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SUNDANCE 2021 Premieres

Critique : Eight for Silver

par 

- Tout le brouillard du monde ne saura masquer le fait qu’il n’y a pas grand chose à voir dans ce film d’horreur de Sean Ellis

Critique : Eight for Silver
Amelia Crouch et Alistair Petrie dans Eight for Silver

La malédiction du loup-garou frappe de nouveau, dans Eight for Silver de Sean Ellis, présenté à Sundance dans la section Premières, car les réalisateurs ont beau s'acharner, il est rare qu'ils s'en tirent bien avec ce genre d'histoires. Le film, qui remonte au XIXe siècle après un prologue dynamique sur la Première Guerre mondiale introduisant l'image d'une balle de fusil en argent à l'origine mystérieuse, retirée à la pince du corps inerte d’un soldat, suit un propriétaire terrien globalement fort désagréable (Alistair Petrie) qui décide d’embaucher des mercenaires pour se débarrasser d’un clan de Roms qui lui cause des embêtements, clan qui pratique le mysticisme et pourtant, bizarrement, n'a pas prédit le sort qu'il l'attend. Le résultat est que très vite, tous les gens du voisinage sont harcelés par des cauchemars affreux, et c'est sans mentionner une créature assoiffée de sang qui aime un peu trop les petits casse-croûtes nocturnes.

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Avec son emballage rétro plutôt plaisant, on a là affaire au genre de film qui se retrouve systématiquement qualifié d'"atmosphérique", surtout parce qu'on n'y voit pas grand chose à travers le brouillard. Cela dit, ces moments-là sont encore les plus appréciables car dès que les choses apparaissent nettement, elles n’impressionnent pas franchement : ce à quoi sont confrontés nos innocents villageois s’avère être (attention, on va divulgâcher) un malabar en images de synthèse exceptionnellement baraqué.

C’est bien dommage, mais hélas ceci résume vraiment l’ensemble du film : entre ses personnages terriblement solennels, sa palette sombre et tous les membres découpés qui volent un peu partout, comme dans un sketch des Monty Python, Eight for Silver semble tiraillé entre le nanar sans complexes et quelque chose qui se voudrait un peu plus respectable. En tant que récit sur les crimes commis par les puissants, qui reviennent les hanter de toutes sortes de manières, le film pourrait avoir une certaine profondeur, et les monstres représentent davantage que ce qui apparaît à première vue. Cependant, et c’est un vrai problème (surtout compte tenu de la longueur du film), il n'y a ici aucun personnage qu’on puisse suivre voire même auquel on puisse s'attacher un peu : ni l'épouse malheureuse incarnée par Kelly Reilly, ni ses enfants, et certainement pas le pathologiste de passage joué par Boyd Holbrook, un être tellement insipide qu'on est assez fasciné de voir les gens lui demander conseil. Il y a certes toujours du plaisir à tirer à se sentir supérieur par rapport aux personnages de films d’horreur, mais dans ce cas précis, c’est presque trop facile, dans la mesure où le plus gros de l'action tourne autour d’un champ maudit où tout le monde continue de retourner constamment comme s'ils étaient en quête de sensations fortes.

Les morts, bien repoussantes, sont une récréation qu'on accueille avec plaisir, quitte à ne plus jamais avoir envie de revoir un épouvantail de sa vie après ça, mais malgré toute la violence qui se déploie dans ce film, on ne peut pas dire qu'il s'y passe des masses de choses. Visuellement, le film a de la gueule, c'est indéniable, mais il finit par tourner en rond, répétant les mêmes séquences de rêves encore et encore, à tel point qu'on se met à souhaiter que tout le monde se réveille enfin nom d'une pipe. Et même là, même quand c'est le cas, tout le monde retourne directement vers le fameux champ. Dans cette affaire, personne ne gagne.

Eight for Silver, scénarisé par Sean Ellis lui-même, est une coproduction entre les États-Unis et la France guidée par Liddell Entertainment.

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(Traduit de l'anglais)

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