email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS / CRITIQUES Italie

Critique : Nos plus belles années

par 

- Gabriele Muccino met en scène ses aimés gens de la classe moyenne, dans une histoire d'amour et d'amitié qui s'étale sur 40 ans, et confirme son talent de directeur d'acteurs

Critique : Nos plus belles années
Pierfrancesco Favino, Kim Rossi Stuart, Ilan Muccino, Micaela Ramazzotti et Claudio Santamaria dans Nos plus belles années

De l’adolescence à l’âge adulte, quatre amis se perdent, se retrouvent, s'aiment, se reperdent et se retrouvent encore. Dans Nos plus belles années [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, Gabriele Muccino met de nouveau en scène ses personnages de prédilection, les gens de la classe moyenne, en les suivant sur 40 ans, de 1980 à nos jours, en alternant le récit de leurs vies avec les grands événements de l’Histoire H majuscule : la fin des années de plomb, la chute du Mur de Berlin, la période de l'opération Mains propres, le 11 septembre, l’ascension politique du mouvement 5 stelle. Le film fait explicitement référence à Nous nous sommes tant aimés, le chef-d’œuvre d'Ettore Scola réalisé en 1974, qui parcourait 30 ans d’histoire italienne et, comme dans un coffret chinois à compartiments, rendait quant à lui hommage au cinéma d’Antonioni, Fellini, Rossellini, Resnais.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Les héros du film sont trois personnages masculins, Giulio, Paolo et Riccardo (Pierfrancesco Favino, Kim Rossi Stuart et Claudio Santamaria, de nouveau ensemble 15 ans après Romanzo criminale [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Michele Placido
fiche film
]
), et une femme, Gemma (Micaela Ramazzotti), qui ont des liens amoureux et amicaux, mais qui ont chacun suivi sa propre trajectoire. On les voit à 16 ans (interprétés par Francesco Centorame, Andrea Pittorino, Matteo De Buono et Alma Noce) face à la violence dans les rues lors des affrontements entre étudiants et police. Touché par une balle mais sauvé de la mort, Ricardo sera surnommé Survivant. Rêveur, fils de parents hippies, il a des emplois précaires (acteur et journaliste de cinéma !), il est dans un mariage désastreux avec Anna (la chanteuse Emma Marrone), qui va partir avec leur enfant. Gemma, devenue orpheline, est la Cendrillon qui fait tourner la tête des garçons. C’est la femme qu'aiment Paolo et Giulio, qui se la disputent à différents moments. Fragile, limite autodestructrice, Gemma est constamment en quête d’une existence heureuse. Paolo, idéaliste engagé, va devenir un professeur de latin et de littérature sans ambition, suffoqué par son rapport avec sa mère. Enfin, Giulio, de naissance humble, devient un avocat brillant qui se consacre d'abord à la défense des droits des plus faibles pour céder rapidement à l’appel de l’argent et de la reconnaissance sociale. Mais malgré "l'âme en lambeaux, les choses qui font qu'on se sent bien sont toujours là", comme le dit la chanson inédite de Claudio Baglioni qui accompagne le générique de fin.

Muccino confirme ses qualités de réalisateur et de directeur d’acteurs d'excellence. Nos plus belles années ne décevra pas son public, et c'est aussi grâce aux interprétations de toute la troupe, et ce malgré la confusion et multiples scènes-mères (qui sont pourtant sa marque de fabrique), certains éléments mièvres, des métaphores pas nécessairement justifiées (la passion pour les oiseaux, symbole de liberté, le voyage en Mercedes Benz SL 450) et un scénario (co-écrit avec Paolo Costella) trop "au masculin" qui rend un peu simpliste et banale la figure de Gemma. Cependant, la maîtrise qu'a Muccino de l’espace scénique ajoutée à l’originalité des cadrages et des mouvements de la caméra offrent des plans-séquences qui happent émotionnellement le spectateur et laisseront dans sa mémoire quelques scènes indélébiles. Comme la séquence où Gemma monte des escaliers en courant tout en reparcourant la chronologie de sa vie.

Nos plus belles années, réalisé avec un budget de 8 millions d’euros, a été produit par Lotus (société du Leone Film Group) avec Rai Cinema et en association avec 3 Marys Entertainment. Les ventes internationales du film sont gérées par la société française Elle Driver. 01 a décidé de le lancer dans les salles italiennes ce 13 février, veille de la Saint-Valentin.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy