09/03/2021 - Ce récit fictionnel dont l’action se situe sur l’île de São Miguel a pour personnages des jeunes queer

La réalisatrice Cláudia Varejão (© Catarina Vasconcelos)

Cláudia Varejão travaille actuellement sur son prochain long métrage, Wolf and Dog [+lire aussi :
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fiche film]. Cette fois-ci, la réalisatrice d'Ama-San [+lire aussi :
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fiche film] prévoit de nous emmener en voyage sur l'île de São Miguel, dans les Açores, une île qu'elle a découverte juste après la première d'Ama-San, en 2017.

Lors de son premier voyage à São Miguel, la réalisatrice a visité plusieurs villages de pêcheurs et elle s'est rendu compte qu'on y trouvait "une très vaste communauté LGBTQIA+". C'est une communauté dans le sens où il y a un nombre très important de personnes queer sur l'île, mais, d'après la réalisatrice, "ces gens ne communiquent pas entre eux ; ils ne se connaissent pas. Ils sont isolés dans leur propre isolement. C'était pour moi tellement sidérant que ma réaction a été d'écrire un film".

Depuis, Varejão a pris l'habitude de se rendre régulièrement sur l'île, où elle réside présentement (temporairement). L'un des principaux facteurs qui l'ont amenée à se lancer dans ce projet a été sa compréhension de "la difficulté de vivre avec sa différence dans un contexte si replié sur lui-même". C'est un endroit affecté par des problèmes économiques graves, "où l'idée de partir […] semble juste improbable". Le sentiment qu'il y avait urgence à faire ce film est devenu encore plus net quand la réalisatrice est entrée dans la phase du casting avec les locaux, l'an dernier. "Les gens venaient qui portaient avec eux des histoires si inhumaines et si violentes que je… je ne peux même pas vous les re-raconter".

Toutes les histoires qu'elle a entendues grâce aux gens qu'elle a rencontrés ont inévitablement influé sur le scénario de cette fiction, co-écrit avec Leda Cartum. Tout comme pour son dernier film en date, la réalisatrice va collaborer avec des acteurs non-professionnels (en l'occurrence, des autochtones). Le récit suivra plus particulièrement un groupe d'amis, composé de jeunes queer qui profitent de leurs dernières vacances d'été en tant que lycéens avant de rallier le continent (ou pas) pour aller étudier à l'université. Ce moment de transition notoire, très important dans une vie, constitue un des principaux sujets du film. "L'expression "chien et loup" est éloquente : on est quelque part entre l'animal de compagnie et la créature sauvage. Ça a aussi un lien avec la pénombre du crépuscule et de l'aube, ce moment où le jour devient nuit et inversement. Toute la gradation qui existe entre les deux pôles (quelle que soit la forme que ces variations prennent et la manière dont elle surviennent) est ce que film essaie de dépeindre".

La première partie du casting s'est achevée le 20 février. Le tournage devrait commencer entre fin juin et début juillet. Les îles étant connues pour les fêtes qu'on y donne, l'équipe "voulait tourner pendant les fêtes du Saint-Esprit". En raison de la pandémie, elle devra "les reconstituer avec les locaux, en appliquant toutes les mesures nécessaires".

Wolf and Dog est une coproduction entre la société portugaise Terratreme (João Matos) et l'enseigne française La Belle Affaire, avec le soutien financier de l'aide aux cinémas du monde du CNC et de l'Institut Français. Emídio Miguel sera assistant réalisateur, Rui Xavier s'est vu confier la photographie du film, et Nadia Henriques sa direction artistique.

(Traduit de l'anglais par Alexandre Rousset)