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ZURICH 2019

Marjane Satrapi • Réalisatrice de Radioactive

"J'adore Marie Curie parce qu'elle ne fait pas de compromis"

par 

- Au Festival de Zurich, Cineuropa a rencontré la réalisatrice Marjane Satrapi pour parler de Radioactive et de sa fascination pour Marie Curie

Marjane Satrapi  • Réalisatrice de Radioactive

Radioactive [+lire aussi :
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est un film sur Marie Curie tiré du roman graphique de l Lauren Redniss et réalisé par Marjane Satrapi, qui s’est fait un nom au cinéma en adaptant pour le cinéma son propre roman graphique, avec Persepolis [+lire aussi :
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, en 2007. Le récit autobiographique Persepolis racontait comment Satrapi a grandi dans une famille marxiste en Iran et a été envoyée vivre à Vienne après la Révolution iranienne de 1979. Satrapi, qui vit à présent en France, est passée au cinéma en images réelles en 2011, avec Poulet aux prunes [+lire aussi :
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. Depuis, elle a réalisé La Bande des Jotas [+lire aussi :
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(2012) et le film d’horreur comique The Voices [+lire aussi :
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(2014). Nous l’avons interrogée sur Radioactive à l’occasion du Festival de Zurich.

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Cineuropa : Quand avez-vous commencé de vous intéresser à Marie Curie ?
Marjane Satrapi : Ma mère n’était pas une femme indépendante. Le rêve de sa vie était que moi je devienne une femme indépendante, quelqu’un comme Marie Curie, qui est devenue un modèle pour moi, à tel point que j’ai même écrit dans Persepolis : "Je veux vraiment que le destin de ma vie soit d’attraper le cancer en faisant de la recherche scientifique".

Qu’est-ce que vous avez découvert en faisant le film ?
J’ai grandi avec le mythe de Madame Curie, mais j'ai découvert des tas de choses que je ne savais pas avant en faisant Radioactive. Par exemple, je ne savais pas qu’il y avait tout ce mouvement nationaliste et raciste contre elle, et je ne connaissais pas non plus sa contribution pendant la Première Guerre mondiale.

Le scénario du film est de Jack Thorne. Comment avez-vous mis votre empreinte là-dessus ?
Quand j’ai rencontré les producteurs pour la première fois, ils ont dit : "Nous avons un scénario qui va coûter 80 millions de dollars, mais nous ne pouvons pas mettre 80 millions de dollars dans un film comme celui-ci, parce qu’il n’y a pas de Batman dedans". J’ai essayé d’ajouter un peu d’humour et de faire en sorte que le scénario s’inscrive mieux dans le budget qui avait du sens pour ce film.

Vous êtes-vous rapportée à sa situation difficile en tant qu'elle a été une des premières femmes à travailler dans un certain domaine ?
Ce sur quoi je suis d’accord, c’est qu’elle n’a jamais vraiment suraffirmé sa féminité. C’est comme si elle pensait : "Ai-je besoin de prouver que je suis meilleure ? Je sais déjà que je suis meilleure, j’ai quoi à prouver ?". Elle n’a jamais fait partie d’un mouvement féministe, mais ce qu’elle fait est bien plus féministe. J’ai toujours travaillé dans une industrie dominée par les hommes, mais je n’y ai jamais trop pensé.

Vous montrez un bon côté et un mauvais côté de la scientifique.
J’aime bien le fait qu’elle n'est pas aimable, par moments, parce qu’il y a des choses que nous acceptons très facilement s’agissant des hommes. Prenez Picasso, par exemple, qui était un vrai salaud avec les femmes, mais c’était un tel génie que tout le monde passait là-dessus. Dès qu’il s’agit des femmes, il faut qu’on soit de formidables mères et amantes, qu’on danse bien et qu’on cuisine bien, et il faut toujours être gentille. Je ne suis pas toujours gentille, je ne connais aucune femme qui est toujours gentille, pas une seule. Le tempérament des femmes est comme le tempérament des hommes ; nous sommes juste des êtres humains. Je n’ai pas essayé de faire d'elle une personne spécialement aimable. Je l’aime parce qu’elle ne fait pas de compromis.

Pourquoi avez-vous choisi Rosamund Pike pour ce rôle ?
Si vous êtes intelligents, vous pouvez faire semblant d’être stupide, mais si vous êtes stupide, vous ne pouvez pas faire semblant d’être intelligent, ça ne marche pas dans les deux sens. Rosemund, quand vous la rencontrez, est très belle, très grande et très blonde : c’est un gros cerveau sur deux jambes.

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(Traduit de l'anglais)

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