email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

PRODUCTION / FINANCEMENT Suisse / France / Colombie

Felipe Monroy termine son troisième film sur la Colombie, Hijos del viento

par 

- Produit comme son prédécesseur, Los fantasmas del Caribe, par la société suisse Adok Films, Hijos del viento entre dans sa phase finale de montage, prévue pour la fin août

Felipe Monroy termine son troisième film sur la Colombie, Hijos del viento
Hijos del viento de Felipe Monroy

Hijos del viento [+lire aussi :
critique
fiche film
]
est la conclusion d’une trilogie puissante dédiée au pays natal de son réalisateur, le Colombien Felipe Monroy, qui vit à Genève depuis ses études à la Haute école d'art et de design-HEAD. Un triptyque qui a commencé en 2014 avec Tacacho (qui a gagné le Prix de la Prison de Fleury-Mérogis cette année-là) et qui s’est poursuivi avec Los fantasmas del Caribe [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(en Sélection officielle du festival Visions du Réel en 2018). De nouveau pour ce troisième film, José Michel Buhler d'Adok Films s'est allié à l’enseigne française Les films d’ici et à la société colombienne Totiante DC pour soutenir le réalisateur en tant que producteurs de ce film aussi courageux que nécessaire.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Hijos del viento, à présent dans la phase finale de son montage avant d’entrer en post-production, qui est prévue pour le mois de novembre, fait partie des cinq projets sélectionnés par Swiss Films pour une présentation dans le cadre de la sélection Swiss Previews du Festival Visions du Réel 2020. Il est le fruit des recherches fouiilées et déborde d'une sensibilité à vous faire frémir. Il est à présent en quête d’un distributeur ainsi que d’un festival qui pourra accueillir sa première mondiale.

Le conflit armé en Colombie et ses terribles conséquences sont au centre de la filmographie de Felipe Monroy’ depuis son tout premier long-métrage, Tacacho, qui donnait une voix aux victimes de violences emprisonnées dans un tourbillon de précarité et de peur. De son côté, Hijos del viento se concentre sur une situation bien connue en Colombie, néanmoins difficile et dangereuse à évoquer : celle des "faux positifs", c’est-à-dire des civils innocents qui ont été enlevés et tués par les forces armées du président Alvaro Urribe et qu'on a fait passer pour des guerilleros. Le but de tout cela ? De faire croire à l’efficacité croissante de l’armée et des paramilitaires pour combattre le trafic illégal de la part des guérillas. En effet, le président Urribe a mis en place un système de promotion pour les diplômés et un programme de paiement pour les soldats par lequel des reconnaissances leur sont accordées à chaque fois qu’ils tuent un ennemi appartenant à une guerilla. Les conséquences d’un tel système de "récompense", dénoncé par les mères des disparus (Las Madres de Soacha), qui ont été "balayés par le vent", pour citer le titre du film ("les fils du vent" en français, ndlt.), sont terriblement réelles et méticuleusement rapportées dans le film.

Il est impossible de pardonner et d’effacer de la mémoire le conflit armé colombien, avec ses nombreux résultats atroces. Felipe Monroy s’est toujours opposé aux tentatives de faire disparaître toutes les preuves de cette violence inadmissible, insistant au lieu de cela sur le besoin vital des gens de se souvenir pour pouvoir reconstruire leurs vies, pour trouver une lueur d’équilibre dans un endroit où ce mot n’a plus de sens.

C'est le besoin urgent de raconter l’histoire de ceux qui ont survécu (Doris, Maria, Betriz, Mauren et Carlos) à travers le médium film qui a nourri l'entreprise du réalisateur et lui a insufflé assez de force pour laisser une trace de l’horreur engendrée par son propre pays.

En plus d’endosser les risques qu’implique le fait de s'exprimer en public, les personnages (le réalisateur compris) refusent le rôle de victimes que la société les force à jouer, préférant reprendre enfin leur propre destin dans leurs mains. Et ainsi, à travers les témoignages de ces personnages clefs, qui sont exclusivement et résolument du côté des opprimés, Hijos del viento devient un véritable acte de résistance.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy