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GENÈVE 2021

Anaïs Emery • Directrice générale et artistique, Geneva International Film Festival

"Je conçois le GIFF comme un espace dans lequel réfléchir au futur de l’audiovisuel"

par 

- Rencontre avec la nouvelle directrice générale et artistique du festival genevois qui nous parle de ses passions et de sa première édition

Anaïs Emery • Directrice générale et artistique, Geneva International Film Festival
(© Vincent Calmel)

Née à Neuchâtel, Anaïs Emery est cofondatrice artistique du Festival International du Film Fantastic de Neuchâtel (NIFFF). Elle a assuré la direction artistique du festival de 2006 à 2020. Elle est également membre du bureau de la Fédération Européenne de Festival de Films Fantastiques. En outre, elle officie au sein du pool d’experts de Cinéforom, de l’Académie du cinéma suisse et du comité de la Conférence Suisse des Festivals. Dès 2021, Anaïs Emery est la directrice générale et artistique du Geneva International Film Festival (GIFF), dont l’édition se déroulera du 5 au 14 novembre.

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Cineuropa : Pourriez-vous me parler brièvement de votre parcours professionnel ? Qu’est-ce qui vous a donné le goût du cinéma ?
Anaïs Emery : J’ai pris gout au cinéma et à l’audiovisuel au sens large du terme quand j’étais enfant. Mes parents étaient cinéphiles. Le premier film que j’ai vu au cinéma a été Le Roi et l’Oiseau (Paul Grimault), un bon départ je dirais. J’allais souvent au cinéma avec mon papa. J’ai vu beaucoup de grands classiques sans rien y comprendre parce que je n’avais pas vraiment l’âge pour. Par la suite j’ai fait des études en histoire et esthétique du cinéma à Lausanne où j’ai connu d’autres étudiants qui, comme moi, avaient envie de fonder un festival de cinéma fantastique.  Je ne suis pas l’initiatrice du NIFFF mais j’ai été dans le groupe qui l’a créé. La personne qui a initié ce mouvement est Olivier Müller. Ensemble, on a organisé la première édition du festival en 2000. Olivier est parti en 2005-2006. Par la suite, j’ai repris les rênes du festival que j’ai beaucoup développé autour de la pluridisciplinarité, j’ai travaillé son assise internationale et la déclinaison du fantastique dans différents domaines. En parallèle de ce travail je me suis impliquée dans plusieurs comités de sélection et je me suis aussi beaucoup intéressée à la création numérique. Grâce à cet apprentissage et à ces nouveaux centres d’intérêt il m’a semblé que le GIFF représentait une opportunité en or. Le GIFF peut en effet vanter une histoire fascinante qui s’appuie sur l’ouverture aux formats télévisuels, inscrits dans son ADN depuis ses débuts. De plus, j’apprécie sa volonté de réfléchir aux nouvelles formes d’expression de l’audiovisuel. Je voulais m’attaquer à ce nouveau défi intellectuel qui vise une nouvelle définition, plus englobante, du septième art. Un art qui ne s’arrête pas au cinéma mais qui embrasserait aussi les séries, les jeux vidéo et les nouveaux mondes virtuels. Ça m’intéressait aussi de travailler dans un festival qui possède un marché qui est en développement, qui met l’accent sur sa dimension prospective.

Quelle est la touche personnelle que vous avez apportée au GIFF ? Quelles sont les nouveautés ou les éléments de continuité qui marquent cette 27e édition ?
A vrai dire, je n’ai commencé que depuis dix mois et en plus il y a eu la pandémie de Covid 19. J’envisage cette première édition sous un angle très humble. Plutôt que d’imposer ma personnalité j’ai essayé d’apprendre mais c’est clair qu’il y a forcément des éléments qui découlent de ma personne et de mon expérience personnelle. Ce qui m’intéresse vraiment dans le GIFF et que je voudrais conserver est cette ouverture au format, le réseau international dans le domaine des œuvres immersives et des nouvelles technologies, la question fondamentale des nouvelles technologies au service de la fiction et de l’imaginaire. Pour ma part, j’ai apporté de nouvelles sections comme Future is Sensible ou Tales of Swiss Innovation. J’aimerais vraiment faire en sorte que la compétition internationale mais plus en particulier celle liée au cinéma soit identifiée en tant que lieu où réfléchir autour de l’innovation narrative, du storytelling et des formes les plus innovantes dans le cinéma contemporain. Je pense que le changement le plus visible concerne l’importance donnée au GDM (Geneva Digital Market). On l’a vraiment mis au centre du festival en termes de volume de conférences, d’invités. Je tiens aussi beaucoup à la notion de "festival créateur" qui va au-delà du fait de montrer des films à un public, qui crée du dialogue et qui peut aussi encourager la production et la diffusion d’oeuvres.

Pourriez-vous nous parler de vos jurys qui se composent au même temps d’une personnalité importante dans le domaine du cinéma et de jeunes faisant partie de la relève ?
Cette nouveauté me tient vraiment à cœur. Je conçois le GIFF comme un espace dans lequel réfléchir au futur de l’audiovisuel, aux changements qu’il doit affronter, des changements qui sont aussi très discutés au sein de l’industrie du cinéma. Je trouve intéressant d’avoir un jury composé d’une personnalité importante dans le domaine du septième art qui accompagne la relève du cinéma. En discutant avec d’autres personnes je me suis pourtant rendu compte que c’était un choix qui choquait beaucoup parce que dans les festival le jury est une institution absolument intouchable. Je me suis dite que c’était un pari à tenir. Je crois que c’est important d’être cohérente et comme on essaye de proposer une nouvelle conception du 7e art qui se questionne sur les nouvelles voies et sur les comportements de l’industrie, ce choix me paraissait plus que pertinent. S’il y a un lieu où on peut faire ça, c’est le GIFF.

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