13/09/2021 - La 5e édition de cette rencontre entre professionnels s’est déroulée à Bruxelles les 7 et 8 septembre dans le cadre du Brussels International Film Festival

Rencontre avec Mathilde Pâques, la coordinatrice du forum de co-production. Au côté de Romane Pangrazzi et de Circé Lethem, elle organise les rencontres entre professionnels, d’une part les porteurs de projet de film et de l’autre les coproducteurs potentiels, du Brussels Co-Production Forum, qui s’est déroulé à Bruxelles les 7 et 8 septembre dans le cadre du Brussels International Film Festival.

Cineuropa : Comment se présente la sélection des projets qui sont défendus dans ce forum ?
Mathilde Pâques : Cette année, nous avons sélectionné 19 projets qui viennent de 12 pays différents. Espagne, France, Portugal, Pologne, Monténégro, Ukraine, Serbie, Suède, Italie, Pays-Bas, Malte et évidemment Belgique. Nous voulons nous affirmer en tant que rencontre internationale.

Etant donné la situation sanitaire, j’imagine que cela a été plus compliqué à mettre en place ?
Oui, bien sûr, on a dû faire preuve de créativité et c’était un véritable challenge d’organisation, mais cela a amené aussi des opportunités pour certaines personnes qui ne peuvent pas se déplacer, mais qui participent au forum via l’application Zoom par exemple. Ainsi on a des contacts et des rencontres avec des professionnels qui sont au Festival de Venise ou celui de Toronto, c’est une nouvelle façon de travailler, on doit s’adapter.

Qui va assister à ce forum en plus des porteurs de projets ?
Nous avons plus d'une trentaine de producteurs et agents de vente qui viennent rencontrer physiquement les porteurs de projets. C'est une nouveauté de l'année, nous avons contacté quelques agents de vente : Indie Sales, ou Charades pour ne citer qu’eux. Nous avons mis sur place plus d'une centaine de rendez-vous qui sont organisés entre professionnels, c’est environ entre 125 et 150 one-to-one. On espère que cela portera ses fruits.

Vous pouvez m’en dire un peu plus sur le déroulement concret de ces 2 jours ?
Le principe est assez simple, chaque projet a droit a une séance de pitch en public sur la scène du cinéma Galeries. C'est dans la plupart des cas le producteur et le réalisateur qui présentent leur film. A noter qu’un workshop spécial pitch a été organisé afin de préparer au mieux les porteurs de projet de film. Résultat des présentations inventives, créatives et visuelles. Le second jour est celui des rencontres de 30 minutes entre les porteurs des projets de film et les coproducteurs intéressés. L’occasion de rentrer dans le vif du sujet et de lancer quelques pistes.

Quel est l’élément le plus important du forum que vous voulez mettre en évidence ?
L’idée de base c'est de promouvoir le savoir-faire de coproduction en Belgique et de mettre en évidence les différents leviers de financement et notamment le tax shelter, qui est très recherché par les producteurs d'autres pays. Malgré une année difficile on a reçu une centaine de projets, de partout, pour en sélectionner au final 19. C'est une sélection axée sur la fiction, mais nous avons aussi sélectionné un documentaire suédois et un film d'animation français. Souls on Tape, le documentaire suédois de Carl Javér, est un projet très ambitieux, avec un très gros budget (+/- 3 millions d’euros) qui demande beaucoup de moyens techniques, qui va utiliser l'intelligence artificielle, avec des enregistrements radiophoniques d'artistes noirs américains comme Aretha Franklin, Ray Charles, Tupac Shakur, pour ne citer qu’eux. Un projet enthousiasmant qui va faire revivre ces enregistrements faits par un journaliste suédois. Cela montre à quel point notre sélection essaye d'être la plus variée possible, au point du style, du genre, du budget, mais aussi du potentiel des films qui pourront avoir un public le plus large possible. Pour nous ce qui est fondamental, c’est de faire le suivi du développement des projets, et les projets qui sont passés les années précédentes, pour savoir s'il y a des accords, des deals qui ont été passés. Et aussi on essaye de savoir comment se sont déroulés les rencontres, si des premières pistes ont été tracées, et évidemment, c'est ça qu'on aime, c'est de voir les projets se concrétiser. Et les voir être sélectionnés dans les festivals ou sortir en salle, et être distribués commercialement, au moins dans les pays qui ont co-produit le film.

Par ailleurs, l’équipe du festival veut mettre en avant les jeunes talents ?
Il y a une section, Up: Up-and-coming Producers, pour aider les nouveaux talents. C’est une section qui nous tient à coeur, l’équipe veut soutenir les jeunes talents, et l’idée à terme, c’est que ce soit une section qui dépasse juste les rencontres de coproduction mais qui les aide aussi à se faire un réseau et avoir une dimension créatrice pour accompagner les projets et qu’ils aient ainsi une véritable plus-value. Cette section c’est notre horizon sur le plus long terme.