email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS / CRITIQUES Italie

Critique : Figli

par 

- Le dernier film scénarisé par Mattia Torre est une originale comédie douce-amère d'une grande intelligence sur le fait d'être parents aujourd'hui en Italie, avec Valerio Mastandrea et Paola Cortellesi

Critique : Figli
Paola Cortellesi et Valerio Mastandrea dans Figli

L’été dernier, il est parti, à l'âge d'à peine 47 ans, un des auteurs les plus brillants du cinéma italien, Mattia Torre, est décédé. Parmi les œuvres qu’il a scénarisées et réalisées avec ses compagnons Giacomo Ciarrapico et Luca Vendruscolo, on trouve  Boris [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(la série et le film) et Ogni maledetto Natale [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, et puis il y a ce petit joyau télévisuel, la série en huit épisodes La linea verticale, où le scénariste, auteur de comédies et réalisateur romain, racontait sa maladie et son tragi-comique séjour à l’hôpital, avec dans le rôle principal Valerio Mastandrea. Aujourd’hui, un film de Mattia Torre sort dans les salles, le dernier : Figli [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, entièrement écrit par lui mais réalisé par Giuseppe Bonito, qui a derrière lui une longue carrière comme assistant-réalisateur et auteur de Pulce non c’è [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, choisi par Torre comme son réalisateur suppléant quand il a compris qu'il n'arriverait pas physiquement à faire le film.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Flanqué de l’impeccable Paola Cortellesi, c’est de nouveau Valerio Mastandrea qui joue le rôle de l’alter ego de Torre dans cette comédie perçante et très personnelle qui tourne autour d’un thème très simple : faire des enfants aujourd’hui en Italie. Faire son deuxième enfant, pour être plus précis. Sara et Nicola sont mariés ; elle est inspectrice sanitaire dans les restaurants et il est gestionnaire d’une entreprise qui fait du saumon ; ils payent leur loyer et ils ont une fille de six ans, tranquille et sereine, qu’ils amènent avec eux quand ils vont dîner chez leurs amis. L'équilibre de leur foyer est bouleversé par l’arrivée de leur second enfant, que dans certains cas "1 plus 1 ne fait pas 2 mais 11" : l’amour se multiplie, oui, mais aussi la fatigue. Les nuits sans sommeil, les pleurs à toutes les heures (ici, "par convention", les hurlements de l’enfant sont ponctuellement couverts par la Sonate pathétique de Beethoven, une des trouvailles les plus géniales du film), les grands-parents égoïstes et des baby-sitters improbables contribuent à rendre infernale la vie du couple, tandis que les obligations liées à la première née (notamment un dîner de carnaval aussi dramatique qu'inmanquable avec ses camarades de classe) se font toujours plus pressantes.

Le don qu'avait Torre était de savoir regarder même les plus petites choses de la vie avec ironie et implication en même temps, avec une méchanceté affectueuse, et ce sans perdre de vue l’image dans son ensemble, le contexte dans lequel tout survient, en l'espèce celui d'un pays toujours plus hostile envers ceux qui veulent mettre au monde des enfants, un "pays de vieux pour les vieux" où la génération des grands-parents (les retraités d’aujourd’hui, une classe privilégiée) a déjà tout mangé, s'occupe de ses oignons et ne songe qu'à jouir de la vie sans petits-enfants capricieux dans les pattes. "Nous devons restons unis" : c’est le mantra que se répètent les deux héros, qui ne peuvent compter sur l’aide de personne (et celle qui en fait le plus, on le sait, c’est la femme). Le film raconte comment cette union va vaciller (pas de conte de fées ici) et il le fait avec légèreté et originalité, en alternant la réalité stricte avec des moments surréalistes (on voit un saut par la fenêtre récurrent, quand se présentent des situations exaspérantes dont les personnages voudraient sortir rapidement), des élans d’affection avec des petites mesquineries. On s’identifie immédiatement, qu’on ait deux enfants ou plus, ou aucun, parce que c'est de faire face aux aléas de la vie qu'on parle ici. Un film franc, humain, crédible même dans ses aspects les plus grotesques, et très très amusant.

Figli a été produit par Vision DistributionWildside et The Apartment. Il sort dans les salles italiennes le 23 janvier, distribué sur plus de 400 copies par Vision Distribution.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy