email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS / CRITIQUES Espagne / Autriche / Allemagne

Critique : The Diver Inside

par 

- Dans son premier film de fiction, l’Autrichien Günter Schwaiger nous alerte sur la manière dont la maltraitance affecte aussi profondément les enfants des victimes

Critique : The Diver Inside
Àlex Brendemühl dans The Diver Inside

Dans le cadre des protections spéciales de la 5e édition d'IbizaCineFest - Festival internacional du cinéma indépendant d'Ibiza, qui commence (en ligne) vendredi 26 février (lire l'article), un film se démarque : la coproduction entre l’Allemagne, l’Autriche et l’Espagne The Diver Inside [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
de Günter Schwaiger. Le réalisateur a présenté il y a huit ans le documentaire primé La maleta de Marta, où il s'immergeait dans les eaux turbulentes et obscures de la violence à l'encontre des femmes. Ce sujet épineux, tristement d’actualité, est de nouveau au centre de son premier long-métrage de fiction, interprété par Franziska Weisz, Julia Franz Richter, Dominic Marcus Singer et Alex Brendemühl.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

L'acteur principal de Stella cadente [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Luis Miñarro
fiche film
]
incarne ici Paul, un musicien à succès accusé de mauvais traitements par sa dernière partenaire, Irene. En attendant la date du jugement sur cette affaire, il vit dans un luxueux chalet à Ibiza avec son fils, Robert, un garçon sensible qui lui sert aussi d’assistant et qui n'est plus loin de l'âge adulte. Ce dernier conserve des liens affectifs forts avec Lena, la fille d’Irene, qui rêve d’étudier à Vienne. L'énorme tension due à la situation de leurs parents va les affecter irrémédiablement…

The Diver Inside, illustré par des animations de Cristina Guisado Garcia, se penche sur un sujet souvent insuffisamment traité : le fait que pour les enfants (surtout à des âges particulièrement sensibles) des couples où sévit la violence, il est compliqué et douloureux d’accepter ce qui se passe. Ils subissent les effets de la situation, qui causent chez eux des dommages psychologiques profonds, difficiles à détecter et à solutionner. C'est pour cela que le réalisateur autrichien, qui vit en Espagne et qui a également scénarisé le film, a choisi de ne pas forcer le trait et de ne pas convertir ce film de dénonciation en mélodrame lacrymogène, bien qu'il dépeigne quelque chose d’aussi abominable qu’inadmissible.

Des petites touches sont utilisées pour refléter le caractère des personnages centraux : le coupable habite dans un grand espace froid et rectiligne tandis que la victime vit dans une maison blanche typique d'Ibiza, petite et accueillante. On voit ces personnages ambigus comme des êtres dépendants de leur ex partenaires et esclaves de leurs insécurités, de leurs émotions, de leur caractère et de leurs habitudes (parfois pas très saines). On note que la personne qui inflige les mauvais traitements ne se limite pas à humilier sa partenaire : son manque d’empathie va l'amener à commettre les mêmes atrocités avec tout ce qui l’entoure, dans son obstination manipulatrice tournée vers le besoin de dominer, contrôler et forcer les autres à la soumission. Cette atitude toxique finit par tout inonder.

La crédibilité de cette situation déchirée extrêmement complexe tient en partie au solide travail fourni par les comédiens, à l'atmosphère tendue et une Ibiza toujours superbe mais qui est celle de l'intérieur, à l'opposé diamétral de la carte postale joyeuse et illusoire.

The Diver Inside a été produit par Günter Schwaiger Film Produktion. En Autriche, le film sera distribué par Filmladen.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy