email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Didier Brunner • Producteur

“Un film éminemment européen”

par 

- Le producteur de la société française Les Armateurs décrypte la genèse d’une coproduction européenne originale et évoque l’avenir de l’animation sur le Vieux Continent

Après Kirikou et la sorcière (1998), Princes et princesses (2000) et Kirikou et les bêtes sauvages [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(2005) de Michel Ocelot, Les Triplettes de Belleville [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(2003) de Sylvain Chomet ou encore la coproduction L’Enfant qui voulait être un ours du Danois Jannik Hastrup (2002), la société parisienne Les Armateurs a joué un rôle clé dans la naissance de Brendan et le secret de Kells [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Didier Brunner
interview : Tomm Moore
interview : Viviane Vanfleteren
fiche film
]
.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Cineuropa : qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet irlandais d’adaptation en animation du Livre de Kells ?
Didier Brunner : Le petit pilote que j’ai vu à Cartoon Movies en 2001 m’a fait forte impression. Il y avait une originalité graphique et une légende très enracinée dans la culture celtique, mais aussi universelle. L’histoire était plus axée sur la notion d’artistes rebelles et sur la genèse du Livre de Kells en relation avec des thématiques d’historiens d’art. Ce n’était évidemment pas facile à mettre en narration pour notre cible du public familial, à partir de 5 ans. Nous avons donc demandé à Tomm Moore de repenser le scénario avec des enjeux plus clairement affirmés entre les principaux personnages.

Comment avez-vous monté le budget de 6,5 M€ ?
L’initiation du financement a été irlandaise (Cartoon Saloon), mais nous avons pris le relais très vite. Et c’est une prouesse d’aller chercher des partenaires comme France Télévisions et Canal + sur un projet certes européen mais pas enraciné franco-français auquel nous avons donc agrégé des talents nationaux au story-board (Rémi Chayé), à la musique (Bruno Coulais) et au scénario (Fabrice Ziolkowski). Mais cela s’insérait dans la ligne éditoriale des Armateurs : un projet d’auteur avec ce que ça comporte comme risques de production, un scénario qui n’était pas formaté, un graphisme original et un film en 2D. On est à l’envers de ce que proposent aujourd’hui les blockbusters européens et américains du cinéma d’animation. Les Belges de Vivi Film se sont aussi enthousiasmés pour le projet et ont réussi un très joli montage financier. Celluloid Dreams a pris les ventes internationales avec un Minimum Garanti de 250 000 euros. Et Gebeka Films va distribuer le film en France où il a réussi à créer une niche de cinéma d’animation décalé par rapport à la grosse distribution des Majors : une alternative à Disney, Pixar, DreamWorks, Universal et pourquoi pas à EuropaCorp.

La Hongrie a également participé à la fabrication
Avec un budget de 6,5 M€, nous ne pouvions pas conserver toute l’animation autour du réalisateur en Irlande. Nous avons examiné les possibilités pour qu’il conserve le contrôle artistique et aille travailler dans des pays où les sensibilités culturelles ne sont pas trop éloignées. Par principe, Tomm Moore avait écarté la solution de l’Asie et il avait déjà travaillé avec les Hongrois de Kecskemet (qui avaient aussi participé à Kirikou). Mais une partie de l’animation s’est faite en Belgique et l’essentiel de la post-production image en France. Il s’agit d’un film éminemment européen par son mode de financement, de fabrication et par son enracinement culturel.

Comment voyez-vous l’avenir immédiat de l’animation en France et en Europe ?
La concurrence devient de plus en plus rude. C’est de plus en plus compliqué de faire exister des films aux parti-pris résolument décalés et aux univers originaux car le public et la presse sont naturellement plus portés vers des films mieux marketés et mieux vendus en termes de distribution. Depuis la création des Armateurs, notre politique est d’être dans des principes graphiques et narratifs complètement différents d’un film à l’autre. Chaque film est spécifique et c’est ça qui nous fait vibrer : un cinéma d’auteur qui soit en même temps un cinéma d’audience qui ouvre la curiosité du public sur toutes les richesses de ce médium qu’est l’animation et qui ne se réduise pas seulement à faire de la 3D en relief avec des histoires calibrées et un graphisme relativement similaire.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy