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VALENCE 2021

Iñaki Sánchez Arrieta • Réalisateur de El lodo

“Le paysage a été le commencement du projet”

par 

- Avec son deuxième long-métrage, interprété par Raúl Arévalo et Paz Vega, le cinéaste espagnol levantin a fait l’ouverture de la 36e Mostra de València – Cinéma de la Méditerranée

Iñaki Sánchez Arrieta  • Réalisateur de El lodo

Après un premier long-métrage chargé de tension intitulé Zerø [+lire aussi :
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, Iñaki Sánchez Arrieta présente El lodo [+lire aussi :
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, un film interprété par Paz Vega et Raúl Arévalo tourné à l'Albufera, une des enclaves naturelles les plus fascinantes des alentours de la ville qui accueille la Mostra de València – Cinema del Mediterrani, dont la 36e édition a été ouverte par ce film.

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Cineuropa : Dans votre premier long-métrage, Zerø, le paysage avait une importance particulière : je vois qu’il se produit quelque chose de similaire dans El lodo.
Iñaki Sánchez Arrieta
: Oui, d'ailleurs l'idée du film est venue en songeant qu'ayant un lieu comme l'Albufera à côté de Valence, rien n'avait encore jamais été raconté sur cet endroit – la série El embarcadero n'avait pas encore été tournée, à ce moment-là, ni aucun film. J’ai donc essayé d’imaginer ce qu’on pouvait raconter sur ce lieu et en me baladant dans le coin, j’ai découvert que comme dans n’importe quelle réserve naturelle, il y a beaucoup de conflits et d’intérêts en jeu : d’un côté, ceux qui défendent la nature et de l’autre, ceux qui veulent vivre de cet environnement. Le paysage a en effet été le point de départ du projet.

Donc une partie de ce qui est raconté ici s'inspire de faits réels ?
J’ai décidé de changer le nom de l'endroit et de l’appeler Lagune blanche (pas l'Albufera ni Valence), parce que le film relate des conflits qui sont communs à beaucoup d’endroits et oui, ce sont des problèmes qui existent.

J’ai entendu des coups de feu une nuit, là-bas, en séjournant dans un camping.
Oui, il y a effectivement des braconniers là-bas. J'ai soumis la choses aux gens qui y vivent et travaillent, et ils m’ont confirmé que certains éléments du scénario étaient exactement comme à l'Albufera.

En l'espèce, le héros est un écologiste, mais parfois il arrive aussi qu'on perçoive au sein de ces petites communautés une certaine méfiance par rapport à l’extérieur.
J’ai pris comme référence, pour écrire mon scénario, La Chasse [+lire aussi :
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de Thomas Vinterberg, ainsi que Chiens de paille de Sam Peckinpah, ou encore Bosque de sombras [+lire aussi :
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de Koldo Serra. Dans ces trois films, des étrangers arrivent dans des endroits, et ce syndrome nous paraît familier : quelqu’un arrive dans un endroit dont il ne fait pas partie et suscite méfiance et craintes. Le film parle de la peur de ses personnages de laisser entrer ou de s'ouvrir à la vérité et à la réalité : c’est de là que viennent les conflits de El lodo, dont le thème central est la mauvaise gestion de cette peur.

Par moments, votre film fait l'effet d'un western moderne.
Oui, mais ce n’était pas l’intention première. Il a acquis cette saveur de lui-même, ce qui me rend très heureux, au niveau de l’esthétique et des couleurs, de la photographie et des costumes.

Peut-être que c’était dans votre subconscient
Oui, parfois pendant le tournage, on se rendait compte de cela et on suivait le mouvement : il n’y avait pas d’intention de le rechercher... mais c'est venu tout seul.

Le film parle aussi de la manière dont les tragédies personnelles affectent en profondeur les relations humaines.
Oui, il y a cette peur de ceux qui vivent dans un lieu et craignent un déséquilibre : même si leur équilibre est très précaire, ils craignent qu'on leur vole le peu qu'ils ont. Et la peur qui sert de détonateur, qui met en branle le film, est celle d’accepter ce qui s’est produit dans le passé. J’ai conçu le personnage interprété par Raúl Arévalo comme un type qui veut tout contrôler et qui a toujours organisé son existence : le fait de reconnaître quelque chose qui s’est passé le met dans le doute, parce que ça lui a échappé.

Vous traitez aussi de l'influence de la sphère personnelle sur le travail et vice versa.
Dans ce sens, il y a des analogies avec mon film précédent : je suis intéressé par le passé et sa résultante, le fait que nous sommes qui nous sommes, et c'est nous qui gérons cela. Ça affecte la vie personnelle, sentimentale et laborieuse : le personnage de El lodo se réfugie dans son succès au travail et ses occupations pour ne pas penser au nuage noir qui plane au-dessus de lui, dont il est conscient et auquel il ne veut pas donner un visage.

Pour terminer, a-t-il été compliqué de tourner dans un décor avec autant d’eau, de roseaux et de boue ?
Ça a tout de même été une aventure, amusante dans le bon et le mauvais sens du terme. On a tourné avec des barques, c'est comme ça qu'on transportait les équipes, on maquillait les acteurs en sautant de l’une à l’autre. Nous avons qui plus est eu droit à un orage qui a inondé le décor principal. Nous avons passé plusieurs jours sans pouvoir tourner, de sorte que nous avons dû recourir à un plan B. Mais l'endroit nous a aussi offert des couchers de soleil incroyables et des nuées d'oiseaux sauvages. Ça a été beau et dur, mais je crois que dans le film, l'espace qu'est l'Albufera est très bien représentée : on voit très bien dans le film que nous sommes allés dans ces paysages.

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(Traduit de l'espagnol)

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