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FILMS / CRITIQUES Irlande

Critique : Castro’s Spies

par 

- Les Irlandais Gary Lennon et Ollie Aslin proposent un documentaire informatif et engageant sur les "Cinq de Miami", des espions cubains de haut vol détachés là-bas dans les années 1990

Critique : Castro’s Spies

Le Festival international du film de Cork, qui a eu droit cette année à une édition virtuelle (du 8 au 15 novembre), a accueilli quatre premières mondiales de films irlandais. L’un deux était le documentaire Castro’s Spies de Gary Lennon et Ollie Aslin. Ici, les deux réalisateurs racontent l’histoire des espions cubains connus comme "les cinq de Miami", une unité spéciale d'agents secrets d'élite envoyés par le gouvernement cubain, dans les années 1990, pour infiltrer et démanteler les groupes anti-cubains Alpha 66, The F4 Commandos, Fondation nationale cubano-américaine et Brothers to the Rescue. Les membres du groupe ont été arrêtés en septembre 1998 puis relâchés entre 2011 et 2014.

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Le film nous présente les cinq espions, Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Ramón Labañino, Fernando González et René González, et tente de retracer leurs biographies en établissant un bon équilibre entre la narration de leurs vies avant d'être les cinq de Miami, de leurs relations familiales compliquées et de leurs opérations sur le sol états-unien. Lennon et Aslin trompent très intelligemment les attentes du spectateur et dressent un portrait singulier d’un groupe d’espions qui conduisent de très vieilles voitures, vivent dans de modestes studios, maintiennent un profil bas et se languissent de leurs familles et de leur pays. Les cinq agents avaient l’air d'hommes ordinaires, travaillant avec un budget très limité, très loin du style de vie luxueux stéréotypé de James Bond, avec ses gadgets high-tech. Un des aspects les plus intéressants de leur travail d'espionnage est leur processus d’identification quand ils incarnent leurs "légendes" (c’est-à-dire leurs fausses identités, avec tout l'histoire de fond qui va avec), qui semble très proche de ce que font les acteurs appliquant la méthode Stanislavski. Toute une nouvelle vie, de l’enfance à l’âge adulte, doit en effet être imaginée pour qu'ils ne soient pas répérés et puissent accomplir leur mission. Une grande importance est également placée sur l’exploration du déchirement que ressent chaque membre de l’équipe entre la volonté de servir son pays et le Líder Máximo et la douleur du mal du pays.

Ce n'est pas tout. Tout en plongeant dans l’expérience humaine que représente leur mission et les difficultés vécues par le bataillon, Castro’s Spies est loin d’idéaliser les cinq espions cubains. À cet égard, le duo de réalisateurs propose plusieurs autres témoignages, comme celui du fondateur et chef de Brothers to the Rescue, José Basulto, hostile au régime de Castro et à ses supporters, et celui de l’ancien procureur pour le district sud de la Floride Guy A. Lewis, qui pense que les cinq "devraient encore être aux États-Unis à purger leur peine".

Sur le plan esthétique, le documentaire, chronologiquement linéaire, a une structure assez conventionnelle, avec beaucoup de "têtes parlantes" et de longs extraits d’archives. Le montage, effectué par Aslin, est fluide et intrigant et il est bien accompagné par la musique frappante composée par Damien Lynch, qui rend bien la tension typique de la Guerre Froide causée par les relations diplomatiques extrêmement compliquées entre les États-Unis et Cuba. En résumé, ce documentaire est informatif et intéressant et il n’est pas exempt de quelques moments d’humour, grâce aux traits d’esprit spontanés des espions.

Castro’s Spies est une production entièrement irlandaise de Abuc Documentary DAC en association avec Eagle Hill Films et Gambit Pictures. Les ventes internationales du film sont gérées par la société new-yorkaise Submarine Entertainment.

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(Traduit de l'anglais)

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