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KARLOVY VARY 2021 East of the West

Šimon Holý • Réalisateur de Mirrors in the Dark

“Il y a des questions que les gens ne se posent pas normalement les uns aux autres”

par 

- Le réalisateur évoque pour Cineuropa son film, dont l’axe central est un test censé révéler si on est compatible ou pas avec son/sa partenaire

Šimon Holý • Réalisateur de Mirrors in the Dark
(© Film Servis Festival Karlovy Vary)

À l’affiche de la section East of the West du Festival de Karlovy Vary, Mirrors in the Dark [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Šimon Holý
fiche film
]
met en scène deux personnes qui vont se soumettre à un test pour désespérément tenter de sauver leur couple. Pour ce long-métrage, le réalisateur Šimon Holý s’est inspiré des films de la Nouvelle Vague tchèque.

Cineuropa : Pourriez-vous nous parler du test mis au point par le psychologue Arthur Aron et nous en dire plus sur les raisons qui poussent les gens à répondre à un questionnaire, initialement conçu pour de parfaits inconnus, pour sauver leur couple ? Répondre au questionnaire ne revient-il pas à reconnaître que la relation est déjà vouée à l’échec ?
Šimon Holý : C’était la question que je posais, celle de savoir si nous sommes ou non voués à l’échec. D’autres membres de l’équipe ont réalisé le test avec leur partenaire. Certains se sont sentis plus amoureux encore. Alena Doláková, qui interprète le personnage principal, une danseuse prénommée Marie, s’est effectivement fiancée peu de temps après avoir réalisé le test. Son partenaire a affirmé que ce questionnaire les avait rendus encore plus amoureux. Même sans tomber amoureux, je pense que ce questionnaire est idéal pour permettre de mieux connaître quelqu’un, car ce sont des questions très directes sur votre vie et votre façon de penser. Ce sont des questions que les gens n’ont pas l’habitude de se poser entre eux.

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Vous ne vous intéressez quasiment qu’à Marie et ne montrez même pas le visage de son amoureux. Pourquoi ?
Comme je pensais qu’elle était l’héroïne, et que je ne devais regarder qu’elle, j’ai donc voulu qu’il en soit de même pour les spectateurs. Je voulais qu’ils n’entendent que sa voix, qu’ils réfléchissent à l’apparence de l’homme et au problème qui existe entre eux, car le couple n’est pas heureux.

Comment vouliez-vous que le questionnaire sur les relations s’accorde à la pièce qu’elle interprète ?
Le spectacle commence avec les dernières répliques des scènes de Hedda Gabler, Nora : Une maison de poupée et de Maryša, puis nous revenons au début. C’est ce que nous faisons dans le film : nous commençons par la fin et nous remontons le fil. Le temps n’est ni linéaire ni marqué. Il est intemporel.

Le film, tourné en noir et blanc, est très formel. Pourquoi ces choix ?
Je savais dès le départ que le film abordait la peur de la médiocrité et les gens frustrés. J’ai pour habitude de croire (et je me base sur mon vécu) que quand je me sens médiocre, j’ai l’impression de ne pas avancer. Il n’y a pas de contrastes, pas de hauts ni de bas. Rien ne bouge et c’est une des raisons pour laquelle nous avons choisi cette intemporalité, pour montrer l’état de leur relation. Le noir et blanc s’est donc imposé, car je savais que chaque couleur évoquerait quelque chose et donnerait une idée de ce qui est banal. J’ai pensé que le noir et blanc serait le moyen de communication principal entre le public et les principaux personnages, mais également entre les personnages entre eux. Vous pouvez donc voir quelque chose et vous faire votre propre opinion. Les couleurs évoquent toujours quelque chose.

Le film s’intéresse à la génération Y et pourtant vous êtes allé à l'encontre du rythme auquel on s’attend.
C’est amusant, non ? Nombreux sont ceux qui nous disent qu’ils croyaient que les milléniaux avaient un rythme effréné, qu’ils se lassaient vite de tout. Or, j’ai le sentiment qu’en tant qu’humains, lorsque nous discutons de sujets sérieux, nous prenons notre temps et le rythme est différent.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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