email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

KARLOVY VARY 2022 Proxima

Šimon Holý • Réalisateur de And Then There Was Love...

"Pour moi, le film parle de manipulation plus que de la relation mère-fille"

par 

- Dans son nouveau film, le réalisateur explore l'univers manipulateur de la voyance et les solutions faciles dans la vie

Šimon Holý • Réalisateur de And Then There Was Love...

Parfois, le problème, ce n’est pas les autres, c’est vous. Ou si vous doutez, consultez une voyante. Šimon Holý envoie ses deux héroïnes à une séance de tirage de tarot extrêmement chère non seulement pour résoudre la malchance familiale, mais aussi pour trouver une manière d’être aimée de nouveau. Mais est-ce que la vie est réellement aussi simple ? Ou est-ce que tout cela n'est qu'une coûteuse arnaque ? And Then There Was Love… [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Šimon Holý
fiche film
]
 a fait sa première mondiale dans la section Proxima du Festival de Karlovy Vary.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Cineuropa : Votre film présente un personnage de voyante qui conseille sur l’amour. Avez-vous déjà vu un voyant ? D’où vous est venue cette idée ?
Šimon Holý : J’ai rencontré la personne qui partage ma vie à travers un voyant. Il m’a dit : "Vous allez trouver l’amour dans deux ans, il n'y aura personne d'ici là". Et il avait raison. Là, je me suis dit : "Waouh, les cartes !". J’ai passé beaucoup de temps sur Instagram et Facebook parce que j’étais impressionné par la manipulation dont sont capables les voyants. D’abord, ils vont vous attirer avec de très jolies citations, et puis ils vous disent que vous allez mourir.

Votre film contient un personnage très critique, mais en même temps, le voyant donne aussi de bons conseils.
Nous avons pas mal discuté de ça – parce que pour moi, ce film était le travail d’un collectif. L’actrice qui joue la voyante pratique elle-même l'ésotérisme en amateur, et elle tenait vraiment à ne pas montrer les cartes comme mauvaises. Elle voulait nous montrer d'autres aspects de cette pratique, et j'aimais beaucoup cette idée. Donc nous avons essayé de dépeindre la chose comme étant dangereuse, mais capable aussi d'aider les gens à avancer.

Est-ce que le scénario a été improvisé ?
Nous avions quatre pages de traitement où chaque scène représentait un paragraphe. À partir de là, les actrices ont improvisé. C’est pour cela que j’ai même décidé de les inscrire au générique comme scénaristes.

Votre héroïne est une femme solitaire. Compte tenu du fait que les femmes sont encore, très souvent, définies en fonction de leur relation aux hommes, est-ce que l'histoire n’aurait pu fonctionner qu'avec des personnages féminins ?
On voit toujours des femmes faibles, dans les médias et les publicités. Même s'il est dit qu'il s'agit d'une forte femme, c’est toujours un type qui la définit, et je pensais que ce serait bien de les voir en train d’être manipulées, spécialement dans un film où il n’y a aucun homme.

La mère accuse les hommes de tous ses problèmes, sans introspection. Pourquoi essayons nous toujours, en tant que société, de trouver des solutions faciles à des problèmes difficiles ?
Nous avons traversé pas mal de choses difficiles. On a eu le COVID-19. À présent il y a la guerre, il y a une énorme inflation. Le monde est en feu. Donc je suppose que les gens ont vraiment peur. Pour moi, le film parle de manipulation plus que de la relation mère-fille. Comme sa mère, la fille travaille dans la publicité. Ça me paraissait très drôle, que quelqu’un de ce genre aille se faire tirer les tarots.

Donc elle sous-traite ses problèmes, en quelque sorte...
Ce thème m'intéresse : les gens qui savent qu’il y aura un grand changement dans leur vie, mais qui en ont peur. Ils font tout pour ne pas changer, mais ils vont devoir le faire, à un moment.

Vous aimez écrire sur les femmes. Est-ce que vous avez un projet où une perspective masculine serait au centre ?
J'ai un projet qui s’appelle Thinking David. C’est une coproduction tchèque, israélienne française et hongroise. Ça parle d’un gars qui fait son coming out dans une communauté juive à Prague et puis qui va en Israël. Le film évoquera l’idée de définir qui nous sommes : sommes-nous tchèques, juifs ou gay ? Est-ce que nous sommes européens ? Ce projet est semi-autobiographique, donc je me suis dit que ce personnage devrait être de sexe masculin.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy