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SÉVILLE 2015

C’est l’amour : au-delà du réalisme

par 

- Paul Vecchiali, réalisateur chevronné avec une âme d’adolescent, lance en Europe son nouveau film, qui défie comme toujours les conventions stylistiques et narratives

C’est l’amour : au-delà du réalisme
Astrid Adverbe et Pascal Cervo dans C’est l’amour

Hier soir, à l’avant-première européenne de C’est l’amour [+lire aussi :
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, présenté hors compétition au 12e Festival du film européen de Séville (“la plus belle ville du monde” selon Paul Vecchiali), le cinéaste a rappelé que, lors d’une précédente édition du Festival de Cannes, l’ancien critique de cinéma Robert Bresson avait été accueilli sous un tonnerre d’applaudissements avant la projection de l’un de ses films mais s’était retrouvé seul dans la salle à la fin de la projection. Quelque chose de similaire s’est produit hier soir à Nervión Plaza, le cœur du Festival, qui accueillait l’un des publics les plus nombreux de son histoire : plus le film avançait, plus les spectateurs partaient. Comme l’a montré la rétrospective consacrée au réalisateur français organisée à Séville, le film se départit conventions du cinéma, ce qui oblige le spectateur à rester concentré et oublier ses idées préconçues au point de se sentir dérouté, voire agacé. Cependant, ceux qui sont restés pour savourer du début à la fin le défi lancé par le réalisateur (que les Espagnols ne connaissent pas forcément) ont pu avoir un aperçu de l’incroyable complexité de son univers étrange et impulsif, issu d’une imagination libre et débordante.

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C’est l’amour débute par une introduction par Vecchiali, qu'on voit s’adresser à la caméra pour présenter le sujet du film qui, comme son titre l’indique, est la passion – ou plutôt la peur de la perdre. On rencontre ensuite Odile (interprétée par Astrid Adverbe, qui s’associe de nouveau au réalisateur iconoclaste après Nuits blanches sur la jetée [+lire aussi :
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), une femme convaincue que son mari la trompe qui décide de se venger en se donnant à Daniel, un acteur dont le collocataire est un ancien soldat réformé après s’être fait tirer dans la jambe.

Le film, parcouru par un humour raffiné, met fortement le spectateur à contribution. Par exemple, Vecchiali montre deux fois le même dialogue entre deux protagonistes, mais la caméra se fixe d’abord sur l’un des personnages, puis sur l’autre, ce qui permet au spectateur d'assembler les informations qu’il reçoit à sa guise. En outre, le film se termine sans conclusion, nous laissant ainsi la liberté de choisir entre toutes les explications qui ont été proposées.

En collaboration avec Noël Simsolo (à qui est dédié le film), Vecchiali a non seulement scénarisé le film, mais il l'a aussi produit lui-même, à travers avec sa société Dialectik, en partenariat avec Shellac Sud. C’est l’amour, qui s’ouvre sur un générique évocateur d'un train qui passe où les noms sont écrits en lettres de sang, contient des dialogues mémorables (“Je peux supporter que tu me trompes, mais pas que tu me mentes”) et des scènes musicales sensuellement libératrices. Les couleurs qui dominent sont intenses et hautement symboliques.

C’est l’amour, qui a été tourné avec des appareils photos numériques en mai dernier, est déjà sorti en Argentine et au Brésil. Après l’avoir vu, comme le dit Vecchiali, “le spectateur rentre chez lui avec des devoirs à faire”, ce qui peut rendre ce film aussi déroutant qu’il est moderne et incontestablement transgressif.

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(Traduit de l'espagnol)

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