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LONDRES 2020

Cathy Brady • Réalisatrice de Wildfire

"Mon intention n’était pas de faire un film politique"

par 

- Nous avons rencontré Cathy Brady, lauréats de deux IFTA, pour en savoir plus sur son premier long-métrage, Wildfire

Cathy Brady • Réalisatrice de Wildfire
(© Barry McCall)

Cathy Brady, qui a fait ses études à la NFTS et déjà remporté deux IFTA (pour les courts-métrages Small Change et Morning) en plus de réaliser plusieurs productions télévisées, a présenté son premier long-métrage, Wildfire [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Cathy Brady
fiche film
]
, avec feu Nika McGuigan et Nora-Jane Noone, à l'édition 2020 du Festival BFI de Londres, ce qui lui a valu le Prix IWC Schaffhausen Filmmaker Bursary, en association avec le BFI.

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Cineuropa : Comment avez-vous développé Wildfire ?
Cathy Brady : D'abord, j’ai choisi les actrices avant même d’avoir ne serait-ce qu'une idée d’histoire – je sais que c'est peu commun. J'avais déjà travaillé avant cela avec les deux comédiennes [Nika McGuigan et Nora-Jane Noone], séparément, et ce sont ces expériences de travail avec elles (en constatant leur capacité à être incroyablement farouches et vulnérables en même temps – une combinaison rare) qui m'ont amenée à me demander ce qui se passerait si je les réunissais dans un film. Quand c'est arrivé, c’était comme de regarder le Yin et le Yang. Je me suis donc reculée un peu dans mon siège, pour le dire ainsi, et nous avons passé plusieurs mois à collecter des histoires et à essayer de comprendre ce que nous voulions faire ensemble. Au cœur de tout cela, il y avait l'envie de raconter une histoire sur deux femmes d'une force farouche, capables d'être incroyablement courageuses en un moment très difficile.

Est-ce que le point de départ de Wildfire est ce qui s'est passé pendant les Troubles, ou autre chose ?
Nous avons vu un documentaire [Madness in the Fast Lane sur BBC 1], mais si je vous livrais plus de détails sur ce documentaire, je dévoilerais un élément clef de Wildfire. On va se contenter de dire qu'un événement réel est survenu impliquant des soeurs toutes deux psychotiques, et ça nous a amenées à nous demander ce qui pourrait pousser deux soeurs à agir comme elles l'ont fait. C’était assez existentiel à voir. Pour nous, ça a été comme un voyage que d'essayer de comprendre et de décortiquer cet événement : il a fallu parler à des psychiatres, des psychologues et des gens qui ont véritablement fait l’expérience de la psychose.

L’événement du documentaire s’est produit à Manchester. Dans quelle mesure le fait de le transplanter à la frontière nord-irlandaise a-t-il affecté le récit et rendu cette histoire unique ?
Nous avons commencé à construire l'histoire en nous inspirant de ce qui est arrivé à ces deux soeurs tout en travaillant notre propre fiction. Je viens de cette zone frontalière et j'ai été enfant dans la dernière période des Troubles (j’avais à peu près onze ans quand l’Accord du Vendredi saint a été signé), donc j'ai tout de même un peu vécu les Troubles, puis la paix qui a suivi, et il paraissait essentiel de mettre ça dans le film.

Comment le Brexit a-t-il trouvé sa place dans votre histoire ?
Nous avons commencé à faire ce film il y a plus de cinq ans, quand le Brexit n’était pas encore au programme : on n'avait pas du tout entendu en parler. Au fil du temps, nous nous sommes rendu compte que la frontière nord-irlandaise était en train de repasser au premier plan et de revêtir un caractère d'urgence par rapport au Brexit, comme c’est toujours le cas aujourd’hui. C'est une chose que nous n’avions pas prévue. Cela dit, mon intention n’était pas de faire un film politique ; ce qui nous a toujours intéressées avant tout, c'était les personnages.

Dans quelle mesure la mort soudaine (du cancer) de la comédienne Nika McGuigan a-t-elle affecté le film ?
Je ne m’étais pas rendu compte à quel point ce film parlait de deuil jusqu'à son décès, en pleine post-production. Là, j'ai vraiment fait l'expérience de ce que c'est que perdre quelqu'un qui vous est incroyablement proche. Ça a clairement informé mon approche personnelle, mais en termes d’histoire, je dirais que ça n’a pas changé tant que ça les choses, pas dans la manière dont nous avons tout assemblé techniquement.

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(Traduit de l'anglais)

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