email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

CANNES 2021 Cannes Première

Critique : Entre les lignes

par 

- CANNES 2021 : Eva Husson injecte du sexy dans un film en costumes britannique ; une sublime adaptation de la nouvelle de Graham Swift

Critique : Entre les lignes
Sope Dirisu et Odessa Young dans Entre les lignes

Entre les lignes [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Eva Husson
fiche film
]
est un film historique, sexy et sensuel, qui se promène dans le temps entre les histoires d’amour, avec élégance et brio. Dans la plus pure tradition des films romantiques les plus poignants, il est également extrêmement tragique, mais c’est le prix à payer pour avoir goûté à l’amour. La réalisatrice du film, qui réunit Josh O'Connor, Odessa Young, Sope Dirisu, Glenda Jackson, Colin Firth et Olivia Colman, est la fabuleuse Éva Husson, dont le précédent film, Les Filles du soleil [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Eva Husson
fiche film
]
, était en compétition à Cannes en 2018. Mothering Sunday inaugure la nouvelle section Cannes Première du Festival cette année. Avec ce film, Husson confirme son statut d’auteure à suivre. Elle apporte en effet la sensualité, la vitalité et la nudité des corps de son premier long-métrage, Bang Gang (Une Histoire d’amour moderne) [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Eva Husson
fiche film
]
, pour dépoussiérer le film historique britannique, généralement tout en retenue et en fausse pudeur.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

La célèbre scénariste britannique Alice Birch (Lady Macbeth [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : William Oldroyd
fiche film
]
, Normal People) a adapté à l’écran le roman de Graham Swift, publié en 2016. L’essentiel de l’action se déroule le jour du dimanche des mères, en mars 1924, lorsque la jeune domestique Jane Fairchild (Young), se voit offrir une journée de congé par ses employeurs, M. et Mme Niven (Firth et Coleman). Elle profite de l’occasion pour se rendre dans le manoir voisin rejoindre en cachette son amant, Paul (O'Connor). Ce dernier est fiancé à la fille d’un couple d’amis de ses parents. C’est un univers cinématographique beau et familier, qui regorge de belles demeures, de chemins de campagne idylliques et de voitures anciennes. Les scènes entre Jane et Paul les représentent comme des amants parfaits, grâce aux images plus qu’aux dialogues. Le directeur de la photographie Jamie Ramsay utilise remarquablement le coucher de soleil pour donner au film l’atmosphère d’un moment parfait.

Y a-t-il un réalisateur capable de filmer la nudité et de représenter le sexe aussi bien que Husson ces dix dernières années ? Young et O’Connor livrent tous deux des performances naturelles, montrant l’amour à travers le physique et les émotions. Ils trouvent enfin un peu de liberté au cours d’un moment rare où ils peuvent se balader nus sans crainte de représailles.

Vient ensuite le montage alterné de la collaboratrice habituelle de Husson, Emilie Orsini. Comme dans Bang Gang, c’est la façon dont les scènes se bousculent qui forme l’instrument le plus puissant du récit. Pour raconter l’histoire, le film compte davantage sur une résonance émotionnelle que sur l’intrigue. Étonnamment, les quelques indices sur l’histoire sont ceux que nous percevons par bribes, lorsque Jane écrit sur sa machine des années plus tard, à la fin des années 1940, puis dans les années 1980 (lorsque Jackson joue son rôle).

La manière dont Husson utilise la structure du film pour imiter le format du roman dans lequel l’écrivain revient sur sa vie et fait des digressions est habile. L’histoire entre Donald (Dirisu) et Jane, à peine évoquée dans le roman, est ici mise en avant et devient le principal fil conducteur, qui se déroule pour donner l’idée du cycle et de la répétition de la vie. Les mots importants sont souvent écrits sur l’écran pour rappeler qu’il s’agit de mémoires, du récit de quelqu’un qui tente de se souvenir de ses amants et de la façon dont ils ont façonné sa vie. Tout cela concourt à créer une image qui laisse penser qu’en dépit du chagrin et de la peine, il est préférable d’avoir aimé et perdu l’être cher que de ne jamais avoir aimé.

Entre les lignes est une production britannique de Number 9 Films. Les ventes internationales sont assurées par Rocket Science.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)


Galerie de photo 17/10/2021 : Rome 2021 - Red carpet : Mothering Sunday

6 photos disponibles ici. Faire glisser vers la gauche ou la droite pour toutes les voir.

© 2021 Fabrizio de Gennaro for Cineuropa - fadege.it, @fadege.it

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy