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SÉRIES / CRITIQUES Espagne / France

Critique série : Hierro

par 

- Candela Peña revient régner puissamment sur la deuxième saison de cette série dont l’action se déroule sur l’île canarienne du titre, dans le rôle d’une juge avec des principes, qui n'y déroge pas

Critique série : Hierro
Candela Peña dans Hierro

La Catalane Candela Peña retrouve le rôle de la juge Candela pour la deuxième saison de Hierro [+lire aussi :
interview : Jorge Coira
interview : Olivier Wotling
fiche série
]
, deux ans après la première, qui a décroché le Prix Feroz de la meilleure série dramatique et celui de la meilleure actrice. De nouveau située dans la petite île de l’archipel canarien qui donne son titre à la série, cette nouvelle saison, sur les obstacles et difficultés que trouve sur son chemin cette femme chargée de rendre la justice dans un lieu aussi fermé, réussit ce qu’elle se propose de faire : conserver tout du long l'intérêt du spectateur et le divertir. Les deux grandes clefs de cette réussite sont : la beauté du décor naturel de l'action et sa comédienne capable de rendre possible l’impossible (il suffit de se rappeler comment elle était parvenue à rendre crédible une idée aussi bizarre que la prémisse de La Mariage de Rosa [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
, qui lui avait valu une nomination aux Goya).

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De nouveau flanquée par l’acteur argentin Darío Grandinetti (dans un rôle qui perd cependant de son souffle dans ces six nouveaux épisodes), par le comédien moitié suédois, moitié espagnol Matías Varela (une vraie découverte : il faudra le suivre à l’avenir), ainsi que par Aina Clotet, Ciro Miró et un surprenant Enrique Alcides, qu'on reconnaît à peine dans le personnage trouble et magnétique qu’il compose ici, notre juge doublement nommée Candela va aborder une nouvelle affaire compliquée, avec suffisamment de mystère pour accrocher le public, grâce à Pepe Coira, le créateur de cette série-thriller.

Cette saison a qui plus est l'intérêt de mettre sur le tapis une question délicate comme la garde des enfants mineurs, chose pour laquelle tant de couples brisés se livrent des guerres acharnées. C’est là que cette héroïne toujours juchée sur ses hauts talons, mère d'un enfant atteint d’une maladie chronique, va devoir séparer le personnel du professionnel, l’objectivité et l’émotion. Et les mêmes doutes qui vont assaillir notre héroïne vont amener le spectateur à questionner lui aussi certaines de ses valeurs et opinions.

Ce point précis est le thème le plus captivant de cette saison agrémentée (pas toujours avec la même efficacité) d'histoires de corruption et de magouilles (la spéculation touristique et immobilière continue d'être un des grands maux dont n'arrive à se défaire ce pays qui s’appelle l’Espagne), qui comporte des moments de tension très réussis grâce à une mise en scène tout à fait efficace à défaut d'être particulièrement originale.

Il faut dire, après six heures de métrage, que (comme dans le cas de presque toutes les séries qu'on voit actuellement) l'ensemble aurait facilement pu être réduit de moitié sans que sa crédibilité n'en soit affectée, ni même, a fortiori, son rythme, scandé par des scènes judiciaires (interrogatoires, déclarations, détentions, inspections...), une grande quantité de panoramas sur l'île (y avait-il une promo sur les drones ?) et quelques images de carte postale folklorique (Hierro a, il est vrai, obtenu le prix du meilleur lieu de tournage européen 2019 – lire l'article), mais le grand thème de cette deuxième saison, qui était déjà celui de la première, ressort bien : on voit ici combien il est complexe, risqué et difficile de rendre la justice, avec ou sans talons.

La deuxième saison de Hierro, composée de six épisodes de 50 minutes réalisés par Jorge Coira (lire l'interview), est une production originale Movistar Plus+, en coproduction avec Portocabo, ARTE France et Atlantique Productions. Elle sera disponible sur le service de streaming à partir du 19 février.

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(Traduit de l'espagnol)

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