email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

VARSOVIE 2020

Critique : Post Mortem

par 

- Péter Bergendy s’essaye au film d’horreur historique, mais ses fantômes très réussis sur le plan des effets spéciaux sont nettement moins convaincants narrativement

Critique : Post Mortem
Viktor Klem dans Post Mortem

Si un impact est totalement indiscutable dans Post Mortem [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
du Hongrois Péter Bergendy, dévoilé en première mondiale en compétition internationale au 36e Warsaw Film Festival, ce sont ces masques-sacs portés par quelques habitants au terme d’une hécatombe de grippe espagnole ayant frappé en 1918 le village où se convulse l’intrigue d’un film s’aventurant dans l’horreur de fantômes bloqués dans les limbes. Mais au-delà de cette saisissante prémonition du cinéaste (qui a tourné fin 2018, début 2019) qui résonne incroyablement dans le contexte actuel de la pandémie du coronavirus, force est constater que son incursion dans le genre fantastique ne tient pas les promesses d’une ouverture fracassante.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Sur le champ de bataille, Tomás (Viktor Klem), considéré comme mort à la suite d’une explosion d’artillerie, est jeté à la fosse commune, mais un homme le repère encore respirant dans l’empilement de cadavres et l’extirpe in extremis du royaume des défunts où le soldat mis KO par l’effet de souffle a eu une étrange vision, celle d’une jeune fille l’appelant, le rappelant à la vie. Six mois plus tard, devenu un photographe très particulier puisqu’il offre aux proches éplorés la possibilité de garder une trace de leurs décédés en composant des tableaux de famille où vivants et morts (maquillés et remis d’aplomb) se côtoient, Tomás voit se matérialiser cette hallucination en la personne d’Anna (Fruzsina Hais), une orpheline d’une dizaine d’années qu’il va suivre dans son village où la terre gelée empêche l’enterrement des très nombreuses victimes de la grippe espagnole. Le photographe se met au travail, hébergée par l’institutrice Marcsa (Judit Schell), mais une ambiance très lourde et paranoïaque règne "en des temps si terribles où il y a plus de morts que de vivants, quand la Terre est envahie de fantômes…" Tomás et Anna décident de mener l’enquête à la frontière de l’au-delà, mais les événements se précipitent et les dangers grandissent à vitesse accélérée…

Chiens qui aboient, gémissements sourds venus de nulle part, ombres malfaisantes, greniers et granges anxiogènes, murs suintants, agressions invisibles, dédoublements, attaques sournoises ou de grande ampleur, stratagèmes pour attester de la présence des fantômes (cordes, clochettes, farine par terre, chemin de torches, plaque photographique et phonographe, etc.) : le film explore toute la panoplie des figures de style du genre. Malheureusement, si les effets spéciaux sont à la hauteur (notamment avec un final spectaculaire), la progression narrative est plutôt laborieuse, répétitive et confuse, et les scènes d’angoisse et d’horreur virent souvent au grand-guignolesque. Et c’est dommage car Post Mortem dispose d’un matériau historique intéressant et de très solides atouts avec András Nagy à la direction de la photographie, Gábor Balász au son et Attila Pacsay à la musique. Mais quand on veut réussir au grand écran à "tourmenter par la curiosité et la peur", il faut impérativement savoir vraiment faire peur, sinon on risque de faire rire…

Produit par Post Mortem Film et Szupermodern Stúdio, Post Mortem est vendu à l’international par le NFI World Sales.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy