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DISTRIBUTION / SORTIES / SALLES France

Zoom sur les coûts de distribution en salles des films français

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- Alors que la question des futures sorties en salles se pose de manière de plus en plus cruciale, dans l’horizon nébuleux post-Covid, une étude du CNC apporte un éclairage chiffré très précis

Zoom sur les coûts de distribution en salles des films français
Le chant du loup de Antonin Baudry

Plus le temps pandémique passe, plus le sujet du nombre énorme de films à distribuer prend des proportions épineuses avec plus de 400 longs métrages désormais en attente de sortie en France. Fermées depuis le 30 octobre 2020 par précaution sanitaire, les salles de cinéma de l’Hexagone ont vu hier leur perspective de réouverture repoussée au mieux à la mi-mai 2021 (sous réserves de l’évolution de l’épidémie) avec un protocole qui serait progressif (jauge de 35% de spectateurs les trois premières semaines, puis à 50% les trois semaines suivantes). Le gigantesque embouteillage prévisible à la réouverture avec la très forte probabilité que les films d’auteur et les plus petites productions se fassent laminer dans l’opération, agite donc toute l’industrie. Les pouvoirs publics viennent d’ailleurs d'instaurer une dérogation qui permettra aux distributeurs renonçant à une sortie salles (pour privilégier un lancement direct en VoD, SVoD ou TV) de ne pas avoir à rembourser les aides du CNC.

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Dans ce contexte, l’étude publiée par le CNC sur "Les coûts de distribution des films français sortis en salles en 2019" (la dernière année "normale" pré-Covid, du marché cinématographique hexagonal) a d’autant plus de pertinence à être disséquée. Elle met en effet en relief des données financières incontournables pour les distributeurs, des montants qui entreront évidemment en ligne de compte dans leurs arbitrages en cas de choix difficile à faire (renoncer ou pas à la sortie salles).

On apprend ainsi que le coût moyen d’une sortie s’élève à 445 000 euros avec néanmoins des nuances importantes en fonction des genres. Pour un long métrage de fiction, l’addition grimpe à 521 800 euros en moyenne avec dans le détail, une différence très nette entre les comédies (793 200 euros de frais de sortie) et les drames (frais d’éditions moyens de seulement 299 700 euros). Les coûts de distribution d’un long métrage français d’animation représentent en moyenne 423 300 euros et ceux d’un documentaire 104 400 euros. Enfin, il faut signaler que les frais de sortie d’un long métrage recommandé art & essai sont de 247 800 euros en moyenne, soit 3,3 fois moins qu’un film non recommandé (820 600 euros).

Plus globalement, si l’on cumule le coût de production d’un long métrage français (89,9%) et les coûts de distribution (10,1%), on arrive à un total de 4,5 M€. Néanmoins, les coûts de distribution pèsent davantage sur les longs métrages produits à moins de 1 M€ de budget et sur ceux dans la tranche de devis 4-15 M€. La part des coûts de distribution est en revanche inférieure à 10% pour les films entre 1 et 4M€ et pour ceux au-dessus de 15 M€.

Sur les dix dernières années, le coût de distribution moyen d’un film français a baissé de 17,4 %, principalement en raison de la réduction des frais techniques (fabrication des DCP et KDM, VPF qui sont en fin de cycle, etc.) qui ont représenté 12,6% des dépenses de sortie en 2019. En revanche, la part des achats d’espaces publicitaires continue à augmenter (57,9 % des frais de distribution en 2019 contre 43,9 % en 2010). Et si l’affichage demeure le premier média pour la promotion des films (37,5 % des achats d’espaces publicitaires), la promotion dans les salles de cinéma (33,1 % des dépenses et +81,9 % depuis 2010) et sur Internet (17,8 % des achats publicitaires 2019 et +145,1 % en 10 ans) ne cessent de progresser. Pour mémoire, depuis août 2020, la publicité télévisée pour les films a été autorisée en France à titre expérimental pour 18 mois, ce qui modifiera probablement la structure à venir des dépenses en achats d’espaces.
La part des dépenses de distribution liées à la conception du matériel publicitaire (création d’affiche et de bande-annonce, photos, etc.) reste relativement stable (10,7 %) et les dépenses diverses de promotion (presse, avant-première, frais de tournée, etc.) sont en légère progression à 18,8 %.

A signaler enfin que 48 sociétés de distribution ont sorti 183 films français en 2019, mais que la concentration est de mise puisque cinq d’entre elles représentent 57,7 % du total des frais d’édition (Pathé Films avec 18,5 %, Gaumont à 12,5%, UGC Distribution avec 11,1 %, SND à 8,4% et Apollo Films à 7,3 %) et ont raflé 70,3% du marché (avec des titres comme Le chant du loup [+lire aussi :
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