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SAN SEBASTIAN 2018 New Directors

Critique : Para la guerra

par 

- SAN SEBASTIAN 2018 : L'Argentin Francisco Marise signe un premier long-métrage, entre fiction et documentaire, sur un Cubain formé pour le combat, ancré dans ses souvenirs belliqueux

Critique : Para la guerra
Andrés Rodríguez Rodríguez dans Para la guerra

“Les armes requièrent de l'esprit, comme les lettres" : c'est sur cette citation que s'achève Para la guerra [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, le premier long-métrage de Francisco Marise, projeté dans la section New Directors du 66e Festival de San Sebastian. Le film, scénarisé par le réalisateur argentin avec Javier Rebollo (La mujer sin piano [+lire aussi :
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interview : Javier Rebollo, réalisateu…
fiche film
]
), est un des plus libres, alternatifs et à contre-courant de l'événement basque. Pourquoi ? Vous allez voir en lisant ce qui suit.

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Andrés Rodríguez Rodríguez, héros incontesté de ce film-collage qui juxtapose réel et reconstitutions, est un ancien soldat cubain d'élite de 61 ans. Tout jeune, il a fait la guerre en Angola, dix ans après, au Nicaragua, de sorte que ces souvenirs sont profondément ancrés en lui, et qu'il se remémore encore aujourd'hui avec trop d'entrain ses combats en pleine forêt, contre des ennemis invisibles. On le voit chercher ses anciens camarades de commando, en les appelant au téléphone là où il pense qu'ils vivent à présent, mais certains sont déjà morts. Quand Fidel Castro a péri, Andrés est allé lui rendre hommage. Sa foi en la révolution demeure intacte.

Jusqu'ici, il pourrait s'agir d'un film biographique comme ceux qu'on voit généralement, mais les 65 minutes qu'il dure – régulièrement illustré par des images d'archives où l'on voit comment on formait les enfants cubains à la lutte armée, dans l'enthousiasme unanime des masses, qui applaudissaient dans les stades lors des parades militaires, et des pages de manuels de guerre qui expliquent comment attaquer l'ennemi ou comment se camoufler pour le surprendre – se mettent à se confondre avec le visage crevassé et vivace de cet homme dont l'ambition continue d'être cette lutte sans fin vers laquelle a tendu toute son éducation.

Sa voix, rauque, et si grave que ses paroles sont parfois incompréhensibles pour le spectateur, accompagne les images de son quotidien, que Marise rapproche tellement du spectateur que ce dernier peut percevoir le désir qui continue de palpiter dans l'âme de ce soldat de continuer à se battre pour ses idéaux révolutionnaires, bien qu'il n'y ait plus de guerre en vue. Son DNA est tellement imprégné de cette ferveur qu'il continue, comme si c'était un jeu d'enfant ou un rituel sans fin, à s'entraîner comme au premier jour, dans l'attente fervente du combat au corps à corps contre ceux qu'il considére comme les plus malfaisants de l'humanité.

Marise, qui a étudié le cinéma à l'École de San Antonio de los Baños, à Cuba, fait ainsi ses débuts dans le cinéma, après avoir travaillé comme photographe. Ce film a été sélectionné au IVe Atelier de développement de projets d'Amérique centrale et des Caraïbes organisé par le programme Ibermedia et par IDFA Production. Il a également participé au Xe Forum de développement et réseautage de Cuba, en 2016.

Para la guerra est une production entre l'Espagne et l'Argentine qui a réuni les efforts de Lolita Films et Amateur Cinéma, qui sont les sociétés respectives de Javier Rebollo et Francisco Marise. Ils se sont également occupés eux-mêmes du montage, pour le premier, et de la photographie, pour le second.

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(Traduit de l'espagnol)

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