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FILMS / CRITIQUES Pologne

Critique : Love Tasting

par 

- Le gagnant de la Compétition micro-budget du Festival du film polonais est un récit d’apprentissage frénétique et passionné qui met en avant le talent de Dawid Nickel

Critique : Love Tasting
Sandra Drzymalska dans Love Tasting

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de Dawid Nickel était de loin le meilleur film présenté dans le cadre de la Compétition micro-budget, dédiée aux films produits moins de 200 000 € de subvention de la part de l'Institut polonais du cinéma. À vrai dire, c'est un des films les plus intéressants et captivants qu'on ait vus cette année au festival, qui s’est achevé le 12 décembre.

Quoiqu’il semble que rien de nouveau ou de frais puisse être ajouté au sujet de cette phase absolument affreuse de la vie humaine que ce sont les années de l’adolescence, Nickel parvient à aborder le sujet avec énergie et engagement. Les hormones donnent à l’histoire une vigoureuse pulsation, et la bande originale, formidable, offre un bon refuge émotionnel au groupe d’amis de lycée, bien perdus et pas susceptibles d'être retrouvés de sitôt, qu'on voit ici entamer leurs vacances d’été. L’histoire se passe dans une petite ville, où la vie quotidienne suit son cours entre les répétitions pour la chorale de l’église, les moments passés à la piscine du coin, les fêtes alcoolisées bien que les personnages soient mineurs, le garage ou le sous-sol des parents et un balcon sur une tour d'immeuble. De là, Kuba (Michał Sitnicki) fume des cigarettes et observe sa voisine (Agnieszka Żulewska), un peu plus âgée. Officiellement, il sort avec Monika (Sandra Drzymalska), dont le frère jumeau Tomek (Mikołaj Matczak) est secrètement amoureux de Kuba. De son côté, Oliwka (Nel Kaczmarek) dit à toutes ses copines qu'elle a une histoire clandestine avec un garçon populaire, un acte qui va avoir des conséquences plus graves que rentrer chez elle après le couvre-feu.

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La jeune troupe est subjugante (du timide Tomek à la trop-confiante Oliwka), et Nickel arrive à obtenir beaucoup d'intensité de ses acteurs, ce qui rend chaque personnage agaçant tout en faisant qu'on peut se rapporter à lui. La caméra suit ces jeunes de près, ce qui donne à tout le film une allure de documentaire. Le style visuel ressemble à celui des deux derniers films de Gaspar Noé (Love [+lire aussi :
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), mais sans que le film atteigne le même niveau d’intensité : son tempo et son atmosphère se rapprochent davantage des premiers films de Xavier Dolan. Les récits d’apprentissage américains semblent aussi être une référence, mais Nickel, qui a travaillé avec Małgorzata Szumowska (Body [+lire aussi :
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), a un style qui lui est propre. Sa narration est fluide et parfois chaleureusement ironique, ce qui fait bien pendant au ton des personnages qui, comme tous les ados, se prennent beaucoup trop au sérieux.

La musique a aussi un rôle clef, qu’elle soit en fond sonore des numéros de danse de Tomek ou qu'elle accompagne les émotions de ces jeunes. On trouve parmi les artistes qui ont participé à la bande originale du film Matczak, Rotterdam Terror Corps, Low Roar, dj lotos et Hania Rani (le compositeur primé en compétition principale pour son travail sur le film I Never Cry [+lire aussi :
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).

Nickel nous livre ici un film très moderne, fanfaron et authentique sur l'expérience de grandir dans une petite ville, du genre qu’on peut trouver aux quatre coins du monde et qui est toujours beaucoup trop petite pour des sentiments, besoins et désirs en pleine croissance. Love Tasting rend bien l'amertume unique des premières peines de cœur et déceptions, qui s’adoucissent heureusement avec le temps.

Love Tasting a été produit par Marta Habior (Dolce Fine Giornata [+lire aussi :
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) pour sa société No Sugar Films (Varsovie). En Pologne, il est distribué par Galapagos Films.

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