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GÖTEBORG 2020

Jon Blåhed • Réalisateur d'Inland

"J'aime bien pouvoir surprendre le public et lui offrir quelque chose qu'il pense ne pas vouloir recevoir"

par 

- Nous avons rencontré le Suédois Jon Blåhed pour l'interroger sur son long-métrage Inland, qui montre les vastes étendues du nord de la Suède

Jon Blåhed  • Réalisateur d'Inland

Le réalisateur suédois Jon Blåhed, qui vient de présenter son premier long-métrage, Inland [+lire aussi :
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, au Festival international du film de Göteborg, aime les films sombres, provocateurs et très nordiques, comme il nous l'a confié en entretien.

Cineuropa : Par le fait d'une heureuse coïncidence, votre premier film est l'adaptation d'un premier roman, Inland d'Elin Willows. Qu'est-ce qui vous a plu dans cette histoire ?
Jon Blåhed :
J'ai tout de suite été captivé par le personnage principal, une fille de Stockholm qui rompt avec son petit ami sur la route qui les mène à leur nouvelle maison, dans l'extrême nord de la Suède, puis décide de rester là-bas seule. C'est un personnage provocateur, qui ne ressemble à rien, mais vraiment rien, de ce que j'ai pu voir à l'écran auparavant. J'aime raconter des histoires différentes, souvent des histoires qui se passent dans le nord, où j'ai grandi.

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Vous avez écrit le scénario vous-même. Avez-vous modifié beaucoup de choses par rapport au roman ?
Le roman est assez particulier, c'est un récit par fragments. C'est un peu comme un journal intime sans dialogues, presque comme un puzzle. D'aucuns m'ont dit "ça ne marchera pas pour un film", ce qui m'a donné encore plus envie de le faire. J'ai lu le livre trois fois, puis je l'ai mis de côté et j'ai commencé à écrire avec mes idées à moi, en créant un dialogue. J'ai également ajouté quelques-unes de mes expériences propres dans la région. Elin Willows a été très positive ; elle aime beaucoup le film. Elle vient de rencontrer Irma à Göteborg, ça a été émouvant. Elle a dit : "Tu es elle. Tu es vraiment elle !". C'est donc qu'on ne s'est pas complètement trompés.

Vous avez présenté certaines scènes d'Inland au Festival international du film de Norvège à Haugesund, en août. À ce moment-là, le film faisait l'effet d'être une comédie romantique excentrique, avec une fille de la grande ville qui se retrouve toute seule en pleine nature et en plein choc culturel, mais crée un lien avec les locaux, hauts en couleurs, et notamment avec un jeune homme, après quoi on supposait qu'elle allait vivre heureuse le restant de ses jours. C'est trompeur, car l'histoire devient vraiment sombre après un certain temps. Était-ce une façon pour vous de jouer sciemment avec les spectateurs ?
Absolument, c'est totalement le cas. J'aime pouvoir surprendre le public et lui donner quelque chose qu'il pense ne pas vouloir recevoir, mais qu'il peut apprécier après coup. Les gens aiment bien mettre des étiquettes sur les films, mais j'aime m'aventurer en terre inconnue. Et j'espère séduire quelques spectateurs sans prétention pour qu'il vienne voir Inland, particulièrement grâce à des actrices comme Eva Melander et Ann Petrén, qui sont populaires et appréciées du public. Je n'avais pas prévu d'avoir recours d'embaucher dans la troupe des grands noms, mais elles ont aimé le scénario et ont rejoint le projet, en dépit du budget modeste dont nous disposions.

C'est Irma von Platen qui porte véritablement le film. Comment l'avez-vous trouvée ?
Ayant travaillé en tant qu'assistant du réalisateur sur un certain nombre de films. j'ai rencontré Irma dans ce contexte, sur le tournage de The Circle [+lire aussi :
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de Levan Akin. J'ai ensuite travaillé avec elle, l'an dernier, sur un court-métrage intitulé Shut Up Haters, et j'ai senti qu'elle avait davantage à offrir encore que je voulais explorer. J'ai auditionné de nombreuses actrices pour le rôle principal de Inland, mais c'était Irma qu'il me fallait. Et j'aime bien le fait qu'elle n'est pas encore si connue que ça.

L'endroit où vous avez tourné est également très bien choisi. C'est presque un personnage en soi. Avez-vous sélectionné les lieux avec un soin tout particulier ?
Tout à fait. Je travaille en étroite collaboration avec mon caméraman, Jimmy Sundin, et nous avons discuté ensemble de toutes sortes d'aspects émotionnels du scénario. Ensuite nous avons roulé un peu partout, pour essayer de retrouver ces émotions dans les lieux – est-ce que je m'explique ? Nous avons trouvé ce que nous cherchions. Le plus dur a été de trouver la maison où elle loue une chambre. Nous voulions qu'elle ait exactement la bonne couleur, et après un certain temps, nous l'avons trouvée elle aussi !

Vous avez désormais une expérience de la réalisation dans le court comme le long-métrage, dans le documentaire comme la fiction. Voyez-vous des dénominateurs communs entre ces formats, à ce stade ?
Jusqu'ici, mon interprète principale a toujours été une actrice (Malin Buska dans Shut Up Haters, Maj Doris Rimpu dans Maj Doris [+lire aussi :
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et Irma dans Inland). Les trois films se situent au nord de la Suède et ils forment une sorte de "trilogie". Actuellement, je travaille sur trois scénarios, mais un seul se passe dans le nord, en Tornédalie dans les années 1930. Les deux autres se passent à Stockholm :il s'agit d'une série d'humour noir destinée à la TV et d'un documentaire sur le cousin de mon père, Maximilian Kartaschev alias "Le Duc", un criminel notoire de la capitale mort en 2007. J'espère donc obtenir de bons budgets, puis me mettre à travailler là-dessus.

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(Traduit de l'anglais par Alexandre Rousset)

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