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ÉTATS-UNIS Royaume-Uni

Critique : Never Rarely Sometimes Always

par 

- Ce film d'Eliza Hittman, primé à Berlin et Sundance, est un affectueux récit sur une amitié entre deux jeunes femmes qui ne craint pas d'aborder des grands sujets

Critique : Never Rarely Sometimes Always
Sidney Flanigan dans Never Rarely Sometimes Always

Never Rarely Sometimes Always [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
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, qui est le troisième long-métrage d’Eliza Hittman (It Felt Like Love, Beach Rats), a remporté l'Ours d’argent-Grand Prix du jury au Festival de Berlin et le Prix spécial du jury à Sundance. Ce film, coproduit par la BBC, aborde le sujet clivant, politiquement et socialement, de l’avortement aux États-Unis à travers un récit d’apprentissage mélancolique, inspiré et émouvant. Son lancement au Royaume-Uni, numérique, est prévu pour ce 13 mai.

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L’Amérique est vue à travers les yeux d'Autumn Callahan (une formidable Sidney Flanigan), une étudiante de 17 ans qui tombe enceinte en Pennsylvanie. Sur le net, où elle va tout de suite fouiller, Autumn découvre que les jeunes filles de moins de 18 ans qui veulent avorter dans l’état de Pennsylvanie doivent avoir la permission informée d’un parent. À travers une narration à vous briser le coeur qui temoigne aussi d'un sens de observation judicieux, Hittman montre comment les lois et certains médecins mis ensemble font pression sur les jeunes filles pour qu'elles aient des bébés qu’elles préfèreraient ne pas garder. Autumn est peut-être réservée et calme, mais elle sait ce qu’elle veut, et elle veut avorter, sans avoir besoin de le dire à ses parents. La raison pour laquelle elle est préoccupée de leur réaction ne nécessite pas d’explication pour quiconque a connu l'angoisse d'être adolescent (pour tous les spectateurs de plus de 20 ans, donc) : Que diraient-ils ? Leur réaction de déception potentielle ne risquerait-elle pas de faire de cette histoire un problème plus gros qu’il ne l’est déjà pour Autumn ? Et d’ailleurs, est-ce que ça les regarde, puisqu’elle a 17 ans ? À qui revient la décision de toute façon?

Pas à Autumn, selon la loi, et selon beaucoup de gens. Un cabinet médical qui donne l'impression d'avoir été créé pour aider les jeunes filles joue en fait des vidéos anti-avortement aux adolescentes enceintes, mais Hittman s'en détourne instantanément, pour montrer comment les choses se passent sans donner à la rhétorique anti-avortement une tribune dans son film.

Montrer combien il est difficile pour Autumn de se faire avorter sans faire un gros film à thème requérait ruse et dextérité narrative. Au début, Autumn est isolée. Elle ne veut pas impliquer le garçon qui l'a mise enceinte ou même lui dire, et Hittman use à ce stade d'un MacGuffin, donnant au public quelques pistes possibles sur l’identité de celui qui a couché avec Autumn, mais ce n’est pas cette histoire-là que le film raconte, ce n’est pas leur histoire.

Le récit démarre, à la fois littéralement et métaphoriquement, quand l’amie et cousine d'Autumn, Skylar (Talia Ryder), apprend pourquoi cette dernière se comporte bizarrement, et entreprend immédiatement de l’aider. Elles se rendent à New York City, où Autumn va pouvoir se faire avorter sans qu’on lui pose autant de questions. Skylar est également utilisée pour montrer de quoi la vie d’une adolescente qui n'est pas enceinte a l’air, et c’est aussi une route qui comporte beaucoup de feux de circulation. La grosse menace doublée d'un terrain glissant avec laquelle il faut composer, c’est le sexe opposé. Les filles rencontrent dans le bus pour New York un garçon de leur âge, Jaspar (Theodore Pellerin), mais difficile de dire si c'est un ami ou un ennemi. La chose est impossible à savoir et, sans lui faire faire quoi que ce soit d’inattendu pour un jeune homme, Hittman le rend potentiellement aussi menaçant qu’un super méchant.

Le jury de Sundance a relevé l'aspect néo-réaliste de la narration en remettant son prix à Never Rarely Sometimes Always. La caméra est en effet maniée presque comme dans un documentaire tout du long, mais l’élément le plus significatif par rapport au réalisme du film, c’est l'impression de vérité qu'il dégage et le fait qu'il nous transporte vraiment dans l’espace mental d’Autumn. C’est un récit d’apprentissage qui sort du lot.

Never Rarely Sometimes Always est une coproduction entre les États-Unis et le Royaume-Uni qui a réuni les efforts de NBC Universal, Focus Features, Pastel et BBC Films.

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(Traduit de l'anglais)

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