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LOCARNO 2021 Hors-compétition

Charlotte Colbert • Réalisatrice de She Will

“Il y a une sorte de réappropriation des symboles et de l’imagerie autour des choses qui ont, par le passé, stigmatisé les vies personnelles de nombreuses femmes”

par 

- Cineuropa a rencontré la réalisatrice à Locarno pour parler de son premier long-métrage, un film d’horreur gothique qui subvertit les genres, projeté ici en première mondiale

Charlotte Colbert • Réalisatrice de She Will

Charlotte Colbert est une artiste établie dont le travail a été exposé dans d'innombrables musées et galeries. Son oeuvre chevauche le cinéma, la photographie, la céramique et la sculpture, elle joue souvent avec les structures narratives, et les notions de genre et d’identité, qu'elle remet en question. Nous l’avons interrogée sur son premier long-métrage, She Will [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Charlotte Colbert
fiche film
]
, qui a fait sa première mondiale hors-compétition au Festival de Locarno.

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Cineuropa : Votre travail comme artiste a été montré dans de nombreuses galeries. Pourquoi avez-vous voulu faire un film ?
Charlotte Colbert :
Cela fait quelques temps que je voulais faire un film, du reste écrire des histoires a toujours été une de mes activités principales. J’ai toujours été très passionnée par le cinéma et l’écriture de scénarios pour d’autres gens. Et puis y avait beaucoup de choses que j’explorais dans mon travail depuis un moment. Je suis tombée sur ce scénario de Kitty Percy qui en était au stade du brouillon ; nous l'avons donc développé ensemble.

Qu’est-ce qui vous a frappée dans ce scénario ?
Il contenait un tel nombre de thèmes parmi ceux que je trouve vraiment intéressants : la manière dont le traumatisme brouille la notion du temps, le pouvoir collectif de l’inconscient et l’histoire des femmes. Toutes ces questions, je les pose depuis un certain temps. J’ai l’impression que, dans les films comme dans différentes autres disciplines, c'est cela que j’essaie de comprendre, ce qu'il y a derrière tout cela, et maintenant ces questions, voilà que je les exprime.

Ce film se penche sur la persécution des femmes, particulièrement le fait qu'on pensait des femmes qui remettaient en question le statu quo qu'elles étaient des sorcières. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’explorer cela ?
Cette sorte de persécution injuste des femmes, cette condamnation des femmes (et d'hommes aussi, à vrai dire) ou de quiconque qui essayait d’échapper à la norme, est intéressante. Ici, elle est connectée au récit d’une douleur et d’un traumatisme singuliers qui se font écho et réparent les choses, d’une certaine manière. Je pense qu’il y a une sorte de réappropriation des symboles et de l’imagerie qui entourent les choses qui ont, par le passé, stigmatisé les vies personnelles des femmes ; nous sommes en train de reprendre possession de tout cela. Dans She Will, il y a un moment où l’imagerie de la sorcière est évoquée pour la première fois et se présente comme quelque chose dont il faut avoir peur, mais à mesure que le récit progresse et que ces images reviennent régulièrement, l'héroïne en vient à les accepter comme quelque chose qui peut être un outil d’émancipation.

Pourquoi avez-vous choisi les Highlands, en Écosse, comme lieu de retraite ?
Cet endroit, en Écosse, est empreint de ce genre d'esprit et de cette histoire magique.

Qu’est-ce qui vous a amenée à songer à ces comédiens en particulier – Alice Krieg, Kota Eberhardt, Malcolm McDowell et Rupert Everett – pour ces rôles ?
C’est tellement bizarre, dans un sens. Tout le processus de fabrication d’un film est comme un rêve. Soudain, on rêve d'une histoire, et puis elle se mue en une chose concrète, comme un scénario, et puis elle sort dans le monde et se met à avoir une vie autonome. Et puis ce rêve qu’on est en train de faire touche d’autres gens qui s'y rapportent, et on découvre que les individus qui gravitent autour du projet sont des gens très particuliers par rapport à ce projet, devant et derrière la caméra. L’ensemble de l'opération se rattache à la tentative d’essayer de comprendre les limites de ce qui est réel, et les limites de la manière dont nous nous comprenons et dont nous comprenons le monde. Soudain, on s’assemble tous et on travaille sur un mode presque inconscient, on rêve ensemble et on essaie de voir ce qui va bien pouvoir se passer.

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(Traduit de l'anglais)

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