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BLACK NIGHTS 2019 Compétition Premiers Films

Bartosz Kruhlik • Réalisateur de Supernova

"La construction de l'histoire récit est rigide, ce qui comportait de gros risques. Il aurait suffi que je change deux ou trois scènes pour que tout s'écroule"

par 

- Cineuropa a rencontré le réalisateur Bartosz Kruhlik à l'occasion de la présentation de Supernova dans le cadre de la Compétition Premiers Films du Festival Black Nights de Tallinn

Bartosz Kruhlik • Réalisateur de Supernova
(© Krzysztof Mystkowski)

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fiche film
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, qui a décroché le prix du meilleur premier long-métrage au Festival du film polonais de Gdynia, a fait sa première internationale dans la Compétition Premiers Films du Festival Black Nights de Tallinn. Ce titre par Bartosz Kruhlik est un récit impressionnant, d'une facture experte, sur un piéton renversé par une voiture suivi de fuite du conducteur qui se passe sur un petit chemin, par une belle matinée de dimanche.

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Cineuropa : Supernova est votre premier long-métrage, mais vous êtes un réalisateur expérimenté. Vous avez fait neuf courts-métrage qui ont recueilli des prix partout dans le monde, notamment à Rome, Porto Rico, Lyon, Tirana et Bratislava.
Bartosz Kruhlik
: En effet. Même quand je faisais un court-métrage, je travaillais comme si c’était le film le plus important de ma vie. Donc c'est vrai, j’ai beaucoup d’expérience dans l’opération de mettre tout mon cœur dans une production, et aussi de regarder mon travail avec un public.

L’histoire de cet accident de piéton renversé par une voiture suivi de fuite du conducteur est fictionnelle, mais j’ai lu que vous vous étiez inspiré de faits réels.
Pas vraiment. Il y a quelques années, j’ai lu un article sur un accident de voiture tragique qui est survenu en Pologne, mais c’est tout. Cet événement m’a inspiré de faire un film qui s’articulerait autour de faits dans ce genre. J’ai écrit toute l’histoire à partir de rien.

Vous disposiez d'un petit budget, de 300 000 euros. Est-ce que vous avez dû ajuster vos idées à ces conditions financières modestes ?
Par chance, ce concept s’est avéré faisable avec ces contraintes financières. Naturellement, j’ai dû faire des compromis : par exemple, j’ai dû limiter le nombre d’acteurs professionnels jouant des locaux, donc on s’est servi de figurants et d’acteurs non-professionnels à la place. Mais je n’ai pas eu à faire de changements créatifs dans le scénario, comme changer la fin ou raccourcir une scène. J’ai pu recréer sur le plateau grosso modo tout ce que j’avais écrit. Nous avons travaillé littéralement dans un seul endroit, ce qui a été utile en l'occurrence : ce n’était pas l'endroit le moins cher à louer, et il fallait le fermer pour le tournage, mais dès qu’on a commencé à tourner, on n'a pas eu à déplacer quoi que ce soit ni qui que ce soit.

La troupe se compose d’acteurs relativement inconnus à l'exception de Marcin Hycnar, qui joue un politicien. Pourquoi ?
Ça ne convenait tout simplement pas à une histoire avec autant de personnages. Je pensais que ce serait une distraction pour le public, s’il voyait des acteurs connus pour dix ou quinze autres films. Ce choix artistique a facilité notre logistique : avec une troupe de star, il aurait été très difficile d’ajuster le calendrier de tournage à leurs calendriers. Mes acteurs, à qui je souhaite toute la gloire et la fortune du monde, travaillent principalement au théâtre, donc l’été, ils étaient en vacances.

L’action du film est concentrée sur quelques heures, et on rencontre beaucoup de personnages : les victimes, la police, les premiers secours, les témoins. La structure du film ressemble à un train-jouet : quand le moteur démarre, il ne peut aller que dans un sens. Comment vous êtes-vous préparé à tourner selon ce "mécanisme" ?
Il faut rendre grâce à mon directeur de la photographie Michał Dymek, qui a répété des scènes avec moi pour voir si mes idées fonctionnaient. D’abord, nous avons mis en scène toutes les séquences en nous servant de jouets-voitures et de figurines, ensuite nous avons demandé à nos amis de remplacer les acteurs. Après avoir vérifié la chorégraphie, nous avons commencé les répétitions avec les acteurs, pour ajuster encore davantage les idées et peut-être ajouter quelques éléments selon leurs suggestions. Plusieurs fois, nous avons utilisé l’improvisation, notamment dans les scènes de groupe. Par exemple, il y avait une scène avec des gens qui se rassemblent autour des cordons de police et qui prient. Avant de tourner cela, Michał a discrètement tourné la caméra et s’est mis à filmer la foule. Les acteurs professionnels ont remarqué cela, et ils ont commencé à dire leur texte tandis que les non-acteurs étaient juste là, mais réagissaient à la situation. C'était fascinant, non parce que d’une certaine manière, nous avions ainsi un petit documentaire à l’intérieur de Supernova. La construction du récit est rigide, ce qui impliquait un grand degré de risque. Si je changeais ou coupais deux, trois scènes, tout se serait écroulé. Ce film est un récit qui suit vraiment une chaîne de cause à effet. Je ne me suis jamais dit qu'il ne pouvait aller que dans un sens, comme vous dites, mais je suppose que c’est vrai. Les personnages semblent n'être capables d'évoluer que dans certains cadres. Mais d’un autre côté, j’avais l’impression qu’il y avait beaucoup d’espace dans le film. C’est le fait du travail de caméra, du fait que nous ne faisons ressortir aucun personnage et que la troupe se compose d'acteurs relativement inconnus.

Sur quoi travaillez-vous à présent ?
Je travaille sur un film qui, d’une certaine manière, va ressembler à Supernova. L’histoire va se dérouler en un jour, il y aura beaucoup de personnages et l'action se passera dans un seul lieu, cette fois un bâtiment.

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(Traduit de l'anglais)

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