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LES ARCS 2021 Industry Village

Jérémy Zelnik • Directeur des événements professionnels, Les Arcs Film Festival

"Nous cherchons des films qui ont échappé aux écrans radars"

par 

- Work in Progress très prisé, Village des Coproductions au cœur de l’industrie européenne, féminisation, incubation des talents : Les Arcs Film Festival surfe sur toutes les pistes

Jérémy Zelnik  • Directeur des événements professionnels, Les Arcs Film Festival

Rencontre, à la veille du démarrage du 13e Les Arcs Film Festival (lire l'article sur la sélection, la news sur le Village des Coproductions et le Talent Village et l’article sur le Work in Progress), avec Jérémy Zelnik, directeur des événements professionnels et co-fondateur de l’événement savoyard.

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Cineuropa : Au regard de vos sélections cette année du Village des Coproductions et du Work in Progress, quelle est votre analyse des tendances d’une industrie cinématographique européenne traversant les conséquences de la pandémie ?
Jérémy Zelnik : Le nombre de candidatures que nous avons reçues pour le Village des Coproductions, soit 221 longs métrages en développement, est plus ou moins dans les mêmes eaux que lors des éditions précédentes, avec comme toujours davantage de projets issus de l’Europe du Nord et de l’Est. En revanche, pour le Work in Progress, nous avons reçu beaucoup plus de propositions que d’habitude : 164 au total contre 120-100 normalement. Donc j’ai le sentiment qu’il y a eu beaucoup de tournages l’été dernier, ce qui confirme que si les problèmes de l’industrie sont encore devant nous et qu’on ne peut pas nier une certaine inquiétude générale, ils ne sont pas encore prégnants. Le Work in Progress, de très bonne qualité cette année, est également légèrement différent puisque Eurimages n’attribue plus son prix qui rendait une partie de la sélection un peu "edgy".

Il faut aussi souligner que si 34% des projets que nous avons reçus pour le Village des Coproductions ont été initiés par des femmes, huit d’entre elles ont été retenus, soit 44% des 18 projets sélectionnés, et qu’au Work in Progress, 8 des 15 films en vitrine (soit 53% de la sélection) ont été réalisées par des femmes alors qu’elles ne représentaient que 38% des longs métrages candidats. Ceci étant, nous n’avons aucune politique particulière de quotas : c’est la qualité qui prime.

Nous avons aussi remarqué plus largement que de nombreux projets et films en post-production ont des personnages principaux féminins. Sur le fond, il y a également un phénomène assez nouveau, aussi bien au Village qu’au WiP : les cinéastes s’emparent des sujets qui concernent l’avenir de la planète avec de la dystopie, de la science-fiction, de l’environnement, passés au prisme de la fiction d’auteur.

Beaucoup de films passé par votre Work in Progress arrivent ensuite à l’affiche des grands festivals. À quel point cela influence t-il l’événement ?
C’est sans doute l’autre raison pour laquelle nous recevons beaucoup de candidatures : nous avons effectivement un "track record" assez impressionnant sur ces dernières éditions, tout particulièrement cette année à Cannes (news), Venise et Locarno. Nous sommes identifiés pour cela et d’ailleurs, tous les vendeurs seront présents dès demain aux Arcs. Cela a évidemment un impact car nous sommes devenus une étape importante, une sorte de moment idéal dans le calendrier. Quand ils n’ont pas forcément besoin d’un vendeur international au stade du financement, c’est une stratégie des producteurs d’attendre notre Work in Progress pour stimuler la concurrence. C’est un cercle vertueux car cela nous permet de recevoir beaucoup de projets de qualité.

Dans toutes nos sélections, nous essayons d’opérer un mélange, de ne pas avoir uniquement des noms déjà bien identifiés. Ainsi, parmi les huit sélectionnés au Talent Village avec leurs projets de premiers longs, il y a la lauréate du dernier festival de Clermont-Ferrand et le vainqueur de la compétition de la Cinéfondation à Cannes cette année, mais aussi des cinéastes beaucoup moins identifiés mais dont nous apprécions beaucoup les courts métrages. De la même manière, au Work in Progress, avec Frédéric Boyer et Lison Hervé, nous cherchons des films qui ont échappé aux écrans radars, que personne n’a repérés. Nous sélectionnons évidemment aussi des films qui sont passés sur des marchés de coproduction, qui sont attendus et dont les premières images sont si formidables que nous sommes très heureux de les montrer, mais nous aimons également proposer des surprises : c’est notre ADN.

Vous avez sélectionné 18 projets cette année au Village des Coproductions contre 20-22 lors des éditions précédentes. Pourquoi cette légère diminution ?
Nous avons préféré encore monter l’exigence de qualité, mais nous voulons également mener un travail davantage de fond, afin d’aider les projets à mieux se préparer au marché. Ainsi, nous proposons à l’ensemble des projets sélectionnés des interventions en amont avec des sessions de 30 mn, s’ils le souhaitent, avec des comités de lecteurs, afin de préparer au mieux leurs rendez-vous aux Arcs, d’avoir un feedback sur notre ressenti de leurs projets, etc. Nous avons envie d’aller encore plus fortement vers l’accompagnement des projets, ce que nous faisons déjà avec les jeunes cinéastes du Talent Village qui participent, en amont de l’Industry Village, à un workshop de trois jours avec notamment des rendez-vous avec un vendeur, une productrice et un superviseur musical. Ce travail sur mesure, nous le faisons aussi avec nos sélectionnés du Work in Progress dès que leurs candidatures sont retenues, avec le choix des extraits qu’ils vont montrer aux Arcs.

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