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VENISE 2020 Compétition

Critique : Pieces of a Woman

par 

- VENISE 2020 : Le nouveau film de Kornél Mundruczó est une bonne étude de personnages dont la force vient principalement des performances de ses trois formidables acteurs principaux

Critique : Pieces of a Woman
Shia LaBeouf et Vanessa Kirby dans Pieces of a Woman

Après avoir remporté le Prix Un Certain Regard à Cannes avec White God [+lire aussi :
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en 2014, le réalisateur hongrois Kornél Mundruczó revient avec un nouveau film, avec pour producteur délégué Martin Scorsese, en compétition à la Mostra de Venise. Pieces of a Woman [+lire aussi :
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est un film dramatique qui tourne autour d’un couple, Martha (Vanessa Kirby) et Sean (Shia LaBeouf), qui sont sur le point de devenir parents. Leurs vies sont irréversiblement changées après la mort tragique de leur fille, suite à des complications lors d’une naissance à domicile. La sage-femme, jouée par Molly Parker, est immédiatement accusée de négligence criminelle, et le cas semble diviser l’opinion publique, car il est fortement couvert par les médias de tout le pays.

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Le scénario, composé par Kata Wéber (La Lune de Jupiter [+lire aussi :
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, White God), commence le 17 septembre et se situe à Boston aujourd’hui. Après une scène initiale qui présente rapidement les personnages principaux, Martha et Sean ainsi qu’Elizabeth (l’actrice oscarisée Ellen Burstyn), la mère possessive de Martha, et leurs rapports entre eux,, nous sommes témoins de tout le processus de la naissance à domicile. L'opération commence par ce qui fait l'effet de contractions inoffensives et normales, et on voit la relation adorable et candide du couple, suivie par l’arrivée de la sage-femme, ses tentatives de rassurer Martha, la douleur intense et l'appel au 911, quand les choses deviennent littéralement hors de contrôle. Le réalisateur a chargé le chef-opérateur Benjamin Loeb (A Winter's Tale [+lire aussi :
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, Mandy [+lire aussi :
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) de tourner toute cette séquence avec une caméra à vitesse variable, ce qui confère au spectateur le point de vue d’une entité, une présence qui imprègne tout l’environnement filmé. Des plans rapides transmettent efficacement les moments d’anxiété et d’incertitude pendant le travail, tandis que les plans plus longs servent presque comme outil de suspension du temps, et ce choix est particulièrement évident quand le couple s'embrasse alors que Martha est allongée dans la baignoire puis, plus tard, quand la tragédie frappe.

Tout l’épisode est bien rendu et c’est une scène très forte à elle seule, soutenue par les performances convaincantes du trio. Et c’est seulement le prologue du film, qui pose les fondations pour le reste du métrage. La perte de leur fille devient ensuite le catalyseur pour le conflit principal, nommément la relation compliquée entre Martha qui, en plus de la douleur évidente de cette perte, a aussi pour fardeau sa mère dominatrice, qui insiste pour qu'elle blame la sage-femme pendant le procès, et Sean, qui a envie d’aller de l'avant et "se languit de l'ancienne Martha". Ainsi, l’événement traumatisant force le couple à explorer un abîme fait de désespoir, de rage et vulnérabilité qui semble infini et sans échappatoire. Dans la deuxième partie, le rôle d'Elizabeth devient encore plus crucial, et on apprend les raisons possibles (et l’histoire de fond derrière cela) de son comportement manipulateur et opprimant vis-à-vis de sa fille et son mari par le biais d'un monologue intense, en gros plan et en une seule prise prononcé par Burstyn, après une querelle violente entre son personnage et celui de Kirby.

Dans l’ensemble, le film est une bonne étude de personnages, principalement portée par les performances solides des trois acteurs principaux. Son défaut principal est son manque d'originalité : si la séquence initiale, celle de la naissance à la maison, est saisissante et de très belle facture, il semble que les auteurs aient placé un accent bien plus important sur elle que sur nombre d’autres scènes, qui renvoient à un drame familial plus classique, ni plus, ni moins. Par ailleurs, la métaphore de la renaissance aurait pu être rendue de manière plus innovante qu'à travers des pépins de pomme qui germent.

Pieces of a Woman est une coproduction entre le Canada et la Hongrie qui a réuni les efforts de BRON Studios et Little Lamb, en association avec Proton Cinema et Creative Wealth Media. Les ventes et la distribution du film sont gérées par BRON Releasing.

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(Traduit de l'anglais)

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