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BERLINALE 2016 Compétition

24 Weeks : un drame qui va droit au cœur

par 

- BERLIN 2016 : Des interprétations magnifiques pour le nouveau film de l'Allemande Anne Zohra Berrached, dévoilé en compétition à Berlin

24 Weeks : un drame qui va droit au cœur
Julia Jentsch dans 24 Weeks

Trois ans après sa participation à la Berlinale dans la section Perspektive Deutsches Kino avec Perfect Mothers [+lire aussi :
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, la scénariste et réalisatrice allemande Anne Zohra Berrached effectue son retour à la Berlinale avec 24 Weeks [+lire aussi :
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, cette fois en compétition. Son nouveau titre traite également de la maternité, mais d’une manière tout à fait différente. Alors que dans son premier long métrage un couple de lesbiennes devait faire face à des difficultés sociales et juridiques parce qu’il souhaitait un enfant, 24 Weeks est centré sur une femme qui fait l’objet de pressions sociales pour donner naissance à un enfant handicapé. Parsemé de gros plans intenses et filmé partiellement comme un documentaire, ce drame authentique va droit au cœur. Un critique chinois a même affirmé qu’il s’agissait du meilleur film allemand qu’il avait vu ces 12 dernières années.

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L’histoire débute avec une comédienne, sur scène, qui semble n’avoir aucune raison de cacher sa grossesse en public. Sa vie semble parfaite, avec un mari aimant, une petite fille et une maison avec un jardin. Mais durant une échographie, son gynécologue lui annonce que son bébé est atteint de trisomie 21. Il s’agit évidemment d’un choc considérable, mais les futurs parents ont confiance en leur capacité à affronter le problème. Ils ne cachent pas leur décision et sont contrariés lorsque leur jeune baby-sitter, sa jeune fille et même la mère de la femme remettent leur choix en question. Bien qu’ils essaient de garder cette histoire secrète, la nouvelle s’ébruite et se répand. 

Le directeur de la photographie Friede Clausz, qui avait déjà travaillé avec Anne Zohra Berrached pour Perfect Mothers, reflète les différentes humeurs de personnages principaux par l’intermédiaire de couleurs et d’images teintées de nuances de plus en plus grises. Le deuxième moment déterminant de l’histoire survient lors d’une autre échographie durant laquelle le docteur découvre que le cœur du bébé bat très fort. Le monteur Denys Darahan permet au public de vivre en temps réel l’attente de la femme avant le diagnostic du gynécologue. Et le verdict est très dur : le fœtus souffre d’une grave maladie cardiaque qui devra être opérée juste après sa naissance.

Tant en pensant aux conséquences qu’impliquerait cette naissance pour son enfant, sa propre vie et celle de sa famille, la future maman n’est plus du tout certaine de ce qu’elle doit faire. Dans le même temps, la pression sociale devient de plus en plus forte au dehors et oppresse la protagoniste. Des admirateurs et des mères d’enfants handicapés la félicitent pour son courage, tandis qu’elle-même se sent de plus en plus incertaine. Le plus difficile est le désaccord qui existe avec son mari, qui admet qu’un avortement le ferait se sentir coupable. Poussé par sa foi religieuse, il utilise tous les moyens en son pouvoir pour faire valoir son choix et convaincre sa femme, au mépris de son désir et de la loi qui impose de respecter la décision des femmes. Le comédien allemand Bjarne Mädel interprète ici son premier rôle dramatique et se montre convaincant dans la peau d’un homme bouillonnant de rage. 

Avec 24 Weeks,Anne Zohra Berrached signe un film fort en faveur du respect de la liberté qu’ont les femmes de disposer de leur corps avec une histoire qui expose un dilemme complexe. La sage-femme dans le film affirme que 90 % de femmes ont recours à l’avortement dans des cas comme celui-ci mais disent toujours aux autres qu’elles ont fait une fausse couche. Le docteur et elle sont de véritables professionnels dans la vie, et le réalisateur les a filmés dans leur clinique. C’est sans doute la raison pour laquelle le film semble si réaliste. L’actrice principale Julia Jentsch, qui avait déjà remporté un Ours d’argent pour Sophie Scholl – Les Derniers jours [+lire aussi :
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en 2005, délivre une sublime performance qui brise le mur de la douleur. C’est pour cette raison que 24 Weeks pourrait bien se voir récompensé cette année à Berlin.

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(Traduit de l'anglais)

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