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KARLOVY VARY 2016 East of the West

The Days That Confused : une image audacieuse des années 90 en Estonie

par 

- KARLOVY VARY 2016 : La jeune réalisatrice Triin Ruumet présente un film sur la culture machiste des années 90

The Days That Confused : une image audacieuse des années 90 en Estonie

Le premier long-métrage de la réalisatrice estonienne Triin Ruumet, The Days That Confused [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Triin Ruumet
fiche film
]
, a fait sa première internationale dans la section East of the West du Festival de Karlovy Vary. Le film, dont l’action se déroule dans l'Estonie rurale des années 90, utilise un langage et des images puissants, une musique forte et un comportement violent afin de décrire une époque qui a représenté un point de rupture pour la majorité des sociétés d'Europe de l'Est. 

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Le film s’ouvre sur l’image d'une main essuyant du sang sur le capot d'une BMW à l'aide d'une veste de survêtement Adidas, laissant nettement pressentir quel genre de film on est sur le point de découvrir. Cependant, ce qui est intéressant, c’est qu’il a été réalisé par une jeune femme qui n'avait que 12 ans lorsque cette période s'est terminée. 

Le personnage principal, Allar (Hendrik Toompere), est un homme de 27 ans qui passe ses journées avec ses amis et que sa consommation importante d’alcool n’empêche pas de parcourir à toute allure les routes de la région rurale et forestière du Sud de l'Estonie où il habite. Ce fêtard excessif fait aussi tout son possible pour se montrer macho devant les filles. 

Un soir, lors d’une virée, sa voiture se retourne dans un virage et finit sur le toit. Les hommes sortent du véhicule, couverts de sang, mais apparemment sans blessures sérieuses. Allan s’évanouit dans la forêt et se réveille soudainement dans une flaque, près d'un lac. Sur la rive, la BMW de la première scène est garée, portes ouvertes, une veste maculée de sang pendue à une des fenêtres, qui projette de la musique électronique à fond les décibels. Dans le lac, dos à lui, se trouve Juulius (Juhan Ulfsak), l'homme de main d'un chef de la mafia locale qui voit en Allar du talent et le prend sous son aile.

Le père d'Allar souhaiterait qu'il devienne charpentier ou bûcheron, mais le jeune homme n’en a pas du tout envie. L’ironie est que c'est justement la forêt qui intéresse la mafia, car dans les années 90, en Estonie, le vol de bois appartenant aux forêts de l'État était un gros marché – ce qui explique que la perspective d’être bûcheron de manière licite ne fût pas engageante, et que quand son père perd un doigt dans un accident avec une scie électrique, Allar semble éprouver pour lui un mélange de compassion et de mépris.

Techniquement, le film de Triin Ruumet est impressionnant, et les acteurs très bons. Les quelques scènes plus oniriques du film, représentant des états songeurs ou les moments où le personnage est sous l'emprise de drogues, sont très efficaces. Et si on a l'impression que le film ne mène nulle part, c'est parce que les personnages du film vivent exactement comme cela - à l'exception d’Allar, qui exprime au moins le désir de se battre pour son futur.

The Days That Confused a été produit à Tallinn par Kinosaurus Film, qui en assure aussi les ventes internationales. 

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(Traduit de l'anglais)

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