06/04/2017 - Réalisé par Alessandro D’Alatri, le film sort aujourd’hui en Italie et raconte l’histoire vraie d’un jeune Mark Zuckerberg italien que la communauté des startups considère comme un bluffeur

Luca Di Giovanni et Andrea Arcangeli dans The Startup

The Startup, produit par Luca Barbareschi pour Casanova Multimedia et réalisé par Alessandro D’Alatri, sort aujourd’hui en 200 exemplaires avec 01. Le film raconte l’histoire vraie d’un jeune Mark Zuckerberg italien (pour reprendre la définition de la BBC) qui, il y a cinq ans, a créé une plateforme permettant aux jeunes de trouver un travail. Il s’appelle Matteo Achilli, et le nom de sa société est Egomnia. Le fait que les scénaristes n’aient pas voulu se contenter de s’inspirer, mais bien de divulguer les véritables noms, les faits et les expériences du génie de 25 ans a créé quelques problèmes depuis l’annonce du tournage du film, car les indépendants ne croient pas en l’histoire de Matteo Achilli qu’ils considèrent comme une bulle de savon médiatique qui met à mal l’entièreté du monde de l’innovation numérique. Statistiques à l’appui, les détracteurs parlent d’une idée qui n’est en rien innovante (LinkedIn est beaucoup plus efficace et d’autres sociétés de ce genre rencontrent également un grand succès) : en 2015, à la fin de sa quatrième année, Egomnia avait généré 314 000 euros de recettes, ces deux dernières années, les visites totales enregistrées par des sites d’analyse tels que Webtrekk s’élèvent à moins de 300 milles, alors que les sociétés enregistrées sur Egomnia sont moins de 1200, des chiffres très éloignés de ceux de la Silicon Valley, mais pas banals pour une compagnie italienne en ligne.

C’est certainement l’histoire de ce jeune homme de la banlieue romaine qui se retrouve catapulté à Milan, la ville des ‘’grandes entreprises’’, qui a d’abord touché le créatif producteur Saverio D’Ercole, qui a écrit le projet, et ensuite Barbareschi et D’Alatri. Matteo (interprété par Andrea Arcangeli) est en dernière année de lycée scientifique lorsqu’il invente l’algorithme à l’origine de la startup. Il l’appelle, très modestement, Egomnia, car sa petite amie (Paola Calliari dans le film) lui répète sans cesse ‘’tu es seul contre tous’’. Son père (Massimiliano Gallo), bien que récemment licencié, lui donne 10 000 euros pour réaliser son projet. Matteo développe un site avec un jeune ingénieur qu’il paie très mal. Pendant ce temps, Matteo déménage à Milan pour étudier l’économie d’entreprise à l’Université Bocconi et commence à faire la promotion de son idée. De nombreuses personnes s’intéressent au projet et suite à une apparition dans le documentaire de la BBC, The Next Billionaires, Egomnia ‘’fait le buzz’’.

D’alatri, cinéaste chevronné et à l’origine de dizaine de spots publicitaires pour de grandes marques, réalise le film de manière magistrale, notamment grâce à l’excellent directeur de la photographie Ferran Paredes Rubio, en alternant vie privée et succès croissant presque scorsesien (pour ne pas citer The Social Network). Le jeune public pourrait être fasciné par cette ‘’success story’’ d’un jeune homme qui a su se raconter pour finir en couverture. Le réalisateur a déclaré qu’en ‘’ce moment historique, il est nécessaire de redonner espoir et confiance, au moins en soi. Ce film est une petite contribution pour nous aider à ne pas l’oublier.’’ Matteo finit par abandonner ses études à la prestigieuse Université Bocconi pour se consacrer pleinement à son idée. Selon Riccardo Luna, fondateur de Wired Italia et StartupItalia !, Egomnia est l’exemple parfait d’une post-vérité. Cependant, le film pourrait donner à de nombreux jeunes l’envie de se battre et de tenter d’ouvrir des portes qui restent souvent fermées.

(Traduit de l'italien)