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BIF&ST 2017

Tutto quello che vuoi : mémoire, poésie et choc des générations

par 

- Francesco Bruni met en scène Giuliano Montaldo et l’acteur novice Andrea Carpenzano dans ce film qui vient de faire son avant-première mondiale au Bif&st de Bari. Sortie italienne : le 11 mai

Tutto quello che vuoi : mémoire, poésie et choc des générations
Andrea Carpenzano et Giuliano Montaldo dans Tutto quello che vuoi

La maladie de son père, son déménagement dans le quartier du Trastevere, à Rome, et un roman par un de ses anciens élèves du Centro Sperimentale (l’équivalent italien de la Fémis) : voilà d’où est parti Francesco Bruni pour créer l’univers de Tutto quello che vuoi, son troisième long-métrage en tant que réalisateur (il est très actif comme scénariste, notamment pour Virzì, Calopresti et Molaioli) après Scialla! [+lire aussi :
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, une oeuvre particulièrement sensible qui mêle éléments autobiographiques et imagination romanesque, évoque la guerre dans les Apennins comme l’indolence typique des Romains, et place face à face deux générations, celle des jeunes d’aujourd’hui et celle de leurs aïeux, très tendrement, avec un humour élégant.

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Dans ce film, qui vient de faire son avant-première mondiale dans le cadre du 8° festival Bif&st de Bari (22-29 avril 2017), Bruni réunit un duo inédit : le réalisateur vétéran Giuliano Montaldo (Sacco e Vanzetti) qui, à 87 ans, se retrouve ainsi pour la première fois devant la caméra, et un débutant absolu : le Romain de souche Andrea Carpenzano, 21 ans. Le premier incarne Giorgio, un vieux poète oublié atteint de la maladie d’Alzheimer ; le second joue le rôle d’Alessandro, un bon à rien de vingt ans qui passe ses journées au bar avec ses amis et à draguer la jolie vendeuse du tabac du coin (Donatella Finocchiaro). Quand son père (Antonio Gerardi) le force à trouver du travail, le jeune homme devient l’homme de compagnie de Giorgio. Tous les jours, il l’accompagne dans ses promenades au parc et dans les ruelles du Trastevere, où ils habitent tous les deux. 

La rencontre/confrontation entre deux mondes et deux générations aussi différentes ne tarde pas à donner lieu à des situations amusantes et paradoxales. En faisant irruption dans la vie de ce vieil homme élégant, Alessandro la met un peu sens dessus-dessous : soudain, ses amis débarquent chez le vieillard et le font rire, fumer, boire, jouer à la console. La maladie de Giorgio est représentée affectueusement, dans ses aspects plus cocasses : le fait qu’il ne se souvient jamais des noms, qu’il fasse des bourdes, qu’il semble plongé dans une autre époque. C’est justement d’une autre époque, celle de la Seconde Guerre mondiale, que rejaillissent ses souvenirs, à partir desquels commence alors une véritable chasse au trésor. Le film, librement inspiré de Poco più di niente de Cosimo Calamini (éditions Garzanti), s’engage en effet à mi-parcours dans une autre voie, celle du road movie, pour retrouver un “cadeau” laissé par les Américains à Giorgio plus de soixante-dix ans plus tôt, dans les Apennins, entre la Toscane et l’Émilie-Romagne. Commence alors une aventure rocambolesque riche en surprises.

Non qu’on ne fasse que sourire en regardant le film. En composant le scénario, Bruni a laissé de la place pour l’émotion, quoique sans trop insister – chaque moment dramatique est immédiatement suivi d’une scène plus légère. “C’est un film qui est toujours à contretemps, explique le réalisateur (qui s’est aussi inspiré pour ce récit des souvenirs de son père, adolescent à Pise à l’époque où on y voyait des soldats américains). Je voulais éviter le ton de l’emphase, de sorte que je me suis donné pour règle d’aller toujours contre les sentiments provoqués l’instant d’avant”. Le résultat est un film sur la mémoire et le dialogue entre les générations dont le plus beau moment est sans doute celui où le jeune héros montre qu’il a bien intégré les enseignements du vieux poète, et ce sans faire de rhétorique, mais sur le ton insouciant qui caractérise tout le film.

Tutto quello che vuoi, produit par IBC Movie et Rai Cinema, sort en Italie le 11 mai, distribué par 01.

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(Traduit de l'italien)

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