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FORUM ALENTOURS 2022

Caroline Adrian • Productrice de L’Enfant mouche

"Revisiter l’Histoire avec un point de vue moins manichéen"

par 

- La pilote de Delante Productions parle de sa ligne éditoriale, de son actualité et du projet de Philippe Pollet-Villard qu’elle pitchera à Strasbourg, au Forum Alentours

Caroline Adrian • Productrice de L’Enfant mouche

Comptant à son actif entre autres Le nom des gens [+lire aussi :
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de Michel Leclerc (2010), Je suis à vous tout de suite [+lire aussi :
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de Baya Kasmi (2015), Une intime conviction [+lire aussi :
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d’Antoine Raimbault (2019) et Un vrai bonhomme [+lire aussi :
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de Benjamin Parent, la productrice française Caroline Adrian qui pilote Delante Productions pitchera le projet L’Enfant mouche de Philippe Pollet-Villard au Forum Alentours - Rendez-vous de la coproduction rhénane (du 28 au 30 juin à Strasbourg – lire la news).

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Cineuropa : Qu’est-ce qui vous a attiré vers le projet L’Enfant mouche ?
Caroline Adrian : Je connais Philippe Pollet-Villard depuis longtemps et j’aime beaucoup son travail et ses romans. Il y a une poésie, un décalage et de l’humour dans sa façon de traiter les histoires en évitant l’ultra-réalisme, en réussissant à aborder des sujets difficiles de façon singulière et avec beaucoup de bienveillance envers ses personnages. Il s’est surtout concentré sur l’écriture et il a publié quatre romans, mais il avait précédemment réalisé plusieurs courts métrages dont Le Mozart des Pickpockets qui a eu une carrière incroyable en remportant en particulier le César et l’Oscar en 2008.

L’histoire de L’Enfant mouche, un roman qu’il a publié en 2017 mais qui assez fortement adapté pour notre projet de film, se déroule en 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est un récit qui tient à cœur au réalisateur car c’est plus ou moins l’histoire de sa mère, même si elle est évidemment très romancée. Philippe a mené des recherches très approfondies sur ce qui s’est passé à ce moment là. Le personnage du film, une petite fille prénommée Marie dont la mère a disparu, est envoyée dans le nord de la France, à la frontière avec la Belgique, chez sa tante qu’elle ne connaît pas, une femme assez rude (qui sera interprétée par Noémie Lvovsky) qui a été infirmière dans les colonies et qui est un peu considérée comme une sorcière marocaine dans ce village qui subit la guerre de plein fouet. Sa tante tombant malade, Marie doit chercher de la nourriture pour survivre et elle trouve un travail non loin de là, dans les cuisines d’une caserne de l’armée allemande : ce sont les seuls à lui tendre la main dans cet univers très rugueux où les paysans locaux se révèlent assez peu sympathiques…

La Seconde Guerre mondiale a été beaucoup traitée au cinéma, dans tous les genres et sur tous les tons, donc l’idée est de passer par le prisme de ce regard d’une enfant qui n’a pas de vision patriotique des choses. Le jeune soldat allemand qui l’aide essaye de mettre un peu de joie de vivre dans cette période difficile en montant un cabaret dans la caserne et Marie devient une sorte de mascotte. Au-delà de l’approche poétique qui singularise le travail de Philippe Pollet-Villard, je trouve que c’est intéressant de revisiter l’Histoire avec un point de vue moins manichéen, de sortir de la vision typique de la période avec les Français contre les Allemands, les résistants et les collaborateurs, en allant plutôt sur les hommes et leurs désirs d’héroïsme par opposition aux femmes et aux enfants qui sont un peu les victimes collatérales de toutes les guerres.

Le scénario induit des possibilités de coproduction.
Oui. Nous aurons des comédiens allemands au casting, donc une coproduction avec l’Allemagne serait complètement naturelle. Et le territoire dans lequel s’inscrit le récit implique évidemment la possibilité d’une coproduction avec la Belgique. Le tout dans l’idée de postuler ensuite à Eurimages.

Quelle est la ligne éditoriale de Delante Productions ?
Nous sommes une société de production indépendante, donc nous travaillons plutôt au coup de cœur, sur des envies avec des cinéastes, plutôt que sur une ligne éditoriale figée. Cependant, il y a évidemment des liens entre nos films, notamment le fait qu’au-delà de leurs formes, ils sont pleinement inscrits dans leur époque comme avec la lecture du fonctionnement de notre justice dans Une intime conviction ou celle de la masculinité toxique et de l’éducation des garçons dans Un vrai bonhomme. Regarder un peu différemment, c’est peut-être cela le lien entre nos films. Mais cela passe plus globalement par l’accompagnement des auteurs et aussi par une inclinaison personnelle pour les premiers films car j’aime la nécessité très forte portée par leurs auteurs.

Quels sont vos autres projets en cours ?
Fin août démarrera le tournage de Je ne suis pas un héros de Rudy Milstein, une comédie interprétée par Vincent Dedienne, Géraldine Nakache, Anna Mouglalis, Isabelle Nanty et Sam Karmann. Parmi les autres projets les plus avancés, je peux aussi mentionner Les songes magnétiques d’Aurélien Peilloux (un ancien chercheur scientifique passé par La Fémis) avec sans doute Benjamin Voisin et Izïa Higelin à l’affiche et Nino de Lou Zidi qui devrait réunir Emmanuelle Bercot et Philippe Katerine mais pour lequel nous sommes encore en casting pour le rôle principal qui sera une jeune fille de 18 ans. Lou Zidi a d’ailleurs aussi écrit avec Alexandra Bialy Les petites mains (Little Hand), un projet de série que nous avons présenté en mars aux Co-Pro Pitching Sessions de Séries Mania.

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