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CINEMED 2018 Industrie

David Thion • Producteur

"Un remake de Tous les autres s’appellent Ali de Fassbinder"

par 

- Le producteur David Thion parle du projet Suzanne & Osmane de Danielle Arbid et de l’actualité des Films Pelléas, à l'occasion des Cinemed Meetings

David Thion • Producteur

Producteur aux côtés de Philippe Martin de la très active société parisienne Les Films Pelléas, David Thion a pitché à la Bourse d’aide au développement du 40e Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier le projet Suzanne & Osmane de Danielle Arbid (passé par la Quinzaine des Réalisateurs cannoise en 2004 et 2007 avec Dans les champs de bataille [+lire aussi :
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et Un homme perdu [+lire aussi :
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).

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Cineuropa : Qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet Suzanne & Osmane de Danielle Arbid dont vous avez déjà produit Peur de rien [+lire aussi :
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(2016) et avec qui vous préparez Passion simple (d’après le roman d’Annie Ernaux)?
David Thion : Ce projet est un remake de Tous les autres s’appellent Ali de Rainer Werner Fassbinder. Cela se passera au Liban, dans un contexte contemporain, mais en gardant exactement la même histoire. Il s’agira de la rencontre d’une femme (qui ne sera donc pas allemande, mais libanaise), issue de la petite bourgeoise chrétienne, avec un homme noir, immigré, d’origine probablement soudanaise, et qui travaille sur des chantiers. C’est un contexte intéressant car la guerre en Syrie a plongé le Liban dans une crise migratoire énorme puisqu’il y un million de Syriens auxquels s’ajoutent 300 000 à 400 000 travailleurs immigrés dans un pays à peu près grand comme la Corse et qui compte quatre millions d’habitants ! Danielle Arbid (d'origine libanaise) aime beaucoup l’œuvre originale de Fassbinder, qui est un mélodrame humaniste, mais elle a aussi été frappée par sa résonance très actuelle avec ce qui se passe dans son pays d'origine mais aussi dans de nombreux pays européens. Nous avons pour l’instant une version aboutie du scénario, même s'il bougera encore un peu en fonction des choix pour les deux comédiens principaux. Si tout se passe bien, nous envisageons de tourner à l’automne ou à l’hiver 2019. 

Comment définiriez-vous la ligne éditoriale des Films Pelléas ?
Nous nous rapprochons un peu d’un éditeur au sens où nous suivons des auteurs. On ne peut pas dire qu’il y ait vraiment de ligne éditoriale comme tel producteur qui concentrerait ses choix sur un genre de films (la comédie par exemple) ou des thématiques particulières (le cinéma vu comme un regard sur le monde contemporain, par exemple). C’est plus une approche par cinéaste qu’on estime suffisamment talentueux pour faire avec elle ou lui non pas un film, mais quatre, cinq, six, voire beaucoup plus, en l’accompagnant dans son développement. C’est en ce sens que nous nous rapprochons de la ligne éditoriale de certains éditeurs de littérature qui suivent des auteurs qui peuvent être très différents les uns des autres, mais qui ont chacun un style très affirmé. 

Vous aviez gagné la bourse d’aide au développement du Cinemed en 2015 avec En attendant les hirondelles [+lire aussi :
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interview : Karim Moussaoui
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de l’Algérien Karim Moussaoui. Vous êtes de retour avec un projet cette fois libanais. Avez-vous un tropisme pour le cinéma méditerranéen ?
A partir du moment où je trouve qu’un cinéaste a du talent, peu m'importe sa nationalité. Le dernier film de Danielle Arbid se déroulait en France, mais avant elle avait tourné des films au Liban. En janvier prochain, elle tourne en France Passion simple adapté du roman d’Annie Ernaux, ensuite ce sera Suzanne & Osmane au Liban : quand je travaille avec elle, je suis la logique de son désir et du projet. Tout procède de rencontres avec des cinéastes et qui sait, je produirai peut-être à l’avenir un film d'un réalisateur mexicain ou israélien. Bien sûr, en fonction de la nationalité du cinéaste et des financements disponibles dans son pays d'origine, je regarde comment je peux l’accompagner d’un point de vue français. C’est davantage cela qui m’anime, plutôt que de m’intéresser d’un coup à des zones géographiques et me dire que je vais me spécialiser en produisant majoritairement des cinéastes du bassin méditerranéen ou d’Amérique Latine. 

Quelle est l’actualité des Films Pelléas ?
Nous avons une année 2018 très riche en sorties : trois films sont déjà sortis (Madame Hyde [+lire aussi :
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interview : Serge Bozon
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de Serge Bozon, Plaire, aimer et courir vite [+lire aussi :
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de Christophe Honoré et Nos batailles [+lire aussi :
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de Guillaume Senez qui a été lancé par Haut et Court le 3 octobre et qui va dépasser les 200 000 entrées) et arriveront en salles le 31 octobre En liberté ! [+lire aussi :
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de Pierre Salvadori (dévoilé à la Quinzaine des Réalisateurs et distribué par Memento sur une très large combinaison de copies) et le 19 décembre Maya [+lire aussi :
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interview : Mia Hansen-Løve
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de Mia Hansen-Løve (qui a fait sa première à Toronto et qui sera distribué par Les Films du Losange). Sibyl, le nouveau film de Justine Triet  est en post-production, Jean-Stéphane Bron tourne actuellement le documentaire Le Cerveau, et nous tournerons très certainement trois films au premier trimestre 2019 :  Passion simple de Danielle Arbid (avec Laetitia Dosch dans le rôle principal), Musique de chambre de Christophe Honoré et Lisa Redler (titre provisoire) de Nicole Garcia.

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