27/05/2015 - L'auteur de chefs-d'oeuvre comme Amants, À coups de crosse et Tiempo de silencio est mort à Madrid, à l'âge de 88 ans

La filmographie de Vicente Aranda, aussi irrégulière qu'intéressante, a pour dénominateur commun la notion de risque et l'impétuosité en l'Homme. Ce 26 mai 2015 est une date triste pour le cinéma espagnol, car à 88 ans, un de ses plus grands l'a quitté, au moment même (comme cela arrive souvent en Espagne) où il commençait à avoir le soutien d'un industrie qui néglige souvent ses anciens. Son dernier film, Luna caliente [+lire aussi :
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fiche film], avec Eduard Fernández, est sorti en 2009.

Aranda a recueilli notamment le Goya du meilleur réalisateur pour Amant (1992) et le Prix de cinéma national en 1988. Le maestro a eu une carrière  bien pleine faite d'érotomanie patente, d'adaptations littéraires (des oeuvres de Juan Marsé, Gonzalo Suárez, Antonio Gala, Andreu Martín, Vázquez Montalbán, Martín Santos…) et de vaillant cinéaste  tout-terrain, comme le montre le documentaire Vicente Aranda: 50 años de cine des frères Javier et Kiko Prada (2013).

Le cinéaste, né à Barcelone puis exilé au Venezuela, a trouvé en Victoria Abril une muse. Ensemble, ils ont fait douze films, dont Cambio de sexo, La muchacha de las bragas de oro, Si te dicen que caí, Libertarias, les deux volumes de El Lute et Tiempo de silencio). Son autre inséparable alliée, la monteuse Teresa Font, également son épouse, l'a accompagné dans son exploration de thématiques troubles relatives aux passions les plus complexes de l'être humain, au sexe et à la mort.

Amants, interprété par un trio de rêve incomparable (Victoria Abril, Jorge Sanz et Maribel Verdú), continue de figurer dans les classements des meilleurs films espagnols de tous les temps.

(Traduit de l'espagnol)