email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

John Nordling • Producteur

"Le livre est tellement excellent qu'il nous a guidé tout du long"

par 

- La première incursion d'EFTI dans le long métrage a obtenu un succès qui a ouvert les portes du marché américain

John Nordling et son partenaire Carl Molinder, propriétaires d'EFTI, société de production qui s'est imposée en Suède dans le domaine de la publicité et des émissions de variété, concentrent à présent leurs énergies sur une poignée de productions originales développées au sein de leur société pour le marché national mais surtout international. Leur première aventure dans le long métrage, Morse [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : John Nordling
interview : Tomas Alfredson
fiche film
]
, a obtenu un succès qui leur a ouvert les portes du marché américain.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Cineuropa : Comment vous êtes-vous lancés dans le projet Morse ?
John Nordling : J'ai lu le livre il y a trois ans et demi, alors que j'étais en vacances en Italie. Je l'ai trouvé tellement excellent qu'il m'a semblé qu'il pourrait nous guider tout du long, même sur un projet ambitieux. C'est un roman d'initiation beau et classique, une histoire d'amour qui se sert de l'horreur d'une manière inédite. J'ai appelé mon partenaire Carl et nous avons décidé de contacter l'éditeur du livre, qui s'est étonné : "Et vous n'appelez que maintenant ! Vous êtes au moins les cinquantièmes à nous contacter !". J'ai expliqué que j'avais grandi dans une banlieue similaire à celle décrite dans le roman, et donc que je pouvais imaginer exactement l'allure que prendrait le film parce que c'était toute mon enfance. J'ai ensuite décidé d'appeler directement l'écrivain, John Ajvide Lindqvist. Dans le même temps, j'ai envoyé le livre à Tomas Alfredson, qui nous a tout de suite recontacté et nous a dit : "Oui, je vois où vous voulez en venir. C'est un livre fabuleux". Nous nous sommes réunis et avons senti que nous avions la même idée du film qu'on pourrait faire. John Ajvide a écrit le scénario lui-même, assisté du consultant en scénario Dennis Magnusson.

En termes de financement, comment avez-vous convaincu vos partenaires de vous rejoindre ?
Nous avons d'abord reçu une aide de l'Institut suédois pour le cinéma par le biais du consultant Peter Piodor Gustafsson. Quand on a à son crédit le soutien de l'Institut, un best-seller, un réalisateur suédois connu et une société comme la nôtre,réputée pour la qualité de ses produits, il n'est pas si difficile de trouver des financements. Sandrew Metronome nous a rejoints, de même que le fonds régional Filmpool Nord, la télévision suédoise SVT, la société WAG et la société d'effets spéciaux Chimney Pot. Le budget s'est monté à environ 2,2 M€ une belle somme pour un film suédois.

Ce titre est un film de genre qui aborde un premier amour, le thème du harcèlement à l'école et qui s'intéresse aussi au réalisme social ; a-t-il été difficile de définir une audience-cible ?
C'était évidemment une gageure de faire un film avec un héros de douze ans qui soit interdit aux moins de quinze ans. Le film est en réalité plutôt poétique – ce n'est pas un film d'horreur à 100%. C'est somme toute un film d'auteur. En Suède, nous avons ciblé un marketing grand public, tandis qu'aux États-Unis, c'est surtout le public du cinéma d'auteur qui est visé et le film y marche très bien. En Italie, le film sortira sur plus de cent écrans ! C'est en effet un défi de trouver le bon public et les différents pays distribuant le film ont choisi différentes façons d'orchestrer le marketing.

Morse est le titre suédois le plus vendu à l'étranger depuis des années, avec quelques 50 territoires acquéreurs.
Nous avons contacté plusieurs agents de ventes internationales et le projet a d'ailleurs été refusé plusieurs fois avant que nous ne signions avec Bavaria International Film Sales. Ils ont vu le potentiel de notre film et nous ont beaucoup plu. Les gens de Bavaria sont des experts de ce genre de film d'auteur européen, et cette expertise était essentielle pour réussir sur le plan international.

Quels nouveaux projets préparez-vous ?
Nous coproduisons une version américaine de Morse avec Hammer/Spitfire Pictures. Ce n'est en fait pas vraiment un remake car on va revenir au livre pour faire un film nouveau. Matt Reeves (Cloverfield) en compose en ce moment le scénario. La version américaine embrassera plus d'éléments du livre pour toucher un public plus vaste. Nous avons aussi mis une option sur le roman comique anglais "This is Your Life" de John O’ Farrell, qui a pour héros un anonyme aspirant-comédien catapulté sur le devant de la scène sans avoir fait quoi que ce soit. Nous pensons transposer le récit aux États-Unis. Notre grand objectif est de produire des films en anglais pour le grand public, avec des partenaires américains et européens. Le piratage des films par Internet est tellement fréquent en Suède qu'il est très difficile d'y obtenir un bon retour sur investissement, et puis c'est un marché très petit. Dix jours après la sortie du film le 24 octobre, des versions piratées de Morse étaient déjà en ligne, donc nous avons été victimes de nombreux téléchargements illégaux.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy