09/03/2009 - Hilde Sortie en Allemagne le 12 mars

Le cinéaste allemand relate la genèse de Hilde [+lire aussi :
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fiche film], dévoilé à la Berlinale, un film retraçant la trajectoire d’une véritable icône : l’actrice et chanteuse Hildegarde Knef.

À 47 ans, le Hambourgeois Kai Wessel, qui a commencé sa carrière dans le cinéma en faisant le chauffeur, le photographe de plateau puis l'assistant d’Ottokar Runze avant de réaliser son premier long métrage, Martha Jellneck (un Prix du cinéma allemand en 1989). Il s'est ensuite construit une solide réputation en tant que réalisateur de télévision plusieurs fois primé (avec par exemple la comédie récente sur le nazisme Goebbels und Geduldig interprétée par le regretté Ulrich Mühe) tout en continuant de tourner, occasionnellement, des titres pour le grand écran (comme le long métrage pour enfants The Trace of the Red Barrels ou The Year of the First Kiss).

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Produit par Egoli & Tossell, Hilde [+lire aussi :
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fiche film] qui retrace la biographie de la comédienne et chanteuse iconique Hildegarde Knef. (bien servie par le charisme de l'actrice Heike Makatsch) a propulsé Kai Wessel sur le devant de la scène à l'occasion de la Berlinale où le film a été projeté devant une salle pleine le mois dernier, en avant-première mondiale dans le cadre des Projections spéciales. Lors de la conférence de presse, le réalisateur s'est dit "très heureux que le film soit dévoilé à Berlin parce que la vie de Hildegarde Knef est intimement liée à cette ville. Car mon film raconte aussi l'histoire de Berlin : Hildegarde Knef est née pendant la République de Weimar, a vécu sous le régime nazi... Elle serait ravie de cette avant-première au Friedrichstadtpalast."

Si l'idée de faire un film biographique sur Hildegarde Knef est venue de la productrice Judy Tossell (qui avait Heike Makatsch en tête dès le début), Kai Wessel a rejoint le projet avec enthousiasme : "Je me suis intéressé à ce sujet sur le tard. D'autres personnes, comme Judy, y travaillaient depuis un moment, mais choisir Heike pour jouer Hilde était vraiment une brillante idée. Je savais dès le départ que ce serait l’interprète parfaite." A propos de la scène introductive du film, ce trac qui paralyse Hildegarde Knef et lui fait se rappeler de toute sa vie passée, le réalisateur a donné l’expliaction suivante : "être ingénieuse, sensible et intelligente a bien sûr pour corollaire le fait qu'on ne rentre pas dans les normes et qu'on peut craindre que les gens ne vous aiment pas. Bien qu’elle soit montée sur scène très souvent dans sa vie, Hildegarde Knef avait néanmoins à chaque fois peur d'y aller, peur de l'échec".

Retracer l'étonnant destin d'une icône de seize ans jusqu’à la quarantaine a nécessité des recherches et des choix quant à ce qui devait être inclus dans le film ou laissé de côté : "Nous avons discuté du scénario pendant un an et demi et les possibilités étaient nombreuses concernant l'histoire à raconter : évoquer la vie d'une artiste en une heure et quelques n'est pas chose facile, surtout quand il s'agit d'une femme ayant la personnalité d’Hildegarde Knef. Il y a eu beaucoup de fluctuations dans sa vie, beaucoup de lieux différents qu'il a fallu inclure, donc nous devions constamment retravailler le scénario et en discuter, Maria (la scénariste), Heike Makatsch et moi. C'est une tâche toute spéciale et une grande responsabilité que de développer ce genre de personnage : on peut aussi dire que nous avons dû combler les vides. Cela a été tout un processus et un travail d’équipe. Au total, , il y a eu dix-sept versions du scénario !"

D'aucuns ont pu trouver qu'il manquait au film un regard critique sur son héroïne, notamment par rapport à son éventuel opportunisme, mais le cinéaste voit les choses différemment : "Parmi les nombreux talents d’Hildegarde Knef, il y en a un que je trouve particulièrement fascinant : elle ne s’est jamais pliée à la volonté des autres et elle est restée indépendante. Elle a rencontré des problèmes avec le public et avec la société en général, mais elle n'a jamais cédé. Elle a suivi son chemin, gardé son point de vue. Mais elle n’a jamais non plus cru accomplir une mission ou pris la pose d’une prophétesse en appelant à ce qu’on l’imite. Elle a raconté tout cela dans ses chansons (les difficultés rencontrées, les défis relevés...) que je considère comme très personnelles". Ainsi, plus que la simple biographie d'une icône, le film de Kai Wessel est aussi résolument l'expression d'une fascination.