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DOCAVIV 2021

Critique : The Fourth Window

par 

- Dans ce documentaire, Yair Qedar explore en profondeur la vie et l’oeuvre de feu le monument de la littérature israélien Amos Oz

Critique : The Fourth Window

Il n’y a aucun doute sur le fait qu'Amos Oz a été une des figures clefs de la littérature israélienne ainsi que de la vie politique du pays, non seulement du fait de son impressionnante production d'ouvrages et d'articles de journaux, mais aussi parce que ses textes savaient aller au cœur de cette jeune nation et poser les bonnes questions. Oz a déjà fait l'objet d’un documentaire, Amos Oz: The Nature of Dreams de Masha et Yonathan Zur (2009), et son œuvre a donné lieu à plusieurs adaptations pour le cinéma (le premier long-métrage de Natalie Portman, A Tale of Love and Darkness, réalisé en 2015, étant probablement la plus connue). Cette fois, c'est le documentariste israélien Yair Qedar, qui a une expérience considérable en matière de documentaires biographiques sur des figures littéraires (comme il l'a montré en 2015 avec The Awakening et Zelda: A Simple Woman), qui s'attèle à la tâche de raconter toute l'histoire de l'écrivain engagé dans The Fourth Window. Le film a eu deux premières presque simultanées : internationale dans le cadre de la compétition du Festival du documentaire de Thessalonique et dans son pays à Docaviv, en compétition nationale.

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Comme il l'est indiqué vers le début du film, la vie d'Oz a été marquée par deux tragédies. La première s’est produite très tôt : sa mère s’est suicidée quand il avait seulement douze ans. L’autre est survenue juste après sa mort, quand sa fille Galia l'a accusé d’abus physiques, émotionnels et psychologiques. La première tragédie est très clairement expliquée et mène à une conclusion : que cela a fini par transformer un garçon rebelle de Jérusalem qui ne sentait jamais à sa place en un écrivain dont les thèmes de prédilection tournaient toujours autour de la notion de famille. La deuxième tragédie est plutôt sous-expliquée, ce qui pourrait être vu comme un des défauts du film, mais dans la mesure où le livre de Galia, Something Disguised as Love, est paru au début de cette année, la décision de Qedar d’éviter d’entrer dans une polémique de presse à scandale, dans un sens ou dans l’autre, était probablement le choix le plus intelligent à faire.

Entretemps, on voit et entend ici comment un garçon s'est transformé en un homme, un écrivain et un activiste politique, et on apprend des choses sur la conscience sociale israélienne. On apprend comment Oz s'est installé dans un kibboutz, et des choses sur sa vie et ses débuts littéraires là-bas ainsi que sur son mariage avec Nili, tandis que ses idées politiques ont évolué en suivant les lignes du sionisme de gauche. On voit aussi comment l'auteur à appliqué ces idéaux à la lumière des conflits avec les nations arabes voisines. On a aussi l’occasion de voir comment il est tombé en disgrâce aux yeux du public puis comment s'est passé son come-back, avec pour guide son ami et biographe Nurith Gertz.

Il est clair que les conversations téléphoniques entre Gertz et Oz, accompagnées par des images montrant une rue particulière de Tel-Aviv, sont la colonne vertébrale du film, mais on a aussi l’occasion ici de voir des interviews avec Gertz et d’autres monuments israéliens et internationaux dans les domaines de la littérature, l’édition, le journalisme et la culture, comme David Grossman, Etgar Keret, Nicole Krauss et Natalie Portman, pour n'en citer que quelques uns. On entend des passages des livres d'Oz lus à voix haute par Dror Keren tandis que défilent différentes images d’archives – Description d'un combat de Chris Marker (1960) étant l'extrait le plus reconnaissable ici.

The Fourth Window, tourné par une petite armée de chefs-opérateurs (le film ne comporte qu'un seul plan dynamique, vers la fin), monté par Nili Feller, est un film bien fait, respectueux et tout à fait informatif qui plaira plus aux fans déjà existants de la littérature et de vues politiques d'Oz qu'à ceux qui le connaissent moins, qui pourraient avoir besoin de plus de temps pour assimiler la quantité de matériel présenté ici.

The Fourth Window a été produit par Yair Qedar et Karin Etedgi pour KAN – Israeli Public Broadcasting Corp.

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(Traduit de l'anglais)

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