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PRODUCERS ON THE MOVE 2019

Grégoire Debailly • Producteur, Geko Films

"Ce qui est important, c’est la captation de la vie"

par 

- Rencontre avec le producteur français Grégoire Debailly, de Geko Films, à l’occasion de sa sélection comme Producer on the Move de l’European Film Promotion

Grégoire Debailly • Producteur, Geko Films

Diplômé de La Fémis en 2005, le producteur français Grégoire Debailly (Geko Films) compte à son actif tous les films de Samuel Collardey : L’Apprenti [+lire aussi :
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(meilleur film de la Semaine de la critique à Venise en 2008), Comme un lion [+lire aussi :
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, Tempête [+lire aussi :
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(meilleure interprétation de la section Orizzonti à la Mostra 2015) et Une année polaire [+lire aussi :
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(en compétition l’an dernier au Sundance). Dans sa filmographie se distinguent aussi Sport de filles [+lire aussi :
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de Patricia Mazuy (Piazza Grande à Locarno en 2011), Gente de bien [+lire aussi :
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de Franco Lolli (Semaine de la critique à Cannes en 2014) et Shéhérazade [+lire aussi :
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de Jean-Bernard Marlin (Semaine de la critique à Cannes l’an dernier et César 2019 du meilleur premier film). Il a été sélectionné pour les Producers on the Move 2019 de l’European Film Promotion

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Cineuropa : Quelles ont été les étapes les plus importantes de votre parcours de producteur ?
Grégoire Debailly
 : Pour mon premier long, L’Apprenti, nous avons commencé le tournage sans avoir le financement complet et cela a été une expérience très formatrice. Cela a créé une véritable émulation avec le réalisateur Samuel Collardey et nous avons opéré de la même manière pour tous ses films suivants. Ensuite, depuis mes débuts, en matière de ligne éditoriale, je suis très proche du documentaire. Ce qui est important, c’est la captation de la vie, souvent avec des comédiens non-professionnels, dans des décors naturels, et avec un très fort rapport entre la vie des personnages et celle des gens qui les incarnent, ce qui est le cas par exemple pour Tempête, Gente de bien, Shéhérazade. Je pense que la séparation stricte entre documentaire et fiction est un peu obsolète. Ce qui m’intéresse surtout, c’est de savoir si c’est juste.

Quel est votre point de vue sur la conjoncture des financements pour le type de cinéma d’auteur que vous défendez ?
Moi, je bricole. Effectivement, les choses changent et on s’adapte, mais c’est assez empirique. Tourner avant que le financement ne soit bouclé, ce n’est pas forcément de l’impatience et de l’orgueil, mais plutôt des contraintes liées au réel. Pour Une année polaire, comme c’était un instituteur qui allait vivre sa première année d’enseignant dans un petit village du Groenland, il fallait bien être là à la rentrée ! Pour Tempête, c’était justement lié à une tempête donc nous avions besoin dans le film. Cela nous permet aussi, comme nous avons des images assez tôt, de pouvoir montrer des choses pour convaincre de futurs partenaires. Mais je n’érige évidemment pas cela en modèle car le système français est normalement conçu pour éviter ce genre de fonctionnement.

Quels sont vos projets ?
Avec Samuel Collardey, nous explorons un nouvel univers puisque nous préparons une série documentaire : Moochie. C’est un thriller judiciaire à la Making a Murderer, à priori un 6x52 mn, mais cela va peut-être évoluer. C’est l’histoire d’une héritière d’un empire pétrolier qui est retrouvée massacrée de plusieurs coups de coups de couteau et ligotée dans sa baignoire, dans sa belle villa en Floride. On suspecte d’abord la famille, puis l’enquête s’arrête avant que ne soit accusé un jeune noir qui a commis quelques cambriolages. Avec Samuel, nous pensons qu’il n’est pas coupable et nous avons sympathisé avec lui. Il est en prison depuis cinq ans et le procureur a réclamé la peine de mort. Comme le sujet est américain, c’est un projet pour lequel on peut chercher du financement à l’international car cela peut intéresser aussi bien les Japonais, les Allemands, les Français, etc. Nous allons évidemment chercher de l’argent aux Etats-Unis, mais également ailleurs.

J’ai aussi cette année dans la compétition des courts de la Semaine de la Critique cannoise, Lucía en el limbo de Valentina Maurel, une cinéaste costaricienne qui a fait ses études en Belgique et qui avait gagné le premier prix de la Cinéfondation avec Paul est là. Lucía en el limbo est un court que nous avons fait pour préparer un long qui est en écriture. Par ailleurs, Jour2Fête va distribuer La Dernière vie de Simon de Léo Karmann que Diaphana, je tiens à le dire à l’intention de mes collègues producteurs, a abandonné en cours de route en dépit de ses engagements. Enfin, je vais produire A l’abordage, le prochain long de fiction de Guillaume Brac (Tonnerre [+lire aussi :
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interview : Guillaume Brac
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), une histoire d’amour interprétée avec des élèves du Conservatoire d’Art Dramatique.

Qu’attendez de ce séjour à Cannes comme Producer on the Move ?
Comme les financements franco-français sont parfois aléatoires, c’est toujours bien d’avoir des alliés européens.

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