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VENISE 2019 Giornate degli Autori

Critique : Un monde plus grand

par 

- VENISE 2019 : Cécile de France brille en femme dévastée se découvrant un don de chaman dans un film dépaysant, plaisant et très efficace signé Fabienne Berthaud

Critique : Un monde plus grand
Cécile de France dans Un monde plus grand

"Tu as le choix entre les marabouts africains, les chamans mongols ou les moines tibétains". Quand on propose à Corine, une ingénieur du son complètement détruite par la mort de son mari après des années de maladie, d’aller se régénérer en collectant des ambiances, des prières et des chants pour une série de documentaires sur la spiritualité, la jeune femme demande juste la destination la plus lointaine, sans se douter que ce voyage l’entrainera vers des contrées encore plus extraordinaires, celles des esprits, et vers la découverte d’un pouvoir personnel on ne peut plus déstabilisant. Tel est le point de départ d’Un monde plus grand [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Fabienne Berthaud
fiche film
]
, le nouveau film de Fabienne Berthaud (appréciée notamment pour Frankie [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
et Pieds nus sur les limaces [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
), dévoilé aux Giornate degi Autori de la 76e Mostra de Venise.

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Inspiré par l’expérience réellement vécue par Corine Sombrun et par son livre Mon initiation chez les chamanes adapté par la réalisatrice avec Claire Barré, le film propulse donc le personnage principal (la Belge Cécile de France) dans les paysages époustouflants, sillonnés en mini-van puis à cheval, de la steppe du Nord de la Mongolie, jusqu’à un campement tsaatan. Cornaquée par l’interprète Naara (Narantsetseg Dash), Corine y découvre les coutumes étonnantes de ce peuple d’éleveurs de rennes jusqu’à une soirée bouleversante où elle entre en transe sauvage en enregistrant une séance de chamanisme dirigée par Oyun (Tserendarizav Dashnyam). "Qu’est-ce qui s’est passé ?" demande-t-elle après avoir repris ces esprits, obtenant des réponses stupéfiantes : "cette femme est un chaman. Elle a failli mourir", "l’esprit du loup est venu en toi, il t’a donné ses pouvoirs, tu dois maintenant apprendre à t’en servir; si tu ne fais pas ce que les esprits veulent pour toi, ta vie sera encore pire. Les chamans peuvent communiquer avec l’esprit des morts, mais pendant la transe, il vont dans le monde noir et ils doivent retrouver le chemin de leur corps".

Secouée, mais rejetant ce qu’elle estime des "conneries de sorcier", Corine repart en Europe où elle s’aperçoit rapidement que les sons enregistrés de la séance chamanique la font instantanément basculer dans un autre monde. Une fois levée (via une IRM du cerveau) l’hypothèse d’une atteinte physique et malgré l’inquiétude de ses proches (Ludivine Sagnier, Arieh Worthalter) qui soupçonnent un déséquilibre psychologique, elle décide, dans l’espoir de renouer un contact avec son mari décédé, de repartir en Mongolie pour être initié par la chaman Oyun…

Assez difficile à priori à restituer au cinéma sans passer par le fantastique, le passionnant sujet des portes de la perception est traité dans Un monde plus grand à travers une aventure individuelle simple et accessible à un large public. Portée par une excellente Cécile de France, le film tire le meilleur profit des paysages spectaculaires de la Mongolie et de quelques séquences de transe fascinantes pour envelopper le récit dans une couverture bien équilibrée entre la plongée ethnographique et la narration cinématographique classique, l’ensemble se révélant à la fois dépaysant, plaisant et très efficace autour d’une trajectoire où le retour à la nature et l’éveil spirituel sont synonymes de renaissance.

Produit par Haut et Court et 3x7 Productions - Groupe Telfrance, et coproduit par la société belge Scope Pictures, Un monde plus grand est vendu à l’international par la structure canadienne WaZabi Films.

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