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LES ARCS 2020 Industry Village

Damien Manivel • Réalisateur de Magdala

"Le choix radical de quitter la société des hommes"

par 

- Le cinéaste français parle de son nouveau film, vainqueur du Eurimages Lab Project Award au Work in Progress du 12e Les Arcs Film Festival

Damien Manivel • Réalisateur de Magdala

Distingué par le Eurimages Lab Project Award (doté de 50 000 euros en numéraire) au Work in Progress de l’Industry Village du 12e Les Arcs Film Festival, Magdala [+lire aussi :
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(dévoilé au programme Orizzonti à la Mostra de Venise 2017) et Les enfants d’Isadora [+lire aussi :
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(Léopard de la mise en scène à Locarno en 2019 et mention spéciale Zabaltegi Tabakalera à San Sebastián). Produit par MLD Films, Magdala est interprété par la célèbre chorégraphe américaine Elsa Wolliaston.

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Cineuropa : Comment est née l’idée de Magdala ?
Damien Manivel :
Cela fait déjà 12 ans que je travaille avec Elsa Wolliaston. Nous avons fait ensemble le court métrage La Dame au chien et Les enfants d’Isadora. Magdala est donc né de l’envie que j’ai un peu perpétuelle, de filmer Elsa, de documenter notre relation, de faire son portait si l’on veut. Cela fait déjà plusieurs années que je pense à travailler avec elle sur un personnage mythique, légendaire, et que je cherche notamment des choses autour du personnage de Marie Madeleine. Ensuite, c’est un projet que j’avais prévu de tourner plutôt l’été prochain, mais avec tout ce qui s’est passé, sans trop parler de la situation actuelle, nous avons senti, Elsa et moi, que c’était le moment propice pour aller dans cette forêt et tourner ce film.

Les séquences que vous avez dévoilées au Work in Progress des Arcs laisse présager une œuvre sensorielle et mystique, une captation atmosphérique centrée sur ce personnage.
Comme pour tous mes films, c’est le portrait qui prédomine, à la fois le portrait d’un personnage et celui de son actrice. C’est un film sans dialogues, donc beaucoup fondé sur l’atmosphère, les sons, les gestes d’Elsa qui est une danseuse exceptionnelle. On travaille sur un langage qui est toujours réaliste et fictionnel, mais qui est hérité de nos travaux en danse à tous les deux. C’est très dans le détail, minimaliste en un sens, mais en même temps qui donne la part belle à la sensation. Et s’il y a quelque chose de mystique, il se trouve dans l’acte même de filmer car c’est un film en pellicule aussi ce qui est important pour moi, et dans comment la nature va rencontrer son corps et comment son corps va rencontrer la nature.

Pourquoi se confronter en particulier à ce personnage de Marie Madeleine ?
D’abord parce que cela m’a touché car dans ce film je travaille sur les derniers moments de la vie de Marie Madeleine. C’est quelque chose qui a été beaucoup représenté en peinture et dans la poésie, mais au cinéma, cette période de sa vie n’a jamais été abordée. Ce qu’on peut souvent voir dans les peintures, c’est Marie Madeleine en état d’extase contemplative dans une grotte. Ce que je me suis demandé, c’est comment concrètement se passaient ses jours et ses nuits dans cette forêt. J’avais envie de la suivre, d’être avec elle, et ce qui m’a le plus touché dans son personnage, c’est le choix radical de quitter la société des hommes, de s’isoler et d’être entièrement seule dans cette nature.

Où en est le processus de fabrication du film ?
Je suis en montage et il me reste encore quelques scènes à tourner, ce que je vais faire d’ici quelques semaines. Si tout se passe bien, le film devrait être prêt en avril-mai.

Que vous inspire le fait d’avoir gagné le Eurimages Lab Project Award ?
Nous nous sommes lancés tellement rapidement dans l’aventure que nous avons investie nous-mêmes, avec mon producteur Martin Bertier. Nous n’avons pas encore de partenariat sur le film. Donc ce prix est plus que précieux car il va nous permettre d’avancer et de continuer à fabriquer le film, sinon nous aurions été bloqués à un certain stade. Surtout, il donne confiance et de la force.

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