email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Nicola Giuliano • Producteur

"Nous produisons les films que nous voudrions voir en tant que spectateurs"

par 

- Nicola Giuliano dirige Indigo Film avec son associée Francesca Cima depuis 1999. Sa collaboration avec Paolo Sorrentino a commencé dès 2001 avec son premier long métrage L’uomo in più

Nicola Giuliano dirige Indigo Film, avec son associée Francesca Cima depuis 1999. Sa collaboration avec Paolo Sorrentino a commencé dès 2001 avec son premier long métrage, L’uomo in più [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, en compétition à la Mostra de Venise. En 2004, Indigo a produit, avec la société Fandango, Les conséquences de l'amour, le deuxième film de Sorrentino, en compétition à Cannes et lauréat de cinq Davids de Donatello. L'aventure se poursuit avec, en 2006, la troisième oeuvre de Sorrentino, L'amico di famiglia, de nouveau en lice à Cannes, puis, cette année, Il Divo [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Nicola Giuliano
interview : Paolo Sorrentino
interview : Philippe Desandre
fiche film
]
, Prix du Jury sur la Croisette, tandis que La ragazza del lago, premier film d'Andrea Molaioli également produit par Giuliano, a remporté dix Davids de Donatello.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Il Divo, dont les droits ont été vendus à tous les pays du Vieux Continent, arrive sur les écrans français. Quels sont les éléments de ce film de Paolo Sorrentino qui peuvent le plus fasciner le public européen ?
Nicola Giuliano : Un jeune de dix-huit ans ne se souvient guère de l'histoire politique italienne de ces dernières années ; pour lui, Giulio Andreotti est une figure connue, mais il ne saurait pas le situer sur le plan politique. Le public ne recherche pas d'intentions documentaires dans ce film ; il y découvre une métaphore du pouvoir et puis tout simplement le cinéma de Paolo, qui est du reste le vrai vainqueur du Festival de Cannes et du succès au box-office. Sorrentino a un énorme talent, comme réalisateur et comme scénariste.

Caos Calmo [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Antonello Grimaldi
interview : Domenico Procacci
fiche film
]
vient de sortir en France, Gomorra [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Domenico Procacci
interview : Jean Labadie
interview : Matteo Garrone
fiche film
]
a du succès partout, un petit film comme Le Déjeuner du 15 août [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
obtient prix et compliments... C'est sans aucun doute une année exceptionnelle pour l'Italie. Quels sont les points forts qui permettent à présent au cinéma italien de bien circuler en Europe et dans le monde ?

Jusqu'à il y a quelques années, la circulation du cinéma italien était très limitée ; il était étranglé par les pratiques de la distribution qui imposent un petit nombre de films sur beaucoup de copies dans beaucoup de salles. Mais, alors que diminue le potentiel du produit "autre", non-national, on voit au contraire que les titres italiens se mettent à circuler. Cela signifie tout simplement que la qualité des films est meilleure, comme en témoignent les oeuvres de Vincenzo Marra, d'Emanuele Crialese ou de Saverio Costanzo. Faire 150 films par an a donné aux producteurs et aux auteurs la possibilité de faire des erreurs et de progresser ainsi, pour obtenir au troisième ou au quatrième film le succès espéré. Cependant, si on diminue les ressources quand la qualité est en train de progresser, il y aura moins de films et donc un terrain culturel plus restreint et plus faible et donc moins de possibilités d'arriver à une vraie maturité. Les grands moments comme celui-ci se construisent au fil des ans – ils sont le fruit d'un parcours. Si on continue d'enlever des moyens au cinéma, d'ici quelques années on risque de ne plus être le phénomène que nous représentons aujourd'hui sur le marché international.

Comment choisissez-vous les projets pour Indigo ? Quelle est votre philosophie ?
Nous laissons les spectateurs décider de la qualité des films. Nous n'avons aucune tradition dans la production ; nous sommes des cinéphiles et nous voulons produire des films que nous voudrions voir en tant que spectateurs. Sans préjudice de genre. Naturellement, nos titres ont un certain type de parcours, ils passent souvent par le circuit des festivals, mais je n'aurais rien contre un film produit par Indigo qui rapporte 30 millions d'euros !

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy