welles [+lire aussi :
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, le réalisateur a prouvé qu’il pouvait poser un regard critique sur un monstre sacré du cinéma. Mais parce que le travail est moins fouillé pour Thomas que pour Welles, le film gagnerait à avoir un contexte plus factuel. Pourquoi Thomas ? Pourquoi maintenant ? Mais le problème est que le film porte autant sur Cousins que sur le grand producteur. Pourquoi avons-nous droit à un plan de Cousins nu comme un vers dans une piscine ?

Cousins tente de faire un film dans le style de cinéma que, selon lui, Thomas produit. Il nous parle des scènes de sexe, des scènes en voiture, de la politique et de la mort, faisant des allers-retours entre les films, tous numérotés selon l’ordre dans lequel Thomas les a produits. Raconter l’histoire en respectant une certaine chronologie aurait également peut-être été judicieux … Ce périple a eu lieu en 2019, alors que Thomas se rendait au festival pour présenter le énième film de Takashi, First Love [+lire aussi :
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, mais Cousins ne s’attarde pas sur le côté fascinant et sur la difficulté que représente le lancement d’un film à Cannes.

La plus grande place est faite, à juste titre,  aux films Le Dernier empereur et Le Festin nu, mais sans révéler suffisamment de ce qui se passait en coulisses. À l’inverse, certains des meilleurs moments sont ceux que Cousins passe à discuter avec Thomas, lorsqu’ils abordent l’un de ses films moins connus, Dom Hemingway [+lire aussi :
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. Le documentaire présente des interviews avec certaines stars des films de Thomas comme Tilda Swinton et Debra Winger. Elles racontent que Thomas est une rock star, qu’il est très agréable de travailler avec lui, et qu’il est question de cinéma et non d’ego. Cousins aurait pu tenir compte de ces conseils.

The Storms of Jeremy Thomas est une production britannique de David P Kelly Films, et les ventes internationales sont confiées à Visit Films.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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