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SAN SEBASTIAN 2019 San Sebastian Industrie

Juan Sebastián Torales • Réalisateur d'Almamula

"Tout le monde s'est senti incompris à un moment de sa vie"

par 

- Nous avons rencontré l'Argentin installé en France Juan Sebastian Torales, dont le projet de premier long-métrage Almamula a été primé par Eurimages à San Sebastian

Juan Sebastián Torales  • Réalisateur d'Almamula
Juan Sebastian Torales recevant son Prix Eurimages pour le développement de la coproduction à San Sebastian (© Pablo Gómez / SSIFF)

Nino, un enfant de 12 ans originaire de la ville argentine de Santiago del Estero, est agressé pour être homosexuel et pour le protéger, son père accepte un travail dans une zone rurale, de sorte que toute la famille déménage. Là-bas, Nino découvre la légende de l'Almamula, une créature qui vit dans la montagne et qui s’élève contre quiconque a commis un acte sexuel impur. Voici le point de départ d'Almamula, le projet de premier long-métrage de l’Argentin résidant en France Juan Sebastián Torales, qui a reçu le Prix Eurimages d’aide au développement des coproductions à l’occasion du VIIIe Forum de la coproduction Europe-Amérique latine tenu dans le cadre du 67e Festival de San Sebastian.

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Cineuropa : Pourquoi avez-vous voulu raconter cette histoire ?
Juan Sebastián Torales :
C’est une histoire très personnelle. Elle naît d’un sentiment d’une étape un peu obscure dans mon adolescence, que je crois que beaucoup d’adolescents homosexuels traversent. Je suis né dans une province à deux visages : un côté conservateur et un côté superstitieux. Il y a de la magie dans cette superstition qui m'a toujours attiré. J'ai fusionné cette étape sombre avec cette imagination propre à ma ville pour faire passer un message d’espoir à l’adolescence qui souffre d’agressions pour être différent.

C’est une idée que vous aviez depuis longtemps pour en faire un premier long-métrage ?
L'idée de filmer quelque chose qui a à voir avec les légendes de Santiago a toujours été dans ma tête. Lier cela à mes expériences personnelles est une chose sur laquelle je travaille depuis cinq ans.

Au moment de monter le projet, comment s’est passé le processus ?
Je suis accompagné depuis le début, pratiquement, par Pilar Peredo, qui produit le film pour Tu Vas Voir, avec Edgard Tenembaum. En gros, tout naît d’une relation d’amitié : nous sommes arrivés ensemble à Paris il y a douze ans et nous ne nous sommes plus quittés. Depuis le début, elle me disait, quand je faisais mes premiers travaux, là-bas : "Juan, quand vas-tu faire ton film ?". Et quand je lui ai dit que j’avais déjà une idée, elle ne m’a plus lâché. C’est une histoire d’amitié, c’est comme une sœur pour moi. Récemment, nous avons été rejoints par Lorena Quevedo, de Twins Latin Films, qui se trouve à Cordoue, la ville où j’ai étudié le cinéma et où j’ai vécu neuf ans – pour moi, il était évident de collaborer avec cette ville, où je peux trouver beaucoup de soutiens. J’ai rencontré Lorena à Ventana Sur. Enfin, nous avons aussi avec nous Nicolas Steil d'Iris Productions, au Luxembourg, qui a coproduit le dernier film de Tu Vas Voir, Temblores [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Jayro Bustamante
fiche film
]
de Jayro Bustamante, sur lequel j’ai été premier assistant. Nous souhaitions rester tous en famille, maintenir ce travail de confiance et être entre de bonnes mains.

Je suppose que pour vous, la collaboration entre l’Amérique latine et l’Europe est totalement organique.
Totalement. Je vis à Paris depuis un certain temps, et rencontrer une société de production franco-argentine a été une chance absolue. Ses projets antérieurs parlent d’eux-mêmes, et la société se fait fort de son compromis par rapport aux messages qu’elle essaie d’envoyer à la société latino, et à l’univers.

Selon vous, quel est le point fort du projet pour continuer d’intéresser de potentiels collaborateurs ?
Il y a une vérité en son coeur : tout le monde s’est senti incompris à un moment ou à un autre de sa vie. Je ne dis pas que tout le monde a eu une vie obscure, ni de quel type, mais bien sûr qu'à un moment, on s’est tous senti de la rage parce que les choses sont d’une certaine manière, qui inclut le fait d'être violents, de nous agresser entre nous et de nous discriminer les uns les autres. C’est une réalité grave. Et ça m’intéresse beaucoup de le mélanger avec un élément fantastique, qui se rattache aussi à mon amour pour le cinéma de terreur. C’est un drame d'horreur, qui parle de ce qui est pour moi une horreur dans ce monde : la différence et la discrimination.

Dans quelle phase se trouve le projet ?
Nous sommes dans les premiers moments du financement, nous essayons de postuler pour l'INCAA, pour que cela nous débloque d’autres options et pour pouvoir commencer à filmer en octobre. Les producteurs attendent à présent la troisième version du scénario. J’ai déjà une deuxième version, dont je suis très content, bien qu’il y ait quelques choses à améliorer sur lesquelles je vais travailler au BrLab de São Paulo (3-9 octobre), où j’ai été sélectionné parmi 500 projets. Je vais avoir de très bons maîtres pour le faire, et ce laboratoire vient comme un anneau au doigt après avoir reçu le Prix Eurimages ici à San Sebastian.

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(Traduit de l'espagnol)

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